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Maxime Montaggioni : Les athlètes handisport aux Paralympiques de Pékin

Maxime Montaggioni : Les athlètes handisport aux Paralympiques de Pékin
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Témoignage de Maxime Montaggioni, membre de l’équipe de France Handisport aux Jeux paralympiques de Pékin : « Toute notre vie s’organise autour des Jeux Paralympiques ».

En photo : Maxime Montaggioni

Maxime Montaggioni a démarré sa carrière en Para snowboard en 2015. Il compte déjà cinq titres de champion du monde et aborde les Jeux de Pékin avec une envie débordante.

Maxime Montaggioni, pouvez-vous vous présenter ?

Maxime Montaggioni : J’ai 32 ans. Je souffre d’agénésie congénitale de l’avant-bras droit. Je me suis lancé dans le snowboard il y a maintenant 6 ans et je me prépare à l’heure d’aujourd’hui pour les Jeux Paralympiques de Pékin.

Racontez-nous votre parcours sportif.

Maxime Montaggioni : Pour moi, le snowboard a toujours été une passion, même si avant je pratiquais le taekwondo. Puis c’est en rencontrant les bonnes personnes au bon moment que j’ai bifurqué naturellement vers le snowboard.

Le handisport a-t-il toujours été une évidence pour vous ?

Maxime Montaggioni : Quand je faisais du taekwondo, je combattais avec les valides. Au début, je ne savais même pas que le snowboard était une discipline handisport. Mais le fait d’avoir rencontré des personnes formidables qui ont cru en moi a tout de suite fait que je ne me pose plus de questions. Du coup, j’ai adhéré immédiatement à ce nouveau projet.  

À l’heure actuelle, vivez-vous exclusivement du snowboard ?

Maxime Montaggioni : Oui, je m’entraîne tous les jours et je me dédie entièrement à la pratique de mon sport.

Vous avez pratiqué le taekwondo. Pourquoi avoir pratiqué deux sports qui paraissent si différents ?

Maxime Montaggioni : Je pratiquais le taekwondo car j’adorais les arts martiaux. Malheureusement, des différents avec la fédération de taekwondo ont fait que j’ai tourné le dos à cette discipline pour me diriger vers le snowboard. Pour moi ces deux sports ne sont pas si différents : le snowboard cross est par exemple aussi un sport d’opposition. Ce sont également deux sports asymétriques, on est de profil. Les deux sports requièrent également les mêmes qualités physiques de puissance.  

Maxime Montaggioni, avez-vous rencontré des difficultés depuis le début de votre carrière ?

Maxime Montaggioni : Les principales difficultés ont été de trouver du temps et de l’argent notamment pour avoir du matériel. Au début de ma carrière, je devais par exemple prendre sur mes congés. Heureusement, j’ai eu un club qui m’a aidé, mais cela reste beaucoup d’investissement financier par rapport à ce que je gagnais à l’époque.

Vous avez participé aux championnats du monde de Lillehammer. Comment se sont-ils passés ?

Maxime Montaggioni : Ces championnats arrivant à deux mois des Jeux Paralympiques, je me demandais en permanence comment les appréhender, car mon pic de forme j’espère l’avoir aux Jeux. Mais je suis un compétiteur « enragé » dès que je suis dans les «starting-block » ! Ce côté compétiteur m’a fait réaliser une super compétition en remportant deux nouveaux titres de champion du monde en banked slalom et en snowboard-cross. J’ai pu mettre ma discipline en avant, je suis plus ravi que jamais.

Pour la première fois, tous les sports étaient réunis sur le même site. Qu’avez-vous pensé de l’ambiance au sein du groupe ?

Maxime Montaggioni : C’était très sympa, nous avions un groupe Whatsapp qui a permis de nous motiver les uns les autres. Quand certains faisaient des médailles le matin, cela motivait les athlètes de l’après-midi. À l’image des Jeux Paralympiques, il y avait un vrai groupe France avec une belle ambiance.

Maxime Montaggioni, que représentent pour vous les Jeux Paralympiques ?

Maxime Montaggioni : Les Jeux, c’est le Graal de toutes les compétitions. Il n’y a rien au-dessus de cet événement. Toute notre vie s’organise autour des Jeux Paralympiques et autour de l’objectif de ramener une médaille. Ce sont des cycles de quatre ans. C’est également le moment où la médiatisation est la plus grande, on ne veut donc pas rater ça.

Parlez-nous des épreuves de snowboard aux Jeux Paralympiques.

Maxime Montaggioni : Je participe pour ma part à deux épreuves. Le snowboard-cross, comme chez les valides. Cette course est une discipline d’opposition où l’on part à quatre. Je participe également au « banked slalom », qui est une course plus technique où l’on part seul. C’est un enchaînement de plusieurs virages relevés où le temps est maître.

Quels sont pour toi les points forts de ta discipline ?

Maxime Montaggioni : Je pense que pour certaines formes de handicap, le snowboard peut être « bénéfique ». En effet, lorsque l’on « ride », la dimension « nature » rentre en compte. On est à l’air libre, on partage avec l’environnement. Il y a également une bonne dose d’adrénaline lorsque l’on chute et que l’on fait des virages.

Comment pensez-vous que le handisport pourrait être mieux reconnu ?

Maxime Montaggioni : Je pense que cela dépend des moyens mis en place pour couvrir les événements handisport. Pour moi il est important de retransmettre les compétitions, au moins sur internet. Actuellement, il n’y a qu’aux Jeux que cet effort est fait. Nous sommes encore méconnus, ce qui est compliqué pour faire connaître nos sports. Quant au snowboard, je pense que la clé est la vidéo. Pour montrer qu’il y a de la concurrence, de la technique et du spectacle.

Palmarès de Maxime Montaggioni

Championnats du Monde 2022 en Norvège : Double champion du monde en Banked slalom et en snowboard-cross.

Championnats du Monde 2019 en Finlande : Double champion du monde en Banked slalom et en snowboard-cross.

Championnats du Monde 2017 au Canada : Champion du Monde en Banked slalom et vice-champion du monde en snowboard-cross.  

Pour suivre de plus près les Jeux Paralympiques : https://olympics.com/fr/beijing-2022/paralympiques

Propos recueillis par Tom Vignals

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