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Une candidate en situation de handicap aux législatives

Branly – Spot 2 – PC
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Candidate en situation de handicap, mais surtout femme engagée : Portrait de Fatima Khallouk, jeune femme qui s’est présentée aux dernières élections législatives.

Nous avons le plaisir de vous présenter le portait de Fatima, jeune femme candidate en situation de handicap lors des dernières élections législatives. Elle nous raconte cette expérience.

Fatima Khallouk, 41 ans (presque), est chargée de mission citoyenneté au sein d’une grande association de malades, après une expérience de 11 ans comme interprète de conférence et traductrice, et deux années passées à travailler sur le programme de mise en accessibilité des agences d’une banque. Fatima est en situation de handicap moteur à la suite d’une polio contractée à l’âge de 15 mois. Elle a grandi en Bourgogne dans une famille ouvrière, aux côtés de 6 frères et sœurs qui sont des exemples de ce que l’école républicaine peut réussir de meilleur. Lors des dernières Législatives, Fatima, plébiscitée par les militants de son parti, s’est lancée dans l’aventure du suffrage universel.

Quel était votre engagement politique ces dernières années ?
D’aussi loin que je me souvienne, dès le début de l’adolescence, je crois, je me suis intéressée à la chose publique, à la lutte contre les injustices sociales. Ma famille était très politisée alors et je me suis située à gauche, bien avant de pouvoir voter. Plus tard, je me suis engagée dans le syndicalisme étudiant, puis au PS, en parallèle de mes engagements associatifs. Après les reniements successifs de ce parti, j’ai décidé d’adhérer au Parti Communiste Français, dont je me sentais proche (j’étais plutôt PS-aile très à gauche que Rocard-Valls évidemment).





Comment vous est venue l’idée de vous présenter aux législatives ?
J’ai d’abord milité dans le 19ème à Paris, puis, suite à mon déménagement en 2015, à Maisons-Alfort (Val de Marne). La demande est venue des militants locaux, je me suis donné le temps de la réflexion puis j’ai accepté, souhaitant porter nos idées de transformation sociale.

Quels messages souhaitiez-vous faire passer avec cette démarche ?
Avant tout, porter la voix des plus démunis et des plus vulnérables et lutter contre les régressions sociales annoncées. Puis par ma seule présence dans la campagne locale, être un exemple vivant de citoyenneté des personnes en situation de handicap.

Comment votre campagne s’est-elle déroulée ?
Je précise que la circonscription dans laquelle je me présentais était ingagnable par la gauche. L’objectif était de mobiliser autour du programme La France en Commun du PCF et ses déclinaisons concrètes dans le Val de Marne, dans les domaines des services publics, de la santé, des transports, de l’aménagement du territoire… Avec les militants des 4 villes de la circonscription (Maisons-Alfort, Joinville, Charenton et St Maurice), nous avons lancé la campagne dès le mois de mars : marchés, tractages, points de rencontre, boîtages, porte à porte, réunions publiques, campagne numérique… J’ai aussi participé à une table ronde organisée par l’APF Val de Marne.

Etait-ce compliqué ?
C’est surtout épuisant et très prenant. Et passionnant aussi. Je me suis sentie très fière également, de porter mes idées et mes valeurs, de rendre fiers mes parents et ma famille.
J’ai beaucoup appris aussi sur le déroulement d’une campagne : le dépôt de candidature, la difficulté à concilier une activité politique avec un emploi à plein temps. L’une des mesures de notre programme était d’ailleurs de créer un véritable statut de l’élu(e) pour permettre à tous de se présenter et surtout de retrouver le monde du travail après 5 ans sur les bancs de l’Assemblée…





Comment votre candidature a-t-elle été perçue par les candidats de la même circonscription ?
Grande condescendance du candidat sortant, de « l’autre bord », liée sans doute à mon statut de « petit candidat » mais aussi à mon fauteuil roulant, je l’ai constaté un jour sur un marché. Quant aux autres candidats, pour ceux que j’ai rencontrés, une certaine surprise au départ mais j’ai ensuite été perçue comme une candidate et adversaire comme les autres.

Comment les électeurs que vous avez approchés ont-ils réagi ? Ce n’est pas souvent que l’on voit une candidate en situation de handicap…
Un peu d’étonnement, toujours, puis de la bienveillance envers la personne. Et parfois une nette opposition à mes idées !

Le handicap visible est-il d’après vous un frein à une élection ou seules les idées comptent ?
Le handicap moteur rend certaines étapes plus compliquées : accès à la tribune, par exemple ! Et aussi difficulté à échanger avec des personnes debout, lorsque l’on est assise et que l’environnement urbain est bruyant ! Par contre, je crois sincèrement que le handicap visible n’est pas un frein en soi pour être élu.

Comment avez-vous vécu le résultat des urnes ?
J’ai été déçue, même si je ne m’attendais pas à remporter l’élection. Déçue pour les militants surtout et les soutiens, nombreux, à notre campagne. Mais déterminée à poursuive mon combat.

Retenterez-vous cette expérience ?
Je crois que oui. Les idées de progrès social méritent qu’on se batte pour elles et pour changer le quotidien de tous. Je continue de militer contre les ordonnances de la loi travail notamment, et j’ai également le projet de m’impliquer davantage pour l’accueil digne des réfugiés.

Photo : Fatima Khallouk, jeune femme candidate en situation de handicap lors des élections législatives de 2017.

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