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Langue des signes : Communiquer avec les mains et le visage

Langue des signes : Communiquer avec les mains et le visage
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La langue des signes permet aux sourds et malentendants de communiquer entre eux et avec les personnes l’ayant apprise.

La langue des signes est un moyen de communication qui repose sur les gestes et les expressions du visage. Les personnes l’ayant apprise, aussi appelées « signeurs », utilisent leur corps et plus particulièrement leurs mains et leur visage pour s’exprimer. Elle est très utile pour les sourds et malentendants.

Apprendre la langue des signes française

En France, il existe de nombreux moyens pour apprendre la LSF et ainsi devenir signeur : Des formations sont proposées dans des centres et des associations et dans certaines entreprises. Plusieurs livres et dictionnaires permettent également de l’apprendre.
Pour les personnes qui n’ont pas forcément le temps ou l’argent pour financer leurs cours, elles peuvent trouver des vidéos et des chaînes YouTube dédiées à la langue des signes. Cela permet d’acquérir les bases et notions prioritaires.
Par exemple, nous avons apprécié la chaîne de MélanieDeaf, jeune femme sourde qui partage sa vision du quotidien et donne des notions en LSF. Nous avons également aimé le dictionnaire illustré en ligne Le DicoElix.

Par simple curiosité, pour le travail ou par nécessité, tout le monde peut se lancer : sourds, entendants, enfants, grands-parents…

Plusieurs pays, plusieurs langues des signes

Contrairement aux croyances, la langue des signes n’est pas universelle. Chaque pays possède sa propre langue. Par exemple, si les Américains et les Anglais parlent bien la même langue, les sourds américains et les sourds anglais utilisent une manière de signer différente.

Malgré tout, il existe une langue des signes internationale, composée d’éléments issus de plusieurs langues des signes, principalement américaine et italienne. Elle est généralement utilisée lors de rassemblements internationaux de personnes sourdes, comme les Jeux Olympiques des Sourds (Deaflympics).

De l’interdiction à l’école à la reconnaissance légale : Un peu d’histoire

D’après les différentes recherches, les premières traces de langue des signes remonteraient à l’Antiquité, même si personne n’en n’a la réelle certitude. À cette époque, les sourds sont considérés comme des simples d’esprit et sont isolés.

Au 18e siècle, après avoir observé des sourds communiquer entre eux avec des gestes, l’abbé Charles Michel de l’Epée créé la première école publique de langue des signes à Paris. Encore aujourd’hui, l’abbé de l’Epée est une figure historique connue par des sourds du monde entier.

 En 1880, le congrès de Milan se réunit pour évoquer le sort de la culture sourde. Celle-ci est alors fortement mise à mal par les membres de ce congrès, qui sont des entendants et des « oralistes ». Ils décident finalement d’interdire la langue des signes dans les écoles d’Europe, au profit de l’enseignement oral.
En effet, ils estiment que les sourds doivent apprendre à parler pour s’intégrer, et soulèvent trois arguments :
– La langue des signes n’est pas une vraie langue.
– Elle ne permet pas de parler à Dieu.
– Et les signes empêchent les sourds de bien respirer et donc favorisent la tuberculose.
À noter que les pays anglo-saxons ne suivent pas cette tendance et continuent à défendre la langue des signes et son utilisation dans les écoles.

Un éveil des consciences considérable a lieu plus tard, à partir des années 1960, notamment grâce à William Stokoe, linguiste américain. Il étudie la structure de la langue des signes et démontre qu’elle est globalement similaire aux langues parlées. Peu à peu, ses recherches apportent une véritable légitimité à ce moyen de communication, qui fait ainsi son entrée dans le système éducatif de plusieurs pays. C’est le cas de la Suède, qui décide en 1980 que cette langue doit devenir la première langue des enfants sourds, tout en conservant le suédois comme seconde langue. De nombreux pays s’inspirent alors de cet exemple et font de même.

Depuis, la langue des signes occupe une place plus importante dans la société. Dans de nombreux pays partout dans le monde, elle a obtenu une reconnaissance légale. En France, La Langue des signes française (LSF) est reconnue comme une langue à part entière dans la loi pour l’égalité des droits et des chances de 2005. Elle devient une option pour le Bac en 2008, et un CAPES de LSF est créé en 2010.

Camille R.

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