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Mission Handicap SNCF : « Je vis ma passion du train »

Mission handicap SNCF Alexandre Duquesnoy Autisme Asperger
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Alexandre Duquesnoy a 22 ans, et habite Marcq-en-Barœul, près de Lille. Il  a été recruté au technicentre d’Hellemmes par le biais de la mission handicap SNCF. Il nous raconte son début de parcours réussi au sein de la SNCF, où son syndrome d’autisme Asperger n’a pas été un obstacle.

Racontez-nous votre parcours professionnel jusqu’à votre recrutement via la mission handicap SNCF ?
J’ai eu, compte-tenu de mon handicap (syndrome d’Asperger), un parcours scolaire « chaotique » fait d’expériences négatives et positives car je n’ai pas toujours été compris, voire exclu. À la fin de la 3e, au collège, mes parents m’ont poussé à envisager un parcours qui me permettrait à la fois de vivre de ma passion (les trains !) tout en intégrant un milieu professionnel ordinaire par le biais d’un CAP. C’est donc la passion des trains qui m’a amené à postuler, en 2011, pour un poste d’apprenti au sein du Technicentre Industriel SNCF d’Hellemmes, près de Lille. J’y ai été intégré le 1er septembre. Au niveau professionnel, j’ai travaillé à l’atelier de maintenance des disjoncteurs de toiture des locomotives, et pour la partie formation j’ai suivi les cours au CFA Salvador ALLENDE de Béthune.

Ce CAP (Préparation et Réalisation d’ouvrages électriques) a été aménagé sur 3 ans, en liaison avec la SNCF, l’Agefiph, le CFA Académique de Lille, et le CRA. J’ai obtenu ce CAP en juin 2014. La SNCF a souhaité, avant une intégration définitive, que je consolide ma formation et que je progresse dans l’autonomie, tant professionnelle que personnelle. J’ai donc fait un second CAP (Maintenance Véhicules de Transport Routier) toujours en alternance au Technicentre d’Hellemmes, et au CFA de Béthune. J’ai été affecté à l’atelier maintenance des réducteurs des TGV d’autant que la mécanique me plaît. J’ai obtenu ce deuxième CAP en juin 2016, ce qui m’a permis, après le parcours normal d’embauche, d’intégrer le Technicentre.

Quel poste occupez-vous aujourd’hui ?
Je suis opérateur de maintenance mécanique à l’atelier réducteurs (« boîte de vitesse ») des TGV. Je démonte et fait l’expertise de ces pièces au même titre que mes collègues de travail. L’objectif à venir est de pouvoir remonter les réducteurs et de participer pleinement au suivi des documents qualité. Courant 2017, je devrai changer d’atelier pour aller à celui des essieux.

Comment vivez-vous cette expérience ?
Elle est pour moi très positive… puisque je suis embauché avec un métier qui me plaît ! Cela a été, au tout début, un gros changement lors de mon arrivée comme apprenti en 2011, car je suis passé du monde scolaire au monde professionnel et adulte. J’ai dû gérer la relation avec l’autre, qui est une forte caractéristique de mon handicap. Mais mon intégration s’est faite normalement, j’ai été aidé et compris. Mes maîtres d’apprentissage et responsables d’atelier y ont largement contribué avec le soutien de mes collègues.

Avez-vous déjà parlé de votre handicap avec vos collègues ?
Oui, sans problème. D’autant que le CRA (Centre Ressources Autisme) de Lille a tout au long de mon parcours sensibilisé mes collègues à l’autisme ainsi qu’au syndrome d’Asperger.

Comment s’est déroulé votre recrutement ?
Je dirais normalement, avec un contact auprès du Technicentre en étant aidé par mon père à l’époque. L’accueil a été des plus favorables, et la personne en charge des apprentis s’est montrée intéressée. Après notre entretien, j’ai remis un CV, mon dossier d’apprentissage a été ouvert. La suite, vous la connaissez ….

Est-ce que des aménagements spécifiques ont été apportés à votre poste par la mission handicap SNCF ?
Il n’y a pas d’aménagement spécifiques me concernant. Cependant le CRA de Lille a de nouveau fait une sensibilisation, notamment en prévision de mon stage de formation au Technicampus SNCF du Mans qui fait suite à mon embauche. Un point régulier est fait entre mes parents, la DRH, le responsable d’atelier pour pouvoir progresser par étapes tout en tenant compte de mon handicap.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Je veux dire une seule chose : MERCI à tous ceux qui m’ont aidé et permis d’y arriver. Je suis considéré comme toute autre personne, me sens utile, et non exclu. Une intégration telle que la mienne est possible. La politique handicap de la SNCF est une réalité : il y a une volonté d’aider les personnes avec un handicap.

 
Grégory Duez, responsable d’Alexandre Duquesnoy

Je suis dirigeant de proximité de l’unité Réducteurs au Technicentre d’Hellemmes. J’encadre 17 agents sur l’unité de production, dont Alexandre. Il s’est très bien intégré à l’unité. Il est autonome, il participe aux réunions et échange avec les autres agents. Avant son arrivée, une personne du CRA est venue m’expliquer son handicap et m’a donné des conseils, notamment de faire attention aux termes employés, ne pas faire de second degré car le syndrome Asperger peut faire qu’on prend tout au premier degré. Mis à part cela, c’est comme tout le monde. D’ailleurs je ne vois même plus son handicap car il travaille aussi bien que tous les autres agents.


Vincent Patoux, tuteur d’Alexandre Duquesnoy

Je travaille au sein de l’atelier maintenance des réducteurs des TGV au Technicentre d’Hellemmes. J’ai formé Alexandre lors de son second CAP. Tout s’est bien passé, il a bien appris toutes les méthodes et travaille en sécurité. Alexandre avait déjà travaillé dans le service « Disjoncteurs », ce qui fait qu’il connaissait déjà une partie du personnel. Pour ma part je n’avais jamais côtoyé ce handicap mais je n’avais pas d’appréhension. Avant son arrivée, toute l’équipe et moi-même avons été conviés à une journée d’échanges avec ses parents et des psychologues, afin que l’on comprenne son handicap et que l’on soit en mesure de l’accueillir au mieux. Son intégration s’est faite petit à petit. Il est autonome et passionné par ce qu’il fait. Parfois je dois lui dire de prendre des pauses, sinon il n’en prendrait pas ! Lorsqu’il est à son poste, il n’a plus de handicap, il est aussi efficace qu’un autre.

Propos recueillis par Caroline Madeuf

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