« Chaque année, les candidats dys doivent se battre pour obtenir des aménagements aux examens ! » : c’est le constat que fait la FFDys à travers une campagne destinée à interpeller les pouvoirs publics.
Alors que les personnes ayant des troubles « Dys » représentent 6 à 8% des candidats, la Fédération Française des troubles Dys (FFDys) dénonce « l’absence de volonté des rectorats à reconnaître leurs besoins en matière d’examens scolaires. Elle déplore notamment des pratiques disparates d’un rectorat à un autre, privant les élèves porteurs de troubles Dys du droit constitutionnel d’équité sur le territoire français.
Une situation critique et de fortes inégalités malgré la nouvelle législation
« Sans surprise, le décret et la circulaire de décembre 2020 (1) concernant les demandes d’aménagements aux examens n’ont pas permis la simplification annoncée, commente ainsi la FFDys. De plus la réforme du bac avec des épreuves tout le long de l’année, aggrave la situation car les candidats reçoivent tardivement les notifications et ne peuvent pas bénéficier des aménagements aux examens dans les temps ».
En effet, voilà maintenant plus de huit ans que la FFDys dénonce la lourdeur et la lenteur administrative d’une demande d’aménagements aux examens, ainsi que la manière dont sont évalués les besoins des élèves et étudiants porteurs de troubles dys.
« On peut ainsi s’étonner du nombre important de jeunes qui se voient refuser des aménagements aux examens alors qu’ils ont bénéficié d’adaptations sur le temps scolaire tout au long de l’année, explique la FFDys. Par exemple, dans l’académie de Paris, les demandes des candidats « Dys » sont souvent refusées, même pour un simple temps supplémentaire pour le brevet. Pire, des élèves scolarisés dans le département de l’Ain, n’ont pas droit à un plan d’accompagnement personnalisé (PAP), par manque de médecin de l’éducation nationale et ont des grandes difficultés à avoir des aménagements aux examens ».
Dans ce cadre, la FFDys demande chaque année que lui soit communiqué le nombre de PAP et PPS rédigés pour élèves Dys mais sans succès. Elle précise par ailleurs que cette situation injuste touche les académies du Nord, Ain, Paris… qui refusent des aménagements comme l’aide humaine (présence d’un lecteur avec ou sans reformulation ou un scripteur ou les trois) à des élèves qui sont dans des situations reconnues et soutenues par leurs équipes pédagogiques et éducatives, et par les professionnels de santé qui les accompagnent.
Certains élèves avec troubles dys doivent réitérer leurs démarches à chaque examen
« Les rectorats semblent même s’acharner sur des candidats Dys qui ont de nouveau des refus de tiers temps pour le bac et qui avait déjà dû faire un recours pour l’obtenir au Diplôme national du Brevet ! constate avec regret la FFDys. Cette situation déclenche de réelles souffrances pour les élèves et leur famille et amène du stress aux futurs candidats. Elle ne correspond pas à l’esprit de loi de 2005, à celle de 2013 sur la refondation de l’école qui prônent la non-discrimination et l’égalité des chances dans une école inclusive. De plus, elle va à l’encontre de la CIDPH, Convention internationale relative au droit des personnes handicapées, ratifiée par la France en Février 2010 et qui prime sur la loi française ».
Quant aux appels lancés en direction du Gouvernement, la Fédération Française des Dys constate que le problème n’est toujours pas résolu malgré́ les différentes interventions régulières de la Défenseure des Droits et de la médiatrice de l’Éducation Nationale auprès des centres d’examens et rectorats.
La FFDys accompagne d’ailleurs les familles dans leurs démarches pour des recours auprès de l’autorité académique et les tribunaux.
(1). Aménagements aux examens – 4 déc. 2020 – Publication du décret et de la circulaire : https://www.ffdys.com/actualites/amenagements-aux-examens-4-dec-2020-publication-du-decret-et-de-la-circulaire.htm
À lire aussi : Lire avec des troubles dys : Une application pour aider les enfants
Une réponse
Une triste réalité malheureusement. Pour notre fils, nous avons du faire un recours pour obtenir les aménagements demandés.
Ce qu’il faut savoir, c’est que ce n’est pas le seul problème.
Les copies des candidats en situation de handicap ne sont pas signalées, tout en restant anonymes bien-sûr. De ce fait, nous avons découvert que les copies de notre fils, dysorthographique et dyslexique entre autres, étaient sanctionnées pour les erreurs et la syntaxe. Lors de notre recours, on nous a répondu que pour le principe d’anonymat, il n’y avait pas d’identification d’un handicap pour le correcteur et donc de prise en compte de celui-ci dans la notation alors que lors de la scolarité on prend celui-ci en compte dans la correction et la notation.