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Dyspraxie et permis de conduire : une pétition lancée

Branly – Spot 2 – PC
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Pétition pour la dyspraxie et le permis de conduire : L’autonomie des « enfants maladroits »

Chers lecteurs d’Handirect, je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous parler d’un handicap que vous ne connaissez sûrement pas : La dyspraxie. Je suis une jeune femme de 22 ans et j’en souffre moi-même. Je suis donc plutôt bien placée pour en parler. La dyspraxie est un handicap invisible qui touche environ 3 à 7% de la population. Il fait partie des troubles dys dans lesquels on compte également la dyslexie, la dyscalculie, la dysphasie, etc.

Si je devais résumer ce handicap en quelques mots, je dirais que c’est un trouble des gestes appris. C’est quoi les gestes appris ? Eh bien, ce sont tous les gestes, qui, quand vous étiez petits, ont nécessité un apprentissage.
Allez, je vous donne des exemples : Vous habiller, fermer les boutons de votre veste, enfiler un blouson avec fermeture-éclair, faire vos lacets, nager, écrire au crayon, faire du vélo, attraper un ballon, conduire une voiture…

Tous ces actes que vous avez dû apprendre sont « enregistrés » par la mémoire procédurale. C’est grâce à cette partie du cerveau si aujourd’hui vous n’avez plus besoin de réfléchir pour faire vos lacets ou pour nager. Non seulement, la mémoire procédurale coordonne et organise les gestes, mais en plus, elle les automatise pour que cela vous demande de moins en moins d’efforts.
D’autre part, la mémoire procédure est aussi la mémoire qui vous permet « d’enregistrer » vos trajets quotidiens : de chez vous à votre travail, de votre travail à la boulangerie. C’est grâce à elle que vous pouvez faire un trajet habituel sans vraiment y penser, et donc sans effort !





Le problème, c’est que chez les dyspraxiques, cette mémoire ne fonctionne pas bien. Du coup, les gestes appris s’automatisent mal, malgré un apprentissage régulier. Nous avons beau répéter cent fois comment faire nos lacets, cela ne « rentre » pas forcément. Nous sommes obligés de faire beaucoup plus d’efforts que les autres pour parvenir à réaliser ces gestes qui vous paraissent simples. Cela nous fatigue beaucoup, et nous ralentit dans nos actions.
De plus, nous nous repérons mal dans l’espace et nous nous perdons souvent car notre mémoire procédurale n’enregistre pas bien nos trajets habituels. Un dyspraxique peut ainsi se perdre dans la rue en allant quelque part, dans une grande surface, dans un lycée trop grand, une université…

À titre personnel, c’est ce qui me gêne le plus dans ma vie aujourd’hui (comme le prouve subtilement ce petit dessin, fait il y a plusieurs années déjà !).
Il faut ajouter à cela que la dyspraxie s’associe souvent à d’autres troubles : dyslexie, dyscalculie, dysphasie, dysgraphie, mais aussi troubles de l’attention, autisme… Ainsi, il n’est pas rare de voir une personne à la fois dyslexique et dyspraxique.

Mais attention, la dyspraxie n’affecte pas les capacités intellectuelles ! Un « dys » a la même intelligence que les autres !
Les troubles dys étant un handicap méconnu et invisible, notre quotidien n’est pas forcément facile : scolarité, prise d’autonomie… Tout devient vite compliqué. La méconnaissance et l’incompréhension font que de petits problèmes deviennent de gros problèmes.

Parmi les obstacles que nous devons surmonter, se trouvent l’épreuve du Code de la route et du permis de conduire ! En effet, comme vous pouvez maintenant vous en douter, nous avons beaucoup de difficultés à automatiser les gestes de la conduite !
Le succès est possible pour la plupart des « dys » mais il nous faut plus de temps et des adaptations.





Le problème, c’est que la dyspraxie n’est pas plus connue dans les auto-écoles que dans les écoles ! Très peu de moniteurs connaissent les troubles « dys » et ils ne savent pas comment nous aider ! Nous avons donc beaucoup de mal à obtenir les aménagements nécessaires à la réussite (temps supplémentaire pendant les examens, possibilité d’avoir un ordinateur, explications complémentaires du moniteur, reformulation des questions, conduite avec boîtier, conduite sur circuit).
Du coup, les « dys » échouent de très nombreuses fois au code ET au permis (parfois plus de 8 fois) et donc, cela nous coûte très, très, très cher ! (Parfois plus de 1500 euros). Nous n’avons aucune aide financière car la MDPH ne considère pas, en général, que notre handicap soit « assez grave » pour nous aider.

Pourtant aujourd’hui, le permis est nécessaire pour la mobilité et pour obtenir un travail !

C’est pourquoi, un groupe de jeunes adultes « dys » (dont je fais partie) a jugé utile de lancer une pétition pour demander deux mesures prioritaires au gouvernement :

1) Un permis avec forfait, afin que nous ne soyons pas obligés de nous ruiner à cause de notre handicap pour obtenir le permis.
2) La formation obligatoire aux troubles « dys ».
Je connais de nombreux jeunes adultes dys qui sont dépressifs ou ont connu des épisodes dépressifs parce que leur handicap n’est pas assez pris en compte. Il serait temps que la société s’aperçoive que beaucoup d’entre nous souffrent en silence de ne pas pouvoir s’insérer convenablement dans la société.

Alors, s’il vous plaît, pour eux, pour nous, signez cette pétition !
https://www.change.org/p/marisol-touraine-un-permis-avec-forfait-pour-les-jeunes-atteints-de-troubles-dys

Solveig, Elisabeth, Thierry, et tout le groupe du Permis de conduire pour les dys.

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