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Damien Seguin quitte Weymouth sans médaille

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Grosse déception pour Damien Seguin qui a terminé  les Jeux paralympiques sans avoir pu défendre ses chances, faute de vent. Le porte drapeau de l’équipe de France termine donc en quatrième position alors que la Britannique Helena Lucas est sacrée championne paralympique. Lucide, le skipper estime que sa contre performance est due à cette réclamation qu’il a trainé comme le sparadrap du Capitaine Haddock pendant la majeure partie de la compétition. « Forcément, j’y pensais tout le temps » souligne Damien qui a passé- en moyenne – une heure et demie tous les soirs à essayer de convaincre le jury de revenir sur sa décision.


Le porte drapeau de l’Equipe de France va se rendre à Londres pour soutenir les athlètes français encore en compétition mais il considère d’ores et déjà ce rôle comme « une expérience extraordinaire » et salue l’engouement fabuleux des Anglais pour les sports paralympiques : « C’est un événement qui, maintenant, se suffit à lui-même et c’est une vraie satisfaction ».

Terminer 4ème et ne pas pouvoir défendre ses chances, c’est la double peine ?
« C’est un peu la double peine de ne pas avoir pu courir aujourd’hui mais en même temps, ça fait deux jours que l’on sait que cette dernière journée serait compliquée. Paradoxalement, ces conditions auraient été idéales pour moi, c’était le meilleur scénario pour revenir. Malheureusement, il n’y a pas assez de vent. Le début et même le milieu du championnat ne se sont pas déroulés comme je l’aurais souhaité. Pourtant, c’est un événement que j’avais bien préparé, avec l’expérience des JO précédents. Le travail a été optimum avec Thierry (Poirey, le coach, ndlr) et le reste de l’équipe. J’étais prêt mais c’est la particularité des grandes compétitions qu’il y ait de la lutte sur l’eau et des réclamations.

Selon-toi, cette réclamation du premier jour t’a pénalisé ?
Ça a joué. Forcément, j’y pensais tout le temps. Quand tu croises l’adversaire sur l’eau, tu y penses et ça prend de l’énergie. J’ai passé  tous les jours 1h30 en jury. Ça n’empiète pas sur la récupération mais ça occupe le cerveau. C’était une décision qu’on trouvait injuste et on a été content de la rouvrir. Si on ne l’avait pas fait, on le regretterait certainement aujourd’hui.
Je vais mettre un peu de temps à le digérer. Ça fait très longtemps que je n’ai pas terminé sur le podium. C’est un échec bien sûr mais c’est aussi de l’expérience en plus. Je sais que j’ai fait un bon début avec une manche gagnée. Je n’étais pas ridicule.

La performance d’Helena Lucas t’a-t-elle surpris ?
C’est sûr, c’est une des surprises de ces Jeux. On ne l’a jamais vue à un tel niveau sur toute la durée du championnat. Elle a craqué sur la fin mais elle avait suffisamment d’avance. Il y a un mois, je n’aurais rien misé sur elle. Elle est très typée dans sa façon de naviguer et elle jouait à domicile. Les Anglais étaient sur-motivés, que ce soit les athlètes ou les spectateurs.

Comment juges-tu l’ambiance de ces Jeux ?
La voile est excentrée donc pour nous, c’est différent mais l’ambiance est bonne. L’engouement des anglais fait plaisir. Je ne m’attendais pas à ça. Il y a autant de monde qu’en Chine mais, ici, il y a la ferveur en plus. On me demande souvent si les Jeux Paralympiques ne sont pas des sous Jeux ou des Jeux au rabais et je réponds que ce sont des Jeux à part. C’est un événement qui, maintenant, se suffit à lui-même et c’est une vraie satisfaction.

Est-ce que tu continue en 2.4 ?
Je veux être fidèle au discours que je tiens depuis de nombreuses années. Il reste du travail pour la voile paralympique en France et je veux continuer à en être moteur. Les choses évoluent. On l’a vu dans les rapports entre la FFH et la FFVoile et c’est une bonne chose. Mon but est d’amener des jeunes à pratiquer, que ce soit en haut niveau ou en loisir pour que les sélections soient plus disputées qu’aujourd’hui. J’ai envie d’avoir de la concurrence. Kevin (Cantin, ndlr) me posera des problèmes dans quatre ans et c’est très bien. J’ai hâte d’être au mondial l’année prochaine. Forcément, je suis un peu vexé. J’étais favori, j’ai tout gagné avant et je repars avec une médaille en chocolat. Ça fait mal à l’égo ! Je ne vais pas lâcher le paralympique pour l’instant mais je continue mes autres projets. Il me reste de belles aventures, que ce soit en 40 pieds ou sur le Tour de France à la Voile. J’ai le soutien de la FFH pour suivre ces projets en valide, ils comprennent que c’est important et ça fait plaisir. J’ai aussi envie d’essayer le catamaran (nouvelle discipline olympique, ndlr). Je ne ferme pas la porte et je n’exclus pas de participer à la Semaine Olympique Française l’année prochaine en catamaran.

Peux-tu revenir sur ce rôle de porte drapeau ?
C’est une expérience extraordinaire et un immense honneur. Etre capitaine est une responsabilité même si je n’ai pas eu de feuille de route bien établie. Je l’ai fait comme je le sentais. Ce n’est pas facile d’avoir un discours qui accompagne les nouveaux et ceux qui ont plusieurs participations mais ce que j’aime dans cette équipe, c’est que tout le monde soutient tout le monde. C’est génial d’entendre l’équipe de rugby fauteuil annoncer qu’ils vont aller mettre le feu à la piscine afin de soutenir les nageurs.

Est-ce que tu gardes une image de ces Jeux ?
C’est de rentrer tous ensemble dans le stade olympique. C’est un moment magique ! Au niveau sportif, ce qui me bluffe le plus, c’est l’athlé en fauteuil. C’est très beau. Les Anglais les appellent les surhommes et pour beaucoup, c’est ça. Ils se battent pour être là et nous en mettent plein la vue.

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