L’assurance maladie et des syndicats de médecins libéraux reprennent jeudi des négociations visant notamment à limiter les honoraires supérieurs aux tarifs remboursables, six mois après la date limite que leur avait fixée le président Nicolas Sarkozy pour aboutir. Cette nouvelle rencontre, obligatoire après le refus du principal syndicat, la CSMF, et du SML (minoritaire), de reconduire la convention Sécu-médecins en vigueur depuis 2005, a lieu une dizaine de jours après la fixation par le Parlement d’une nouvelle échéance, celle du 15 octobre, pour réduire ces dépassements.
Cependant, au cours de cette première réunion depuis le début de l’année et l’adoption de la loi Bachelot, la Sécu veut aussi discuter des économies demandées aux médecins et du prix de la consultation des généralistes dont la hausse à 23 euros, prévue initialement pour juillet 2008, n’a toujours pas eu lieu. A la veille de cette réunion de reprise, le premier syndicat de généralistes, MG France, se montre sceptique. Il envisage même de la bouder, soulignant qu’elle se déroule en simultané avec une réunion sur la grippe A/H1N1 à laquelle la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a aussi invité les organisations de médecins libéraux. MG souligne aussi que le directeur général de l’Uncam (assurance maladie), Frédéric van Roekeghem, n’a pas encore reçu l’indispensable mandat de négociation des syndicats, mutuelles, associations de malades ou représentants du patronat membres du Conseil de l’Uncam.
Maîtriser les dépenses
De son côté, le deuxième syndicat de généralistes, l’Unof, membre de la CSMF, souligne « l’immobilisme » qui prédomine, selon elle, depuis deux ans dans ces négociations et regrette le « blocage gouvernemental » par rapport à des questions comme l’augmentation à 23 euros de la consultation. Cette hausse semble d’autant plus improbable dans l’immédiat que le gouvernement, confronté à la baisse de recettes liée à la crise, exclut d’augmenter les cotisations pour contenir le déficit de la Sécurité sociale, préférant se concentrer sur la « maîtrise » des dépenses. Or, assure l’Unof, « en termes de diminution de l?accroissement des dépenses de santé », l’actuelle convention Sécu-médecins, en vigueur depuis février 2005, « a rempli une grande partie des objectifs fixés ». Par ailleurs, deux documents évoqués mercredi dans la presse pourraient avoir une incidence plus ou moins importante sur cette réunion. Il s’agit d’abord d’un rapport mettant en évidence de nombreux refus de soigner des malades défavorisés titulaires de la CMU de la part de certains médecins parisiens. Le deuxième document réunit des nouvelles propositions d’économies de M. van Roekeghem. Il suggère notamment d’accroître les contrôles visant à éviter les éventuels abus en matière d’indemnités versées aux salariés en arrêt maladie. Il souhaite y associer davantage les employeurs, alors que le projet gouvernemental visant à suspendre ces indemnités, sur avis d’un médecin envoyé par l’employeur, est très contestée par les médecins.