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« Le handisport doit faire du bien ! »

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À quelques semaines de l’ouverture du championnat du monde d’athlétisme IPC*, comment se passe l’organisation ? 

Le dernier mois est souvent le plus intense. Nous avons quelques surprises et contretemps à gérer. Du fait de la crise, certains pays d’Afrique ne sont pas sûrs de pouvoir participer. Nous mettons tout en œuvre pour les aider à faire partie de la compétition. Deux facteurs sont primordiaux pour nous : faire en sorte qu’un maximum de pays puisse prendre part aux Championnats et que le public viennent nombreux.

 

Pourquoi Lyon a-t-elle été choisie ?

Plusieurs raisons nous ont amené à choisir Lyon comme ville candidate. Il y a tout d’abord un parc hôtelier important. En effet, nous avons besoin d’environ 25 hôtels accessibles pour accueillir les athlètes et les équipes d’organisations. L’autre point crucial est la force de la Ligue athlétisme Lyon et de son président Marcel Ferrari qui nous soutien dans ces championnats. C’est une ligue puissante qui organisera en 2015 les championnats du monde vétéran. Enfin, nous pouvions également compter sur la qualité de la Ligue handisport Rhône-Alpes. Nous avions besoin d’une équipe de gens solides! Lyon n’a pas été désignée pour la ville en elle-même. C’est plutôt un choix d’organisateurs et de structures.Par la suite, en lice avec d’autres métropole du monde, Lyon a finalement été retenue comme ville organisatrice. Je pense que le dossier que nous avions présenté était bien ficelé, notamment sur le plan financier grâce au soutien du ministère.

 

Plus de 1000 athlètes, une centaine de pays, 9 jours d’épreuves… Combien coûte l’organisation d’un tel événement ?

Le budget s’élève environ à 8 millions d’euros. Les championnats peuvent se financer grâce aux pays participants, à l’aide de l’État français et de nos partenaires. 


Comment se passe la préparation pour les athlètes français ?

Ils ont suivi un stage d’entraînement à Aix-les-Bains. Pour nous, il était important qu’aucun traitement de faveur ne soit effectué. Nous avons choisi une sélection d’athlètes serrée et solide. Ce que je peux vous dire, c’est qu’ils sont tous « médaillables ».

 

Les Jeux paralympiques de Londres ont été particulièrement médiatisés. Quelles sont vos attentes ?

France Télévisons diffusera les Jeux. Nous attendons de savoir à quelle heure le programme sera sur les écrans… Channel 4 sera également de la partie. Ces images contribuent évidement à l’évolution du regard du grand public et ont aussi un impact chez les enfants handicapés. En voyant ces sportifs, ils peuvent se dire : « nous aussi on peut le faire ! ».

 

Si vous devriez convaincre le public en quelques phrases…

Au grand public je voudrais dire : venez, venez, venez c’est gratuit ! Beaucoup de gens ont peur du handicap. Il y a une crainte, une appréhension difficile à expliquer. Mais une fois que l’on s’ouvre, que l’on apprend à connaître la peur disparait. C’est comme lorsque l’on rencontre un jeune trisomique : au début, il peut nous intriguer, puis une fois que l’on a échangé avec lui, les barrières se lèvent. Cette peur est aussi le résultat du manque d’accessibilité qui perdure. Plus les gens verront de personnes handicapées autour d’eux, plus cette crainte s’estompera. Et les championnats du monde d’athlétisme IPC seront un bon exemple pour expérimenter cette ouverture d’esprit ! Je sais que parfois, le handisport est un peu complexe à comprendre. Il y a des classifications en fonction de la lourdeur du handicap et celui qui arrive premier n’est pas forcément celui qui monte sur le podium… Mais ce n’est pas le plus important. Ce que l’on doit retenir, ce sont ces images de joies, ces regards forts qui font que le public ne voit plus le fauteuil ou l’amputation. Ce sont ces moments qui, nous espérons, marquerons les esprits. On ne veut pas faire pleurer dans les chaumières. Le handisport doit faire du bien !


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