C’est Antoine Flahaut, épidémiologiste et directeur de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) qui l’a déclaré lors d’une conférence qu’il a donné lundi à Rennes: près de 35% de la population française pourrait être touchée par la grippe porcine, ce qui pourrait entraîner 30 000 décès. M. Flahaut évoquait le scénario qu’il estime le plus probable de l’évolution de la pandémie de la grippe A (H1N1).
Selon le scénario évoqué par le scientifique, le pic pourrait se fera sentir après l’été et toucher 35% de la population. Interrogée par la rédaction de France 3 sur ces déclarations, la ministre de la santé Roselyne Bachelot a indiqué que M. Flahaut avait « décrit un des scénarios tout à fait possibles », mais que « l’ensemble de la communauté des experts médicaux est encore en recherche sur ce qui va se passer ». « Nous sommes très attentifs à ce qui se passe dans l’hémisphère sud, où on va être en hiver », a-t-elle ajouté. « Cela va présager sans doute de ce qui va passer dans l’hémisphère nord à l’automne ».
Pas d’hospitalisation systématique
M. Flahaut ne croit pas à un scénario de type SRAS, avec des symptômes apparaissant chez toutes les victimes et des hospitalisations systématiques. Selon lui, en moyenne, la moitié des personnes infectées par le H1N1 ne ressentent pas les symptômes de la maladie. Il ne croit pas non plus au scénario de type grippe espagnole de 1918/1919 qui aurait fait selon l’OMS au moins 40 millions de décès dans le monde en raison d’un taux très élevé « de 1 à 3% de cas de mortalité par rapport aux cas infectés ». En revanche, il rapproche plutôt la pandémie actuelle de la grippe de Kong-Kong de 1968. « En 1968, il y a eu 30.000 morts, on ne l’avait pas vu, là on le verra », a-t-il dit devant des étudiants.
* la grippe saisonnière fait selon lui en moyenne 6 000 morts par an.