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Accès aux soins des personnes handicapées : OVE s’engage

Jean-Pierre Demagny Accès aux soins des personnes handicapées : OVE s'engage
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OVE s’engage pour la prévention et l’accès aux soins des personnes handicapées

Jean-Pierre Demagny est président de l’association OVE, devenue Fondation OVE en décembre 2013. Le siège de l’association est situé à Vaulx-en-Velin mais elle rayonne sur l’ensemble du territoire national, et principalement la Région Auvergne Rhône-Alpes, les pays de la Loire, la Normandie et l’Île-de-France. Nous avons interrogé Jean-Pierre Demagny sur la question de l’accès aux soins des personnes handicapées de manière générale et de manière spécifique dans les établissements gérés par la fondation.

L’association OVE a été créée fin 1944 par des instituteurs qui souhaitaient s’occuper d’enfants ayant subi des souffrances physiques durant la guerre. Ainsi 80 instituteurs se sont occupés durant deux ans de centaines d’enfants. L’association a ensuite évolué pour s’intéresser aux handicaps des enfants, des adolescents, des adultes  et à l’accueil des personnes âgées… Et c’est en 2013 que l’objet de l’association est devenu la fragilité, la vulnérabilité et d’une manière générale, l’aide inconditionnelle à  toutes les personnes en situation difficile. « Aujourd’hui nous nous occupons aussi de mineurs non accompagnés issus de pays en guerre. L’association OVE gère une centaine d’établissements y compris la maison du Répit inaugurée à Tassin dans la banlieue de Lyon à l’été 2019. OVE gère également une maison pour les jeunes malades de la maladie d’Alzheimer (moins de 60 ans) et de nombreux établissements et services pour personnes malvoyantes, malentendantes, avec autisme, polyhandicapées etc. La Fondation OVE est donc pleinement concernée par les problématiques d’accès aux soins. Elle gère depuis peu avec la Croix-Rouge des Services d’Aides à Domicile dans le cadre d’hospitalisations à domicile. La fondation est aussi engagée dans le projet des territoires 100% inclusifs comme dans des projets de métropoles aidantes (région parisienne et métropole lyonnaise).

Quel est votre rôle dans cette revendication pour un meilleur accès aux soins des personnes handicapées ?
« Pascal Jacob, qui est le porte-drapeau de cette croisade, est aussi conseiller de la Fondation OVE et nous fait part de son analyse et nous définissons des objectifs avec lui. Nous l’accompagnons dans certains événements parisiens et soutenons son association « Handidactique ». Nous avons participé et apporté notre soutien aux films qu’il a réalisés et aux livres qu’il a écrits. Nous avons été parmi les premiers à signer la charte Romain Jacob qui est affichée dans tous nos établissements et dont nous partageons totalement les idées.
Nous avons également analysé avec Pascal Jacob les résultats de l’enquête « Handifaction » sur les trois domaines que sont les refus de soins, la prise en compte de la douleur à l’hôpital et le taux de fréquentation des hôpitaux. L’une des hypothèses du refus de soins c’est que le handicap n’est pas connu des personnels de santé. Nous avons rencontré les responsables des formations de ces personnels pour voir comment mieux les sensibiliser. J’ai rencontré le responsable de la formation des médecins qui m’a justement fait savoir que la prise en compte des soins des personnes handicapées était sa priorité. Jusqu’à présent, ce sujet ne faisait pas partie de la formation des médecins. Il a ensuite mis en place dans l’une des trois universités de médecine de la Région Lyonnaise une semaine de stage de formation obligatoire en 2e année et un stage facultatif en 6e année. Notre rôle, avec d’autres associations, est d’accueillir des stagiaires, ce que nous avons fait pour la première fois fin novembre. Les notions de communication avec les personnes atteintes de problèmes cognitifs ou mentaux font partie des connaissances que nous apportons. C’est nouveau pour nous car nous sommes dans le médico-social et nous intervenons de fait dans le milieu sanitaire avec des médecins et des professeurs de médecine. »

Comment les choses se passent-elles dans vos établissements ?
La priorité que nous donnons aux établissements c’est d’essayer d’assurer au mieux la prévention car avec les personnes handicapées, la prévention ne fonctionne pas comme pour les personnes valides. Prenons l’exemple du programme ADEMAS : il propose aux hommes et femmes âgés de plus de 50 ans de se faire dépister un cancer du côlon, et aux femmes de plus de 50 ans de se faire dépister le cancer du sein. Ce programme n’est pas toujours proposé aux personnes vivant avec un handicap dans les établissements. Nous faisons donc en sorte que les personnes handicapées qui entrent dans cette tranche d’âge profitent elles aussi de cette politique de prévention. Une personne handicapée doit toujours être considérée comme une personne ordinaire, y compris depuis les programmes de prévention sanitaire scolaires.

Quels sont vos relations avec le gouvernement à ce sujet ?
Nous avons des contacts avec Agnès Buzyn, ministre de la santé, dont le discours résume parfaitement tous les problèmes qui se posent. Nous avons surtout des liens avec Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées, qui travaille la main dans la main avec Agnès Buzyn. Nous faisons de notre côté le même constat que Pascal Jacob sur l’accès aux soins des personnes vivant avec un handicap et même de l’accès aux soins tout court. Aujourd’hui dans cette lutte nous sommes en train de marquer des points.

J’ajoute que notre combat pour une société inclusive nous entraîne à veiller à un accès aux soins réussi pour toutes les personnes, handicapées ou non.

En photo : Jean-Pierre Demagny, président de la Fondation OVE, s’exprime sur l’accès aux soins des personnes handicapées.

 

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