Par Mélanie Paulhe. J’ai 21 ans, je suis étudiante, et je souhaite vous faire partager mes ressentis sur le handicap dans le monde qui nous entoure. Et comme disait Hugo dans son discours au sujet de Voltaire: « Et quelle était son arme? Celle qui a la légèreté du vent et la puissance de la foudre. Une plume. »
Je me suis demandé comment est l’accès au travail des personnes handicapées en France et dans le reste du monde. Le travail est un droit, certes, mais ce n’est pourtant pas si simple. Sans parler des conditions dans lesquelles le travail est réalisé…
En Europe
Ici, depuis 2005, de nombreuses améliorations se sont opérées, bien que peut-être pas encore assez nombreuses pour certains, c’est toujours non négligeable ! On peut notamment encore noter que des problèmes d’accessibilité peuvent freiner une personne handicapée souhaitant occuper un poste qui lui plaît et le passionne. Pourtant peu à peu des efforts sont faits.
Avec la Suède et l’Autriche, la France est un des meilleurs pays européens pour l’accès au travail des personnes handicapées. A contrario, malgré les quotas instaurés pour les entreprises d’une certaine taille dans chaque pays, certains d’entre eux restent en recul et n’ont pas encore vraiment libéré le milieu de l’emploi. Par exemple, l’Allemagne en 2010 ne remplissait que 13% de ce quota, fixant le taux de personnes handicapées à 6%.
13% de 6%, cela ne fait pas beaucoup tout ça… Aïe aïe aïe ! Sans compter les entreprises qui préfèrent encore payer une amende que de donner un emploi à une personne handicapée.
D’autres, comme les Pays-Bas, prévoient des sanctions comme la prison ou des amendes pour protéger toute personne handicapée dans le milieu professionnel. Mais là-bas il est aussi question d’allégement fiscal pour les entreprises qui sont bonnes élèves, ce qui est également le cas aux États-Unis depuis 1992. D’ailleurs, aux USA, au Canada et au Royaume-Uni, les entreprises qui comptent plus d’une quinzaine de salariés doivent s’adapter pour le recrutement et le travail en fonction de la situation des personnes handicapées. Et au Danemark, par exemple, les travailleurs handicapés bénéficient en priorité des postes vacants dans le secteur public. Dans ces pays, l’égalité des chances est prônée, et c’est plutôt pas mal !
La Pologne, quant à elle, est le pays où le taux de personnes handicapées est le plus grand en Europe, mais où ces personnes sont aussi peu nombreuses à être actives, étant fortement touchées par le chômage.
Et puis, en menant quelques recherches, j’ai pu lire qu’en Europe, depuis 2007 et grâce à la signature d’un traité, les postes proposés aux handicapés sont de trois types : les emplois ordinaires, les emplois subventionnés et les emplois protégés. Mais que signifie vraiment tout ça ? L’emploi ordinaire concerne aussi bien le secteur privé que le public, et des sanctions sont prévues si les obligations d’emploi ne sont pas respectées. L’emploi subventionné ou accompagné est un peu plus flou, il est proposé par des entreprises adaptées qui peuvent accompagner la personne à plus ou moins long terme. Et concernant l’emploi protégé il est strictement réservé aux ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail). Ces emplois protégés sont présents pratiquement partout en Europe.
Dans le reste du monde
Chez les russes, c’est beaucoup moins glorieux. Des lois censées protéger les personnes handicapées et donner à tous les citoyens les mêmes droits existent, mais elles ne sont pas respectées. Les personnes handicapées ne sont pratiquement pas aidées financièrement et leur handicap est peu soutenu au quotidien. Concernant l’emploi, les entreprises voient leurs impôts réduits avec l’embauche de personnes handicapées mais, malheureusement, un grand nombre de ces postes sont en réalité des emplois fictifs. Ce qui n’aide en rien à améliorer les conditions de vie.
Au Japon, les personnes handicapées n’ont pas dans leur ensemble la même reconnaissance. Notamment, la loi de 2006 vise à améliorer l’autonomie des personnes ayant des déficits mentaux dans le monde du travail mais ne prévoit rien pour les personnes qui ont un handicap plus léger. Ces dernières ne sont pas prises en compte. Pour autant, leur quotidien n’est pas plus simple !
Voyageons encore un peu… Au Sénégal, la prise de conscience est bien plus récente. Les lois datent de 2010 ! Elles ont pour objectif de « garantir l’égalité des chances des personnes handicapées, ainsi que la promotion et la protection de leurs droits contre toutes les formes de discrimination ». Un quota de 15% dans le secteur public est prévu. Reste à voir les résultats dans quelques années…
En Amérique du sud, 80 à 90% des personnes handicapées (selon les régions), sont sans emploi. Leur quotidien est très précaire.
La Chine quant à elle compte un peu plus de 6% de personnes handicapées dans sa population. Les lois imposent un quota de 1,5% de travailleurs handicapées dans les entreprises. Or, sans contrôles, nombre d’entre eux sont contraints de réaliser des travaux agricoles, souvent sans rémunération et reconnaissance sociale.
Le travail n’est pas le seul fautif
Pour conclure, je retiendrai qu’il existe encore bien des différences sur le globe en termes de d’accès à l’emploi pour les personnes en situation de handicap. De nombreux efforts sont encore à faire.
Pourtant, ma dernière pensée ira à la scolarisation des enfants handicapés. Et oui, car pour être une personne adulte équilibrée et heureuse dans son travail et dans sa vie quotidienne, il est essentiel d’avoir eu accès à l’école dès l’enfance.
Et nous savons tous qu’actuellement de nombreux enfants handicapés ne vont pas à l’école à cause de la non-adaptation de la société à leur handicap (en France il manque des structures d’accueil et celles qui existent sont parfois loin du domicile familial et avec peu de place). Et ce problème ne se pose pas qu’en France, loin de là…