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Infection du VIH : des chercheurs français publient des résultats importants

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Sidaction se félicite des résultats publiés la semaine dernière dans la revue Nature. Il s’agit du fruit d’un travail collaboratif, réunissant trois excellentes équipes de recherche françaises soutenues par l’ANRS, SIDACTION, la FRM et le Conseil Européen de la Recherche. Monsef Benkirane, de l’Institut de Génétique Humaine à Montpellier, et ses collaborateurs ont identifié la protéine cellulaire qui bloque l’infection des cellules dendritiques par le VIH-1.

 

Cette dernière se nomme SAMHD1 et est un facteur de restriction contre lequel le VIH-1 n’a pas développé de bouclier. En effet, si les lymphocytes T CD4 sont les cibles privilégiés du VIH-1, celui-ci peut infecter plusieurs cellules du système immunitaire. Cependant, dans le cas des cellules dendritiques (CD) « le VIH-1 ne se réplique pas de manière efficace et jusqu’à présent, nous ne savions pas pourquoi », explique le Dr O. Schwartz, directeur du groupe « Virus et Immunité » de l’Institut Pasteur. Pourtant les CD sont des éléments clés dès les premières étapes d’une infection virale. Elles sont les « chefs d’orchestres » de la réponse immunitaire innée et adaptative, c’est-à-dire qu’elles dirigent la réaction de défense spontanée et spécifique en réponse à un élément étranger. C’est le phénomène que l’on essaie d’induire lorsque l’on fait un vaccin. La non-infection des CD par le VIH-1 pourrait être corrélée à la gravité de la maladie. En effet, le VIH-2 et le SIV chez le singe, qui sont, par rapport au VIH-1, moins ou pas virulents, possèdent une protéine virale Vpx qui annule l’effet de SAMHD1 et leur

permet l’infection des CD.

« Comprendre les mécanismes de l’infection du VIH-1 et ses imbrications avec le système immunitaire, pourra donner des indications sur ce qu’il faut cibler avec un vaccin ou une thérapie », indique le Dr Benkirane. Dans son équipe c’est la jeune chercheuse Dr Nadine Laguette qui a effectué la majorité du travail de recherche et signe la publication en premier auteur. Reconnaissant la qualité de son travail Sidaction soutien la suite de ses travaux dans le cadre d’un post-doctorat.

Découvrir des molécules impliquées dans l’infection du VIH et connaitre les interactions qui s’établissent entre le virus et l’organisme est l’objet de la recherche fondamentale. Cela implique des études complexes à la fois spécifiques et transversales et nécessite de l’innovation et des moyens importants. Les connaissances acquises permettront à terme de développer des thérapies et des moyens de préventions efficaces. Par manque d’applications immédiates, ce domaine de la recherche souffre souvent d’une reconnaissance et d’un soutien insuffisants. Consciente de l’importance majeure de la recherche fondamentale pour lutter contre le VIH, Sidaction est, depuis son origine, aux côtés des chercheurs travaillant dans ce domaine. Ils bénéficient de la majorité des financements de l’association avec 96 projets de recherche soutenus sur 171 en 2010, pour un montant de 1,6 million d’euros.

 

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