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Défi Intégration: l’Equateur, enfin !

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« En début de semaine nous étions devant la porte de Jean-Yves Bernot, le routeur le plus réputé de la course au large. Non pas devant sa maison de la Rochelle mais devant celle du Pot-au-noir. Et pour les néophytes, le Pot-au-noir n’est pas le nom de sa résidence secondaire. C’est une zone sans vent, en forme de diabolo qui s’étale de l’Ouest de l’Afrique à l’Est de l’Amérique latine. C’est le péage avant l’autoroute du Sud. Magic Bernot, le roi des isobars, nous a donc guidés vers l’endroit où il était le plus resserré.

 

Nous y sommes entrés mardi matin la fleur au fusil. Plein d’espoir, persuadés d’en sortir dès le lendemain…Mais dans cette zone, pas de chance du débutant qui ne tienne. Eole, fidèle à sa réputation nous a vite calmés. Nous sommes restés tankés, scotchés, englués. Au début, le Pot-au-noir, « entre la balise verte et la balise rouge » comme dirait David, nous faisait plutôt sourire. Nous avions l’impression d’entrer dans la légende : « Le Pot-au-noir, le calvaire de tous les marins, avec son alternance de grains et de pétole, ses vents instables… ». Prêts à relever le défi, nous avons accueilli chaleureusement les premiers grains. Quart ou pas, nous sommes tous sortis sur le pont en maillot de bain, savons et shampoings à la main, pour profiter de cette superbe douche à ciel ouvert. Quelques heures plus tard, nous avons réalisé que le Montbazillac et le foie gras de l’équateur s’éloignaient peu à peu et nous avons commencé à rire jaune.

Mercredi, nous avons battu tous les records : 66 milles parcourus en 24 heures, dont 25 sur la route. Le Pot-au-noir s’est accroché au Jolokia et a décidé de descendre avec nous. A ce rythme là, nous allions passer les fêtes de fin d’année à racler les fonds de crème Mont Blanc et les restes de Beef Jerkey au milieu de l’Atlantique.

Mais l’espoir fait vivre et Eole le sait bien. Il daignait donc faire de timides apparitions, histoire de nous appâter. Et juste au moment où nous commencions à y croire, il disparaissait. Un peu comme le jeu du « Je t’aime, moi non plus ». Et ça a marché. Nous étions totalement accrocs. On le détestait, on le maudissait, mais à chaque fois qu’il rentrait de ses escapades, on l’acceptait sans condition. Nous l’avons suivi partout, de virements de bords en virements de bords, d’empannages en empannages, nous avons même essayé de le séduire en hissant le spi dans 4 nœuds. Franchement, il aurait mérité qu’on lui colle un bon coup de moteur… Mais mode record oblige, on doit respecter les règles du jeu.

Dans ce petit temps, c’est pour Olivier, que l’épreuve est la plus rude. Incapable de ressentir quoique ce soit dans ces conditions, il ne pouvait pas barrer. Il a passé ses quarts à essayer de régler des voiles qui faseillaient. Les heures qui s’égrainaient lui paraissaient interminables.

Vendredi, nous pensions enfin être sortis du calvaire. Le temps est devenu plus sec, le ciel s’est dégagé, le vent est monté. Nous avions enfin touché les alizés du sud-est tant attendus. Mais Eole décidemment joueur, a coupé le ventilateur. Panne d’alizés pendant 12 heures, à 70 milles de l’Equateur. Plutôt rageant, sachant que du Pécharmant, du champagne et du foie gras mijotaient dans un carton sous une bannette. Heureusement nous avons réussi à les sortir avant qu’ils ne tournent. Dimanche, nous avons enfin franchi la ligne. Et de tels mets en mer, ça se mérite, même après des jours d’attente. Eric, relooké en Neptune par Justine, a intronisé tous les néophytes. C’est-à-dire tous les autres membres de l’équipage. Convoqués sur le pont en combinaison de survie et masque de protection, nous avons d’abord bu une mixture divine à base de dessert lyophilisée, huile d’olive, et épices en tout genre. Nous nous sommes rincés la gorge avec de l’eau de mer et avons tous été aspergés à grandes eaux à l’avant du bateau. Une fois intronisés chevaliers, nous avons alors pu déboucher le champagne et trinquer tous ensemble. Juste à temps pour vous le raconter dans cette lettre et commencer la semaine la tête en bas ! »

Chloé

 

Un Défi pédagogique !

Le Défi Intégration concerne petits et grands ! L’équipe du Défi Intégration et la Cité de la Voile Eric Tabarly à Lorient ont réalisé une série de fiches pédagogiques sur des sujets variés, à destination des enfants du primaire.

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