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Polyhandicap et carences alimentaires : Conseils de l’Institut Pasteur

Polyhandicap et carences alimentaires : Conseils de l'Institut Pasteur
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Les carences alimentaires chez les personnes polyhandicapées polyhandicap et carences alimentaires sont souvent associées

Le polyhandicap est un « handicap grave à expressions multiples avec déficience motrice et déficience mentale sévère ou profonde, entraînant une restriction extrême de l’autonomie et des possibilités de perception, d’expression et de relation. » (Définition selon l’annexe XXIV ter du CTNERHI (Centre Technique National d’Etudes et de Recherche sur les Handicaps et les Inadaptations) du 29.10.1989.) L’Institut Pasteur vous donne ici quelques conseils pour éviter que polyhandicap et carences alimentaires ne se cumulent.

Chez la personne polyhandicapée, les handicaps ne s’additionnent pas : ils se multiplient. Ils entraînent une dépendance importante.

Il est donc facile à comprendre que les carences alimentaires puissent être réelles.

Quelles sont-elles ?

La dénutrition est fréquente suite aux difficultés à s’alimenter. De plus, en raison du manque d’activité physique, l’ostéoporose est également fréquente.

D’autre part, pour les personnes mangeant en texture modifiée, dans la mesure où les structures mixent rarement des crudités, on observe souvent une carence en vitamine C.

La dénutrition

Prévalence : 58% de la population Infirmes Moteurs Cérébraux et polyhandicapés

Les causes sont variables :

  • Troubles de la mastication et/ou de la déglutition
  • Mauvaise position à table
  • Lenteur à manger (le personnel faisant souvent défaut)

Il existe un score de dénutrition adapté au handicap sévère, élaboré par Irène Benigni (diététicienne), Thierry Rofidal (médecin), David Séguy (gastro-entérologue) et Patrick Devos (Biostatisticien) : le CP-MST (voir document joint)

Ce test a été élaboré à partir d’une étude sur 365 polyhandicapés et IMC résidant dans 15 MAS  (Maison d’Accueil Spécialisée) en France

Chaque sujet a bénéficié d’une évaluation nutritionnelle comprenant des critères anthropométriques et biologiques qui ont été corrélés à un recueil de données de 13 questions portant sur les difficultés à s’alimenter, les troubles digestifs et les facteurs susceptibles d’augmenter la dépense énergétique.

Polyhandicap et carences alimentaires : 4 facteurs corrélés à la dénutrition, les plus pertinents sur le plan statistique, ont été extraits pour définir un score de dépistage : le test CP-MST.

Les 4 facteurs :

Poids inférieur à 40kg 10 points
Position assise à table impossible ou inconfortable 4 points
Nécessité d’aide pour se nourrir, partielle ou totale 4 points
Suspicion de reflux gastro-œsophagien 3 points

Le score maximal est de 21 points

L’analyse de ce score a permis de distinguer 3 niveaux de dénutrition :

Score = 0 Risque faible
Score entre 3 et 10 Risque modéré
Score ≥ 10 Risque élevé

 

Adapter l’alimentation : il est préférable d’enrichir l’alimentation afin de ne pas augmenter le volume. On choisira préférentiellement des aliments du quotidien car ils sont facilement disponibles, peu coûteux et ont du goût.

Exemples d’aliments :

  • Aliments apportant des protéines : lait demi écrémé en poudre, jaune d’œuf, viande ou jambon mixé, fromages…
  • Aliments apportant de l’énergie : beurre, crème fraîche, sauces, poudre d’amandes…

Enrichir l’alimentation permet aussi de réduire l’utilisation des compléments nutritionnels oraux, relativement coûteux, de texture pas toujours adaptée et que le personnel doit souvent donner.

Il est conseillé d’augmenter l’apport en protéines de 1g à 1.5g/kg/j, sans oublier, et c’est capital, d’augmenter également l’apport énergétique (féculents, matières grasses) parce que les protéines sont mieux utilisées avec un bon apport en glucides complexes (féculents)

Dans le prochain numéro : Le calcium, la vitamine D et la vitamine C

Béatrice Dalle – Diététicienne – Service Nutrition et Activité Physique – Institut Pasteur de Lille

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