Elle a remporté les championnats d’Europe 2016 de paratriathlon à Lisbonne. Élise Marc défendra les couleurs de la France lors des Jeux Paralympiques 2016 de Rio.
Particularité supplémentaire : le paratriathlon, discipline dans laquelle elle s’illustre, sera représenté pour la toute première fois lors de Jeux Paralympiques. Pour inaugurer cette nouveauté, Élise Marc sera accompagnée de quatre autres athlètes français, également adeptes du paratriathlon, lors de ces Jeux paralympiques 2016.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai 28 ans, je pratique le triathlon et je vais participer aux Jeux Paralympiques dans la discipline du paratriathlon. Je suis sous contrat avec le Ministère de la Défense, avec lequel je suis détachée à temps plein pour pouvoir m’entraîner.
Pouvez-vous nous parler de votre handicap ?
Je suis amputée, des jambes au niveau tibial, en-dessous des genoux, à la suite d’un accident en 2004.
Racontez-nous votre parcours sportif, de vos débuts jusqu’à aujourd’hui.
Avant mon accident, je faisais du sport, mais plus dans une optique de loisirs, sans compétitions. J’ai commencé le paratriathlon il y a quatre ans. C’est donc assez récent.
C’est grâce à mes collègues de travail que j’ai commencé le paratriathlon. À ce moment-là, je faisais des études d’ingénieur en apprentissage dans une entreprise d’ingénierie. Mes collègues pratiquaient le triathlon et je les entendais parler de leurs entraînements et de leurs compétitions pendant les pauses café. Cela m’a donné envie de m’y intéresser et de me lancer le défi d’en faire, car au départ c’était un défi. Je voulais me prouver que j’étais capable de faire au moins un triathlon. J’ai testé, j’ai pris goût aux entraînements, et de fil en aiguille c’est comme ça que je me suis mise au paratriathlon. C’était en octobre 2012. J’ai commencé à pratiquer dans un club à Lyon.
La première année, j’ai gagné le titre de championne de France et une coupe du monde dans ma catégorie. La seconde année, j’ai gagné aussi plusieurs coupes du monde et c’est l’année où j’ai eu ma première sélection équipe de France – pour la saison 2013-2014. Cette année-là j’ai aussi fini troisième aux championnats du monde à Edmonton.
La saison dernière – 2014-2015 – j’ai terminé cinquième aux championnats du monde. J’ai aussi gagné d’autres coupes du monde.
Et pour cette saison – 2015-2016 – j’ai terminé quatrième aux championnats du monde qui se sont déroulés le 26 juillet dernier à Rotterdam. Autrement j’ai gagné toutes mes courses, et notamment le championnat d’Europe 2016, qui avait lieu à Lisbonne.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le triathlon ?
Le triathlon, c’est un sport dans lequel j’ai vraiment accroché dès le début. Il y a trois sports différents donc c’est varié. C’est aussi un sport de nature et puis c’est une discipline dans laquelle j’ai beaucoup de choses à apprendre sur le sport en tant que tel, et aussi par rapport à moi-même. La diversité du triathlon m’apporte beaucoup. Je pense que c’est encore plus motivant de faire trois sports en un. Le triathlon c’est un seul sport mais avec des disciplines différentes : il y a, dans l’ordre, natation, vélo, course à pied. On commence par 750 mètres de natation, suivis de 20 km de vélo, et on termine par 5km de course à pied.
Cette année, ce sera la première fois que la discipline du paratriathlon sera présente sur des Jeux Paralympiques.
« On commence par 750 mètres de natation, suivis de 20 km de vélo, et on termine par 5 km de course à pied ».
En représentant la France dans ce sport vous allez donc être en quelque sorte une pionnière ?
Oui, c’est un peu ça ! En plus de participer aux Jeux Paralympiques, c’est aussi l’un des aspects que j’apprécie beaucoup, de découvrir des nouvelles choses. Nous sommes cinq français à être sélectionnés en paratriathlon pour les Jeux, et il y a de véritables chances de médailles.
Quand avez-vous appris votre sélection pour les Jeux Paralympiques de Rio ?
Ma sélection a été validée par le Comité Paralympique et Sportif Français le 8 juillet dernier. Je suis très contente. C’est une fierté de représenter la France pour le premier jour où il y a aura du paratriathlon aux Jeux Paralympiques. Après, aujourd’hui je reste très concentrée sur la course et je m’efforce de la prendre vraiment comme une autre compétition, car ce n’est pas parce que c’est les jeux qu’il faut changer les choses, et ça peut éviter d’avoir trop de pression. Ce n’est pas parce que c’est les Jeux qu’il faut tout modifier. Ce qu’on me demande de faire c’est exactement comme ce que je fais sur les autres courses et donc ce n’est pas le moment de remettre en cause les habitudes. Ça reste exactement la même chose que les exigences habituelles, avec les mêmes règles et des adversaires.
Les Jeux Paralympiques, qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Forcément, même si je dois les aborder comme toute autre compétition, c’est le rêve de tout sportif ! C’est quelque chose d’énorme… Mais j’évite de penser à ça, pour rester vraiment concentrée au maximum sur la course. Peut-être que je réaliserai plus tard. C’est quelque chose de magique, mais donc je me refuse d’y penser maintenant.
Vous êtes-vous fixé des objectifs particuliers pour cette compétition ?
Mon objectif sera de faire à minima un podium. Le jour j ça reste la compétition d’un jour et je ferai du mieux que je pourrai pour gagner.
Plus d’infos sur: http://cpsf.france-paralympique.fr/
Photo: Élise Marc et son coach Nicolas Becker.