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Vivre à Metz avec un handicap

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Dominique Trabucco, conseiller technique chargé du handicap à la ville de Metz nous parle de la prise en compte du handicap dans sa ville d’adoption.

 

Pourriez-vous nous expliquer comment le handicap a été pris en compte dans les différentes politiques de la ville ?

En 1995, j’étais arrivé depuis peu à Metz et je travaillais comme salarié à l’APF. Lors des élections, municipales, je croise la 1ère adjointe de l’époque dans la rue.  Dans la discussion, elle me propose de l’accompagner dans ces élections sur les différents aspects du handicap.  J’y ai vu une possibilité d’une sensibilisation intéressante.  A l’issue des élections j’étais 41ème sur une liste possible de 40 sièges. L’équipe tenait à bénéficier de mes compétences, je suis alors devenu conseiller technique chargé du handicap.  Rapidement j’ai vu qu’il n’y avait pas de véritable vision municipale sur cette thématique et ma situation n’étais pas très heureuse.  Après une année, j’ai donc provoqué une réunion avec le maire, à l’issue de laquelle il a pris conscience de l’intérêt de mettre  en place une politique handicap digne de ce nom.

J’ai pu prendre la liberté d’aller voir les différents services de la mairie pour sensibiliser les agents aux besoins des personnes handicapées. Au bout de 4 à 5 ans, les choses ont finalement bien évolué mais ma charge de travail a considérablement augmenté. J’ai eu besoin de renforcer mon équipe et deux personnes m’ont rejoint grâce à des compétences particulières sur le handicap.

Face à ce constat, le maire a décidé de créer la mission handicap, m’offrant encore plus de liberté d’action et de sensibilisation.  Cependant j’ai du préciser au maire que je ne voulais pas que ce service fonctionne avec un budget indépendant,  ce qui nous aurait mis dans la situation de devoir atteindre des objectifs tout en déresponsabilisant les autres services. Je voulais que cette mission soit transversale. En 2008, la nouvelle municipalité voit arriver Dominique Gros comme nouveau maire.  Avec lui, le service mission handicap trouve enfin une véritable position transversale, ce qui était le point d’orgue de tout ce que je prônais depuis mes débuts.

Depuis ces dernières élections il y a eu de nouvelles discussions à propos de la mission handicap. Nous avons bien défini le cœur de la mission qui est d’accompagner les services dès que le handicap est concerné : soit à peu près tout ce qui se fait au quotidien dans la ville y compris les mouvements de personnel. Je voulais que la culture du handicap imprègne tous les services afin que dans leur mission le personnel y pense systématiquement. Je précise que la ville de Metz compte plus de 2300 agents. Aujourd’hui je peux dire que la mission est remplie. Nous avons toujours travaillé de manière progressive afin de faire accepter le handicap avec des solutions durables. Nous continuons à mener une réflexion permanente pour une meilleure accessibilité et une meilleure mobilité des personnes handicapées de la ville de Metz, comme de toutes celles qui viendraient visiter notre ville. Lors de nos divers travaux nous avons aussi mené une réflexion profonde concernant l’accessibilité des bureaux de vote à toutes les formes de handicap y compris aux personnes très âgées. Lors de ces réflexions, nous n’hésitons pas à remettre en cause des solutions que nous avons déjà mises en place, et qui aujourd’hui ne sont plus adaptées. Notre souci est de n’exclure personne. De nombreuses initiatives sont menées avec les écoles de tous niveaux pour qu’elles participent à une meilleure reconnaissance du handicap, et que les étudiants, managers de demain, soient ouverts au thème du handicap.

 

Metz est-elle une ville facile à vivre pour les personnes handicapées ?

Je pense que Metz fait des efforts considérables et l’on voit de plus en plus de personnes handicapées en ville, comme de personnes âgées avec un déambulateur. Metz est une ville assez facile à vivre notamment grâce à l’une des plus grandes zones piétonnières de France. Dans cette zone les trottoirs ont été supprimés et les commerçants ont fait de grands efforts pour l’accessibilité. Il y a une véritable politique de mobilité axée sur les modes doux, qui facilite la circulation des personnes à mobilité réduite. Metz est une ville concentrée, ce qui facilite les déplacements. Les personnes fragilisées sont aussi prises en compte dans les différents événements festifs de l’année, qu’ils se déroulent dans des bâtiments publics, ou sur la place publique.

 

Avez-vous des exemples significatifs à nous donner ?

C’est un ensemble, notamment dans le traitement de la chaîne de déplacement, mais aussi du patrimoine. Même si nous ne sommes pas au rendez-vous de 2015 nous avons une stratégie de quartier pour que chacun d’entre eux propose des services municipaux adaptés ou accessibles aux personnes à mobilité réduite (école, mairie…)

À la rentrée nous allons mettre en place le service Accéo sur notre plate-forme « allô mairie » afin de le rendre accessible aux personnes sourdes et malentendantes.

Les transports en commun sont très largement améliorés et permettent une véritable autonomie pour une personne handicapée moteur ou sensoriel. Le nouveau tramway nommé « Mettis » est un véritable plus, malgré quelques ajustements à finaliser.  Dans certaines zones pavées nous avons aussi mis des bandes de roulements,  largement utilisées par tous types de citoyens. Et ceci malgré les réticences des architectes des bâtiments de France.

 

Possédez-vous au sein de la mairie une commission extra municipale qui réunit les différents acteurs du handicap ?

Oui nous avons une commission municipale d’accessibilité qui se réunit deux à trois fois par an. Malgré  une bonne représentation associative il y peu de propositions et d’actions. Nos associations ne revendiquent pas grand chose !

De fait, je recherche des personnes handicapées autonomes et très impliquées sur le sujet du handicap dans leur quotidien. Je pense que nous avons beaucoup de choses à échanger.

 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Je pense que vivre à Metz est à la fois confortable, pratique et facile à vivre, même si certains points noirs persistent. Par exemple, le tribunal de grande instance reste inaccessible malgré les nombreuses demandes des associations.

Nous avons aussi une belle dynamique touristique, les acteurs du tourisme mènent une réflexion sur l’accueil des personnes captées en incluant les transports, l’hébergement, les prestations touristiques, les événements, et toutes les aides à la vie quotidienne. L’assiduité à cette commission est particulièrement exceptionnelle. Pour conclure je voudrais dire qu’il existe à Metz un riche réseau associatif qui permet aux personnes handicapées de toujours trouver une solution à leurs besoins.

 

Propos recueillis par JMMC

 

Plus d’infos : http://metz.fr/

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