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Séjours et activités adaptés au handicap : L’UFCV et l’ADAPEI s’associent

Séjours et activités adaptés au handicap : L’UFCV et l’ADAPEI s’associent
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L’Ufcv et l’Adapei 69 proposent de nombreux séjours et activités adaptés au handicap pour cet été et la fin d’année

En raison de la crise du Covid-19, l’Ufcv et l’Adapei ont été contraintes d’annuler leurs séjours et activités adaptés au handicap prévus en avril et pendant tout l’été. Mais les membres de ces deux associations ne se sont pas laissés abattre : ils ont décidé d’élaborer de nouveaux projets pour permettre aux personnes en situation de handicap de partir en voyage et de pratiquer des loisirs malgré tout, et dans le respect des consignes sanitaires. C’est dans ce cadre que nous avons rencontré Pierre Ruez, responsable vacances et activités adaptés au sein de l’Ufcv, et Vincent Charassin, directeur général adjoint de l’Adapei 69.

Pouvez-vous vous présenter ?

Pierre Ruez : Je suis responsable, depuis 2013, du secteur des vacances et des activités adaptés au handicap pour l’association l’Ufcv, pour la région Auvergne Rhône-Alpes. Avant d’occuper ce poste, j’étais également à l’Ufvc, je m’occupais de la coordination pédagogique. Et bien avant tout cela, j’ai été instituteur. J’étais en remplacement avec des enfants en situation de handicap.
Vincent Charassin : Je suis directeur général de l’Adapei 69. Je suis en charge du travail d’insertion des ESAT et des EA. Je m’occupe du pôle habitat et vie sociale, depuis 2013 également.

Que souhaitez-vous organiser pour compenser les séjours et activités adaptés annulés ?

PR : D’habitude, nous proposons des séjours et des activités adaptés au handicap au mois d’avril et pendant la période estivale. Cependant les séjours prévus au mois d’avril ont été annulés à cause du Covid-19. Puis, la question s’est posée pour les séjours prévus en été. On a fait le choix, comme tous autres organismes aujourd’hui, d’annuler les séjours qui étaient programmés. 

Dès que nous avons annulé ces séjours, nous nous sommes demandé comment l’Ufcv pouvait être présente cet été pour toutes ces personnes qui devaient partir en vacances. C’est encore en train de se construire, mais nous allons organiser des loisirs à la journée. Concrètement, nous pourrions organiser des journées au Parc de Miribel ou visiter des endroits.
Dans un premier temps, nous nous concentrons sur la réalisation de nouveaux séjours. Nous avons pu décaler les séjours pour les vacances de la Toussaint, ou en fin d’année. C’était compliqué, mais pour la période de la Toussaint, nous allons créer un séjour pour des personnes de faible autonomie, celles qui sont lourdement handicapés. Ce séjour n’était pas du tout prévu, mais nous en sommes ravis !

Est ce que tout est déjà mis en place ? 

PR : Ces projets de séjours et d’activités adaptés sont en cours de réflexion et de réalisation. Nous espérons que cela pourra se faire malgré la situation sanitaire.
Ainsi, pour les réaliser, nous sollicitons nos institutions qui travaillent avec nous. De fait, avec l’Adapei, nous avons accès à quatre établissements. Nous allons également travailler en partenariat sur ces projets de séjours. Par conséquent, ils nous proposent deux établissements spécifiques pour les personnes en situation de handicap, et des établissements où nous allons travailler sur les loisirs à la journée.

Pour cet été, nous avons une quarantaine d’adultes inscrits, ce qui est moins que d’habitude. Mais nous sommes quand même contents d’accueillir ces personnes qui souhaitent partir en vacances.

Avez-vous continué à accompagner les familles pendant la période de confinement ?

VC : Oui, ça c’était une obligation. Tous les établissements accueillant en journée ont été fermés aux publics, notamment les ESAT, les IME ou les accueils de jours. C’est ainsi que tout un parcours de veille aux familles et aux personnes s’est mis en route.
Pendant cette période, nous avons passé des appels régulièrement. Nous avons été amenés à nous déplacer à domicile parfois pour venir en aide aux personnes. En effet, cela permettait aux familles d’avoir du répit un instant. Nous proposions de les accompagner pour sortir et faire quelques balades en extérieur quand le confinement devenait trop pénible.

Quelles ont été les réactions des familles par rapport à cette démarche ?

VC : Nous avons été en lien permanent avec toutes les personnes accompagnées par l’association. C’était normal à nos yeux.
Certaines personnes ont trouvé cette démarche très appréciable. D’autres ont estimé qu’une fois en famille le confinement ne posait pas plus de problèmes que ça. C’était variable, en fonction des situations de chacun. Pour certains, l’appel quotidien était très important, cela leur donnait un repère dans la journée.

Il est vrai que cela nous a permis de tisser des liens avec toutes ces familles que l’on n’avait pas forcement avant. Le fait de les appeler tous les jours et de rentrer un peu plus dans leur intimité, cela nous a rapprochés. De plus, pour certaines situations, c’était un nouveau mode de relation qui avait été mis en place. Cette expérience a été assez riche !

Par rapport à la période de confinement et de déconfinement : quels retours avez-vous eu de la part des familles et des personnes que vous avez accompagnées ?

VC : Maintenant que ces personnes sont de retour dans nos locaux, le besoin de cette proximité se fait moins ressentir. Ceci étant, dans les relations qui ont pu être nouées entre les psychologues qui appelaient ces personnes dans le besoin, j’imagine que cela va perdurer. En revanche, sans que cela soit forcement institutionnel.

Toutefois, il y a encore des personnes qui ont du mal à sortir de chez elles. Elles ont peur de se confronter au monde extérieur. Ce sont surtout les personnes dites à risque qui sont plus dans la crainte de sortir. Ce qui a été un peu difficile à gérer, c’est dans les ESAT. Les établissements avaient l’interdiction complète de pouvoir accueillir les personnes dites à risques. Même si les personnes voulaient, ce n’était pas possible. Cela a été très long pour eux. Aujourd’hui, avec un avis médical, l’établissement peut enfin les recevoir.

Nous concernant, cela fait quinze jours que l’on a rouvert l’accueil habituel, et les familles sont très demandeuses. Alors que les autres établissements ont rouvert il y a plus d’un mois et recevaient relativement peu de monde. Les personnes accompagnées ne voulaient pas sortir de chez elles. Maintenant, on sent que le déconfinement est en œuvre et que ces personnes sont prêtes à ressortir. Même les volontaires pour être en ESAT n’étaient pas tous motivés tout de suite.

Et vous Pierre, qu’en pensez-vous ?

PR : C’est vrai qu’il a fallu garder le lien, car on recrute des animateurs. L’objectif dans cette période d’un mois et demie-deux mois, était à la fois d’annuler les séjours et d’en créer de nouveaux. Quand on a annulé les séjours, il fallait informer la moitié des encadrants qui étaient recrutés qu’il n’y aurait pas de travail pour eux. Ma collègue, qui est coordinatrice pédagogique, a fait, dans ce laps de temps, le nécessaire pour garder le lien avec eux. La majorité de ces animateurs vie grâce à cela pendant la période estivale.

Nous retravaillons également le recrutement : sur l’ensemble des séjours, nous n’avons recruté que des responsables avec qui on avait déjà travaillé. Ainsi, c’était plus rassurant, car ils étaient déjà formés.
Ce qui nous importe, c’est de faire une formation qui va porter sur la mise en œuvre des protocoles spécifiques par rapport au Covid-19. Par rapport aux séjours habituels, de petites choses vont changer.

Donc, cette semaine et celle qui suit, nous avons dans l’idée de former l’ensemble des directeurs et animateurs que nous avons recrutés à l’accompagnement du public, et ce avec la particularité du Covid-19. Nous voulons assurer nos équipes.

Pensez vous que cette crise sanitaire aura un impact sur vos activités plus tard ? 

Je n’ai pas ce sentiment, si on part sur l’hypothèse positive que l’on pourra poursuivre nos activités à la Toussaint et Noel. Ça va mieux, le besoin de vacances est quand même identifié.
Après nous allons garder les bons gestes, comme par exemple, avoir du gel à disposition dans les véhicules. Nous allons changer notre fusil d’épaule.

D’autre part, les loisirs n’étaient pas une demande que l’on traitait beaucoup. Cependant cela va nous permettre de proposer ce projet en plus pour les autres années. Il y aura toujours des séjours et activités adaptés au handicap qui seront proposés au sein de l’Ufcv, mais nous allons inclure des week-ends.

Nous avons comme objectif aussi de renforcer nos partenariats avec les établissements en question.
Cette année, c’était une expérience différente, mais nous restons positifs pour la fin d’année et l’été prochain.

Avez-vous quelque chose à ajouter ? 

PR : Au-delà de ces projets, il y a notre partenariat qui se met en place avec l’Adapei69. Du coup, un certain nombre de nos séjours et activités vont se faire dans une des structures proposées par l’Adapei. Nous serons en lien également avec les ESAT, par exemple pour les livraison de repas et la gestion de la blanchisserie.

Pour mieux connaître l’Ufcv et l’Adapei69, ou pour vous renseigner sur les activités proposées cliquez ici : 
https://www.ufcv.fr/
https://www.adapei69.fr/

Anna Pellissier

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