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Accès à la formation avec un handicap : Thales s’engage

L’apprentissage, composante clé de la politique Handicap de Thales 
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Développer l’accès à la formation avec un handicap : Thales s’engage

Dans les chantiers de réforme entrepris par le gouvernement, celui de l’accès à la formation avec un handicap est particulièrement crucial. Il l’est encore plus dans le champ du handicap où les aspects d’accessibilité physique et pédagogique sont incontournables. Pour faire évoluer le secteur, c’est la notion de volontariat et d’engagement qui est privilégiée à celle de la contrainte. Gérard Lefranc, responsable de la mission handicap de Thales, est l’un des artisans des travaux menés sur ces questions. Il nous livre le fruit de sa réflexion. La réforme de la formation ouvre une nouvelle vision pour les CFA qui, bien que devant remettre en cause pour certains d’entre eux leurs pratiques, n’en sortent pas fragilisés, bien au contraire. En effet les *CFA gagneront en flexibilité pour répondre aux entreprises et bien sûr aux personnes handicapées. France Compétences et les *OPCO sont les nouveaux partenaires du dispositif d’accompagnement des CFA.

Les CFA sont-ils en mesure d’adopter une nouvelle démarche volontaire au bénéfice des personnes en situation de handicap ?
Aujourd’hui, nous constatons d’une part que des CFA accueillent des personnes en situation de handicap qui quittent la formation au bout de 2 ou 3 mois parce que cette dernière n’est pas accessible. Et d’autre part nous avons des CFA totalement adaptés qui ne trouvent pas de candidats handicapés… mais tous sont prêts à s’engager dans une démarche « d’accessibilité universelle ». Les travaux menés par le Groupe de travail *GT3, piloté par le FIPHFP, ont permis d’élaborer les outils qui seront mis à disposition des CFA pour organiser, structurer et sécuriser la démarche d’accessibilité universelle et donc pérenniser la démarche de formation pour le bénéfice de la personne, de l’entreprise et du CFA. L’objectif étant d’améliorer l’accès à la formation avec un handicap.

Devant la difficulté d’adapter leurs contenus pédagogiques aux différentes formes de déficiences, les CFA ne risquent-t-ils pas de repousser ce travail ?  
Non, car tout d’abord les CFA ont à se positionner par rapport à l’accessibilité des différents modules de formation qu’ils proposent, quand ils les font figurer dans la base de données de formations éligibles au *CPF mise en place par la Caisse des Dépôts.

Ensuite le groupe de travail GT3… a élaboré le référentiel composé d’une vingtaine d’exigences que doit respecter un CFA qui rentre dans une démarche d’accessibilité. Ces exigences couvrent le domaine du management du CFA et le domaine de l’accompagnement de l’apprenti et des entreprises tout au long de la formation. Le groupe de travail a également précisé le rôle du référent handicap prévu par la loi. Il est de porter et de permettre la mise place de la politique d’accessibilité et d’accueil des personnes handicapées, notamment pour l’accès à la formation avec un handicap. Il est aussi dans ses missions et c’est certainement l’une des plus importantes d’aller au-devant des jeunes en situation de handicap, je constate que les CFA font beaucoup de démarches auprès des entreprises mais pas assez auprès des personnes handicapées elles-mêmes à la recherche de formation.  

Qui seront les interlocuteurs des CFA dans ces démarches ?
Le premier interlocuteur sera le référent handicap et je ne dis pas qu’il sera à plein temps. Il pourra éventuellement être mutualisé entre différentes petites structures. Nous avons, dans le groupe de travail GT3, rédigé une définition de poste optimale du référent handicap en CFA: celui-ci n’a pas la même dimension dans les petites structures, les grandes structures ou les structures réparties sur un territoire, mais suivant la situation les priorités ont été bien identifiées et définies. Ensuite ce référent va s’appuyer sur tout un réseau et d’abord celui des référents handicap qu’il va falloir créer. Ensuite des liens se feront avec Cap Emploi, Pôle Emploi, l’Agefiph, les associations, bien sûr et surtout les entreprises elles-mêmes. C’est dans les régions et sur les bassins d’emploi que les acteurs devront s’organiser et mutualiser leurs efforts.

Chez Thales, nous menons avec le Haut-commissariat aux compétences dans le cadre de la démarche « les entreprises s’engagent » une réflexion autour des décrocheurs, leurs accès à l’emploi au travers de l’acquisition de compétences. Dans cette logique nous cherchons de notre côté des candidats pour la filière électronique qui est en pénurie de main d’œuvre et notre intention est de mettre en place une formation par l’apprentissage sur ces métiers en coopération avec des CFA ouverte aux décrocheurs, à des personnes complétement en dehors du secteur, nous y intégreront les personnes en situation de handicap. Nous visons l’acquisition de compétences et non plus le diplôme.

Une charte d’engagement est envisagée pour fédérer les CFA, quelle sera sa valeur sur le marché ?
Cette charte fait partie d’un tout et n’oublions pas que les CFA sont des *ERP pour lesquels l’accessibilité fait partie des obligations. La Charte est là pour manifester et rendre publique l’engagement du CFA à rentrer dans une démarche d’accessibilité universelle en répondant notamment aux exigences du référentiel d’accessibilité des CFA.  Dès septembre le GT3 va continuer son travail, nous allons mettre en application cette démarche avec un certain nombre de CFA pour affiner son opérationnalité. In fine, que ceux qui signent cette charte s’engagent aussi à la mettre en œuvre.

De la même manière, qui pourrait-être chargé de réaliser la cartographie des CFA et entretenir sa mise à jour ? Et enfin sur quelle plateforme sera-t-elle consultable ?
La caisse de dépôts met en place le recueil des formations éligibles au CPF,  le handicap y est pris en compte. Dans le cadre de leur déclaration d’activité et au moment de leur bilan annuel pédagogique les CFA pourront faire remonter leur situation par rapport à leur démarche d’accessibilité par rapport au référentiel qui a été défini. Cette situation indiquera 3 niveaux : démarche non encore entamée, démarche en court : c’est-à-dire plans d’actions mis en place dans le cadre d’une procédure d’amélioration continue, conformité à l’ensemble des exigences du référentiel.

Le Compte personnel de formation n’est-il pas déjà accessible aux personnes en situation de handicap ?
Il l’est bien, et c’est d’autant plus important que nous allons vers une société des compétences. Cet outil donne le pouvoir à chaque salarié de gérer son évolution professionnelle et il est de ce fait indispensable de lui donner tous les éléments pertinents, notamment concernant l’accessibilité, nécessaires aux choix de sa formation.  

Une entreprise comme Thales pourra-t-elle peser pour l’application de cette réforme ?
Thales est engagé depuis de nombreuses années dans une politique inclusive notamment concernant l’emploi et la formation des personnes en situation de handicap.  Pour l’illustrer prenons l’exemple du code d’éthique de Thales qui, concernant sa responsabilité vis-à-vis de son personnel, donne trois directives majeures : l’égalité de traitement, le respect de l’individu et la mise en place de l’environnement de travail qui convient.

Nous sommes par ailleurs engagés sur un certain nombre de formations d’apprentis handicapés, l’accessibilité des CFA partenaires est donc un élément auquel nous accordons une grande importance.

  • CFA centre de Formation et d’Apprentissage
  • ERP Etablissement Recevant du Public
  • OPCO Opérateur de Compétences
  • GT3 Groupe de Travail N°3 des cinq chantiers de la réforme de l ‘emploi
  • CPF Compte Personnel de Formation

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