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Le handicap, un facteur pour guider les entreprises vers l’innovation

Le handicap, un facteur pour guider les entreprises vers l'innovation
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À l’occasion de l’URRH 2023, organisée par l’Agefiph les 27 et 28 mars, quatre acteurs du milieu du handicap étaient invités à débattre sur l’innovation en entreprise .

Comment les innovations des entreprises peuvent faciliter l’emploi des personnes en situation de handicap ? Et comment le handicap peut devenir un facteur permettant aux entreprises d’innover ? À l’occasion de l’URRH 2023 qui se tenait à Bordeaux les 27 et 28 mars, Jean-François Dufresne, fondateur et président de Vivre et Travailler Autrement, Jean-Rémy Touze, responsable mission handicap pour le groupe LVMH, Antoine Benoist, secrétaire de la Handitech et directeur général d’Avisea, et François Martinez, conseiller technique à la direction de l’innovation évaluation stratégique de l’Agefiph, étaient invités à partager leurs opinions sur ces questions.

Innover dans le monde du handicap d’abord…

Si toutes les entreprises sont soumises à l’injonction d’innover, c’est parce que c’est un des moteurs qui permet aux structures d’exister et de performer. Dans cette démarche, pourquoi ne pas innover dans le monde du handicap ? C’est ce que fait Antoine Benoist au travers de la Handitech, une plateforme qui permet de mettre en lien différents acteurs de l’emploi et du secteur du handicap pour encourager le développement d’innovations au profit des personnes en situation de handicap : « Handitech permet à n’importe qui de venir identifier les solutions qui pourraient être à expérimenter dans son entreprise » explique-t-il.

… mais aussi innover grâce à des personnes en situation de handicap !

Parce qu’il était persuadé que les personnes en situation de handicap peuvent apporter quelque chose aux entreprises, Jean-François Dufresne a créé l’Association Vivre et Travailler Autrement. Celle-ci propose à des personnes atteintes d’autisme de trouver du travail en usine et de les accompagner dans leur inclusion au sein de l’entreprise.

D’après lui, l’innovation handicap est aussi une porte d’entrée pour créer de la valeur ajoutée en entreprise. « L’ensemble du médico-social pensait que c’était impossible de faire travailler des personnes atteintes de troubles autistiques « sévères », mais c’était faux, milite-t-il. Dans les entreprises qui emploient des autistes, personne ne veut s’en débarrasser et les travailleurs sont très heureux. Ils apportent même une plus-value pour l’entreprise. » Un constat partagé par Jean-Rémy Touze, le responsable mission handicap du groupe LVMH : « Dans notre usine de Chartres, nous avons 4 salariés avec un autisme dit sévère. On s’est rendu compte rapidement que leur potentiel était largement supérieur à ce que nous avions envisagés. »

Continuer à s’engager pour développer l’emploi des personnes en situation de handicap

Et pour continuer de permettre aux personnes en situation de handicap un accès aux entreprises, chacun a son idée. Jean-François Dufresne appelle de son côté à « mobiliser la société civile» car selon lui « l’état bloque tout un tas de chose. » Il tire un constat clair : les personnes en situation de handicap ne sont pas de mauvais travailleurs, et l’état doit pousser plus loin pour leur permettre un accès au travail : « Le taux d’emploi en France pour les autistes est de 5% contre 50% aux USA ! Ce n’est pas normal et ça ne veut pas dire que les autistes français sont moins intelligents ! », revendique-t-il. Jean-Rémy Touze quant à lui milite pour une meilleure communication autour de ces sujets, et est persuadé de la bonne volonté des entreprises : « Ce qui fait peur aux entreprises, c’est de ne pas savoir comment faire. Les entreprises doivent ouvrir leurs portes et accepter de parler aux professionnels. »

Enfin, Antoine Benoist s’interroge sur les enjeux du futur pour le monde du handicap. Il voit en les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle l’opportunité d’apporter énormément à ce domaine, d’abord d’un point du vue du bien-être, mais également concernant l’emploi. « Aujourd’hui on est énormément stimulé sur les sujets d’IA, de métaverse…, explique-t-il. Les enjeux ça va être de savoir comment on va faire pour rendre toute ces technologies accessibles à tous, et puissent même servir aux personnes en situation de handicap. »

Lire aussi : « Handicap : Dessinons l’entreprise idéale » : les participants de l’URRH ont planché aux côtés de l’Agefiph

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