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SNCF Partenaire des athlètes de haut niveau à travers un dispositif dédié

Marc-André Cratère, athlète de haut niveau et agent au sein de la SNCF
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SNCF PARTENAIRE DES ATHLÈTES DE HAUT NIVEAU : APPRENDRE UN MÉTIER TOUT EN PRATIQUANT LE SPORT

Depuis 1982, la SNCF propose, en partenariat avec le Ministère des Sports, un dispositif spécifique permettant aux sportifs de haut niveau de mener une carrière sportive tout en exerçant une activité professionnelle au sein du groupe SNCF. Nous vous proposons de découvrir le témoignage de deux athlètes en situation de handicap qui ont fait le choix d’intégrer ce dispositif par le biais d’une convention d’insertion professionnelle (CIP).

Un accompagnement sur-mesure de ses athlètes
Aujourd’hui, SNCF accompagne en moyenne une trentaine de sportifs de haut niveau à qui elle propose emploi, formation et reconversion à l’issue de leur carrière sportive. L’entreprise s’engage à proposer un métier à ses athlètes en lien avec leurs compétences, au plus près de leur lieu d’entraînement.

À travers une convention d’insertion professionnelle, SNCF aménage leur temps de travail pour leur permettre concilier parcours sportif et carrière professionnelle. Ainsi les athlètes sont recrutés en CDI, rémunérés à 100 % et libérés selon leur agenda sportif (entrainements, compétitions, stages etc…).

SNCF propose un accompagnement des athlètes avant, pendant et après leur CIP : bilan de compétences et aide à la définition d’un projet professionnel. Plus de 80% des athlètes font le choix de continuer leur parcours professionnel au sein de l’entreprise.

Pour en savoir plus : https://www.sncf.com/fr/engagements/athletes-sncf/dispositif

Marc-André CRATÈRE, escrimeur vice-champion paralympique

Plusieurs fois champion du monde, et médaillé d’argent aux Jeux Paralympiques de Londres en 2012, Marc-André Cratère est escrimeur handisport et agent commercial au sein de la SNCF depuis 2010.

Marc-André Cratère © Bertrand Jacquot
  • Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre handicap ?
    J’avais 22 ans lorsque ma vie a basculé, j’ai voulu m’interposer lors d’une bagarre entre deux jeunes. Blessé à la colonne vertébrale, je suis devenu paraplégique. Je vivais alors en Martinique.
  • Comment avez-vous découvert l’escrime ?
    Avant mon accident, je ne faisais pas du tout de sport. Aujourd’hui, je regrette parce que si j’avais débuté le sport plus tôt, j’aurais sûrement pu faire plus de choses. C’est à l’issue d’une rencontre avec un maître d’armes, en 2005, à l’Institut National des Invalides que j’ai été convaincu d’essayer l’escrime. J’ai suivi son conseil et j’ai trouvé ce sport dynamique et convivial, ce qui m’a donné envie de continuer. Trois mois plus tard, je gagnais ma première médaille de bronze aux championnats du monde handisport. À la fin de la saison 2005-2006, le maître d’armes m’a annoncé que j’étais classé numéro un mondial car j’avais gagné toutes mes compétitions.
  • Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel au sein de la SNCF ?
    Intégrer le dispositif Athlètes SNCF a été déterminant dans mon parcours. D’une part, parce que je peux me concentrer sur mes entraînements et mes compétitions en étant totalement relâché. De l’autre, parce que je sais que quelque chose m’attend une fois que je raccrocherai définitivement mon sabre et mon épée. C’est tout l’intérêt du dispositif que propose SNCF lors de cette insertion professionnelle : c’est pour moi la garantie de toucher un salaire tout en continuant à m’entraîner et d’être serein dans la préparation des compétitions. Je peux exercer avec passion mon sport et mon métier d’agent commercial.
  • Quels sont les différents titres que vous avez remportés ?
    Je suis plusieurs fois champion de France, champion d’Europe et champion du Monde, et vice-champion paralympique à Londres. À présent le seul titre qui me manque est celui de champion paralympique.
  • Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
    Sur le plan sportif, j’aimerais vraiment décrocher le titre de champion paralympique à Tokyo en 2020. Ce qui me permettrait d’arrêter en beauté le haut niveau après ces jeux. Sur le plan professionnel, je me sens à ma place à mon poste d’agent commercial SNCF au guichet, c’est un métier que j’aime, avec beaucoup de contacts. Pour la suite, je pourrais peut-être suivre une formation pour évoluer, au sein de SNCF.
    Sur le plan personnel, je m’investis auprès de jeunes sportifs en Martinique afin de créer de nouvelles sections d’escrime dans les Caraïbes, et de nouvelles compétitions pour leur permettre de se rencontrer. J’accompagne également plusieurs jeunes qui font des compétitions internationales ou qui souhaiteraient en faire.

Gautier Trésor MAKUNDA LUMBU, champion du monde d’Athlétisme

C’est avec un palmarès de champion d’athlétisme que Gautier Trésor Makunda Lumbu rejoint la SNCF en octobre 2018, en tant qu’ambassadeur accessibilité.

Trésor Makunda © Bertrand Jacquot
  • Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre handicap ?
    Je suis né en République Démocratique du Congo. À l’âge de 3 ans, mon entourage a découvert que je voyais mal. Les tentatives de soins au Congo n’ont pas fonctionné, les moyens disponibles n’étant pas les mêmes qu’en France et le diagnostic étant difficile. Mes parents ont finalement décidé de venir en France pour essayer de me faire mieux soigner. Les médecins m’ont alors diagnostiqué une cataracte et ont constaté que ma rétine avait été endommagée par les médicaments que j’avais pris au Congo. À partir de là nous savions que j’allais garder une cécité quasi-complète.
  • Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours sportif ?
    J’ai été inspiré par Carl Lewis qui m’a toujours impressionné par ses exploits et qui m’a fait rêver dès l’enfance. J’ai donc eu envie de devenir comme lui. Lorsqu’on est enfant, on ne s’occupe pas de savoir si on a un handicap, la seule chose que l’on a en tête, c’est de faire ce dont on a envie. Je voulais devenir un champion et j’avais 10 ans la première fois que j’en ai parlé avec ma famille. À l’âge de 12 ans, j’ai décidé de me lancer dans le sport moi aussi, et plus particulièrement dans l’athlétisme puisque c’était le sport qui me tenait à cœur. J’ai commencé à rechercher un club, mais à cette époque, à la fin des années 1990, le handisport était peu répandu et il était difficile de trouver un club acceptant un licencié non-voyant. J’ai reçu beaucoup de refus, ou de faux-espoirs avec des personnes qui me promettaient de me rappeler et ne le faisaient pas…
  • Qu’est-ce qui a permis le déclic ?
    Un jour, j’ai rencontré quelqu’un qui était membre du club d’athlétisme de Villejuif, club qui m’a enfin donné ma chance. J’ai pu commencer à courir au sein de ce club, au départ pour essayer, sans guide et avec simplement mon coach pour me donner des points de repères sonores, par exemple en tapant des mains. En 2000, on m’a transmis des contacts au sein de la Fédération Handisport, et, cinq jours après, j’étais invité aux championnats de France d’athlétisme handisport, à Béziers. J’ai alors participé aux épreuves du 100 m, 200 m et 400 m, que j’ai remportées, battant même le record de France du 400 m de l’époque. Après cela, la Fédération Handisport m’a proposé d’intégrer l’équipe de France et j’ai commencé à m’entraîner beaucoup plus sérieusement avec mon coach, puis avec un guide, Emeric Chattey, qui me suit  désormais sur chaque compétition.J’ai participé aux championnats d’Europe, suivis des Jeux paralympiques d’Athènes en 2004, où j’ai réalisé mon rêve en revenant avec une médaille d’argent sur le 100 m. J’ai ensuite été champion d’Europe en 2005, champion du monde en 2006, avant de remporter de nouvelles médailles aux Jeux de Pékin, aux championnats d’Europe en 2010, et aux Jeux de Londres en 2012. J’ai également participé en 2018 aux championnats d’Europe en équipe : nous avons gagné l’épreuve mais nous avons été disqualifiés du fait d’une erreur de guidage. Mais ce n’est que partie remise.Les prochaines échéances seront les championnats du Monde à Dubaï en novembre 2019, et surtout les Jeux paralympiques de Tokyo en 2020.
  • Que représente le sport pour vous aujourd’hui ?
    C’est une passion, mais c’est aussi ce qui m’a ouvert énormément de portes. Cela m’a donné un statut différent dans le sens où aujourd’hui on me reconnaît avant tout pour ce que j’ai réalisé dans le sport, et non pour le fait que je sois en situation de handicap. Le sport est aussi un vecteur de beaucoup de bonnes choses, et si par mes résultats je peux donner envie à d’autres personnes de suivre la même voie, c’est fantastique.
  • Quels sont vos projets pour les années à venir ?
    J’envisage de prendre ma retraite sportive après les Jeux de Tokyo, mais je souhaite continuer à transmettre ce que j’ai appris à travers le sport et ma carrière.
    Professionnellement, j’aimerais prendre véritablement ma place dans le pôle accessibilité du groupe SNCF, devenir salarié à plein temps et être aussi performant que j’ai pu l’être sur la piste. Actuellement, je suis ambassadeur accessibilité au sein de la direction des situations sensibles, service qui gère toutes les problématiques que les usagers peuvent rencontrer au quotidien. Mon rôle consiste notamment à accompagner les collaborateurs qui travaillent sur la question de l’accessibilité pour mettre en lumière leurs actions et les suivre dans la mise en œuvre de leurs projets. Du fait de ma situation de handicap, cela permet de faire un parallèle entre le poste et mon expérience personnelle.
  • Pour terminer, pouvez-vous nous dire quelques mots sur le dispositif Athlètes SNCF ?
    Le dispositif Athlètes SNCF me permet de concilier le sport à haut niveau avec une vie professionnelle en tant que salarié SNCF, à travers la convention d’insertion professionnelle. Cela me permet de m’entraîner, tout en préparant au sein de la SNCF mon avenir professionnel, et ce dans des conditions adaptées à mon handicap.

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