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Les téléphones tactiles, une révolution à adapter au monde des non-voyants

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Synthèses vocales pour les non-voyants, portables lumineux… La technologie permet parfois de faciliter la vie des personnes handicapées. Mais la déferlante actuelle d’écrans tactiles des téléphones mobiles contraint à chercher des moyens pour les adapter à ces utilisateurs.

 

Les opérateurs proposent déjà des solutions, pour les téléphones à touches, de vocalisation des fonctionnalités et d’agrandissement des données présentes à l’écran, accompagnés par l’association Handicapzéro. Mais les malvoyants et non-voyants habitués à utiliser des téléphones portables anciens modèles se rendent compte que l’écran tactile va finir par dominer le marché et qu’il faut donc apprendre à le maîtriser. « Avec l’arrivée du tactile, il est devenu plus difficile de trouver des téléphones à touches, car l’offre est de plus en plus réduite », explique Fernando Pinto da Silva, responsable du centre d’évaluation et de recherche sur la technologie pour les aveugles et les malvoyants de l’association Valentin Haüy. « L’interface tactile est clairement une régression car ce n’est pas une avancée que de devoir réapprendre quelque chose. Comment continuer à accéder à l’information ? », s’interroge-t-il.

Certains fabricants ont travaillé sur des solutions, intégrées au téléphone pour Apple ou pour le constructeur finlandais Nokia, sous la forme d’une application spécifique téléchargeable, gratuite sur les téléphones Nokia compatibles. Il existe également des applications vocalisées qui permettent une meilleure navigation sur Android, le système d’exploitation de Google.

Mais pour s’approprier ces nouveaux téléphones, qui n’ont aucune touche ni aucun relief, lorsqu’on ne voit pas, « il faut comprendre le concept d’icône, et passer d’une gestuelle à l’autre si on change de logiciel », souligne Fernando Pinto da Silva. Le constat est rapide : les déficients visuels ont besoin d’un accompagnement pour prendre en main leur téléphone.

 

Casser des barrières

L’opérateur SFR a donc décidé d’organiser  des formations pour faire découvrir aux personnes concernées les possibilités du terminal. Ces formations permettent de « casser des barrières, car l’univers logiciel est difficile à aborder », explique l’un des formateurs, Manuel Pereira, membre de l’entreprise Ceccia spécialisée dans l’intégration des déficients visuels, même si ce logiciel est directement présent dans le système d’information. « Vous oubliez tout ce que vous avez connu dans les téléphones Nokia ou autres car il n’y a plus de menus, mais des icônes », explique ainsi M. Pereira à son auditoire.

Puis viennent les gestes spécifiques. « La gestuelle est basée sur des gestes qu’on fait avec 1, 2, 3 ou 4 doigts. Et il y a deux gestes essentiels pour moi: le double-clic qui permet d’ouvrir une application ou de valider une action, et le balayage sur la largeur de l’écran qui permet de sauter d’applis en applis », décrit-il encore. Malgré ces difficultés, le jeu en vaut la chandelle, les nouvelles fonctionnalités de ces téléphones et des tablettes, apparues peu après sur le marché, peuvent apporter beaucoup. Ils représentent la « possibilité d’accéder aux mêmes contenus de M. Tout le Monde », témoigne ainsi M. Pinto da Silva. « Jamais de ma vie je ne pensais pouvoir accéder à la presse écrite grâce à la synthèse vocale », ajoute-t-il. Même chose pour les livres. « Il y a toujours un décalage entre la sortie d’un livre et le moment où il est disponible en braille ou en livre audio. En plus je peux acheter un livre numérique au même prix que n’importe qui. Il n’y a plus de discrimination en termes de temps et de coûts », souligne-t-il.

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