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Disparition de personnes autistes : l’État lance un nouveau dispositif

Disparition de personnes autistes : l'État lance un nouveau dispositif
Branly – Spot 2 – PC
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L’État lance un nouveau dispositif destiné à mieux faire face aux signalements de disparitions de personnes autistes ou en situation de handicap intellectuel.

Améliorer la réactivité et l’efficacité des forces de l’ordre face à la disparition d’une personne autiste ou présentant un trouble du développement intellectuel : Tel est l’objectif du nouveau dispositif déployé par l’État depuis la fin du mois d’avril 2022 auprès des services de gendarmerie et de police. Celui-ci a été défini par le ministère de l’Intérieur et la délégation interministérielle autisme–tnd en concertation avec le monde associatif.

Mieux prendre en compte la vulnérabilité des personnes autistes ou déficientes intellectuelles en cas de disparition

« Une personne autiste ou une personne présentant un trouble du développement intellectuel est susceptible de se perdre plus facilement et de ne pas pouvoir retrouver son lieu de vie et ainsi de se mettre en danger, ont expliqué ces différents acteurs. Elle peut à la fois être attirée vers des lieux en relation avec un intérêt spécifique (voies de chemin de fer, plan d’eau…) ou s’échapper des chemins connus si elle subit un stress important. À ce problème, s’ajoutent celui d’un trouble de la communication voire, parfois, un mode d’expression uniquement non verbale. En bref, pour une personne autiste, il peut être impossible de demander son chemin ou de se signaler comme perdu. Il est également difficile de repérer que cette personne est en difficulté car son handicap n’est souvent pas visible ».

D’où cette décision commune d’améliorer les protocoles mis en place jusque-là, et de faire évoluer sensiblement la façon dont les disparitions de personnes autistes sont prises en compte. Une volonté renforcée par les décès d’un jeune garçon de 17 ans en 2019 et d’un jeune homme de 22 ans en 2021, et par la plus grande médiatisation des disparitions et de leurs conséquences graves.





Trois changements pour une mobilisation plus rapide et plus efficace

Ainsi, trois grandes actions ont été mises en place :

  • Le caractère d’urgence de la mobilisation a d’abord été réaffirmé : lorsque les personnes sont considérées comme vulnérables, il n’y a pas de délais. La prise en charge est donc immédiate en cas de disparition d’une personne autiste. De façon opérationnelle et de la même façon pour les mineurs et les adultes, les forces de l’ordre peuvent donc démarrer les recherches dès le signalement. Dans le même sens, les familles et les établissements ou services d’accueil sont encouragés à ne pas attendre pour signaler la disparition. Les forces de l’ordre rappellent qu’il n’est pas recommandé d’attendre la nuit tombée ou de faire le signalement au terme de premières recherches infructueuses. Ils doivent se manifester au plus vite auprès de la gendarmerie ou du commissariat le plus proche.
  • Une fiche d’informations pour les services d’urgence et d’enquête a été créée : les familles, et plus largement les aidants, les établissements et les services qui accompagnent les personnes, peuvent la remplir de façon anticipée. Les familles peuvent être aidées, pour renseigner la fiche de la manière la plus pertinente, en se rendant en commissariat/brigade, ce qui peut être aussi l’occasion de faire connaissance et favoriser aussi la meilleure prise en charge possible le jour « J ».

Cette fiche permet de collecter préventivement plusieurs types d’informations : des caractéristiques physiques autant que comportementales, les habitudes et modes de communication. En cas de disparition, les proches n’ont plus qu’à ajouter le dernier lieu où la personne a été vue et sa tenue vestimentaire du jour et à remettre la fiche aux gendarmes ou aux policiers.





Les forces de l’ordre peuvent alors mettre en place, sans perte de temps, les recherches opérationnelles (quadrillage de zone, engagement d’une équipe cynotechnique, géolocalisation…). Une fois la personne localisée, cette fiche permettra également aux gendarmes ou aux policiers d’adapter leurs comportements et interventions. La diffusion de cette fiche et la notice qui l’accompagne, par la Direction générale de la gendarmerie nationale et la Direction de la police nationale à tous leurs personnels, a commencé à la fin du mois d’avril. Les familles peuvent dès maintenant télécharger la fiche sur le site autismetnd.gouv.fr, la renseigner et la conserver.

Les forces de l’ordre concentrent les moyens de recherche et coordonnent leurs actions. Elles gardent cette maîtrise également dans la mobilisation potentielle des médias locaux pour diffuser un avis de disparition. D’autres dispositifs de saisine des médias ont été mis à l’étude mais aucun ne pouvait garantir la même réactivité et la cohérence des informations diffusées.

  • Enfin, les familles qui le souhaitent peuvent équiper leur proche avec un système de géolocalisation adapté. Il en existe différents modèles et les comparatifs dans la presse spécialisée ou d’associations peuvent aider au choix. La Délégation interministérielle travaille par ailleurs à l’intégration de ces dispositifs dans les moyens de compensation.

De nouvelles actions en cours de préparation

« L’actualité nous démontre malheureusement que les disparitions de personnes autistes et/ou avec un trouble du développement intellectuel ne sont pas des faits isolés. Il était donc important de sécuriser les personnes et de rassurer les familles qui vivent dans l’angoisse d’une disparition de leur enfant, a déclaré Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie autisme au sein des troubles du neuro-développement. Après deux années de Covid, nous sommes satisfaits que le dispositif puisse enfin se déployer. Nous le sommes d’autant plus qu’il aura également permis de sensibiliser les forces de l’ordre vis-à-vis des personnes qui présentent un comportement atypique. Le travail continue et va prendre encore de nouvelles formes d’ici la fin de cette année ».

Trois autres actions sont actuellement en cours de construction, à savoir :
– Une mise à disposition des forces de l’ordre de contacts locaux (Centres de ressources autisme, associations) pour se sensibiliser et se former.
– Dans la continuité de la fiche « Comment se comporter face à une personne autiste ? » diffusée aux policiers et gendarmes pendant la crise sanitaire, une affiche devrait prendre place dans les commissariats et gendarmeries.
– Enfin, la délégation et le ministère de l’intérieur ont évoqué la possibilité d’introduire dans la formation initiale et continue des forces de l’ordre un module de sensibilisation au handicap invisible dont l’autisme, sur la base de situations pratiques.

Pour plus d’informations sur la stratégie nationale autisme au sein des troubles du neuro-développement : https://handicap.gouv.fr/autisme-et-troubles-du-neuro-developpement

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