Le thème retenu cette année est « Affections dermatologiques graves traitées enCentres des Brûlés »
et sera présenté lors de sessions plénières, tables rondes etcommunications libres. Les ateliers paramédicaux sont aussi des moments forts de cecongrès. Les ateliers infirmier, de kinésithérapie, d’ergothérapie, des psychologues etl’atelier social permettent aux professionnels de se retrouver autour des travaux de 2 ou3 équipes sur les thèmes du congrès et d’échanger de façon très interactive et souventtrès riche sur leurs pratiques.
Les soins aux brûlés en France
Les soins aux brûlés en France représentent une activité très spécifique et une chaîne de soins pluridisciplinaires.
La fréquence des brûlures en France est difficile à estimer précisément car seules les brûlures les plus graves sont répertoriées et alimentent les bases de données de la santé publique au travers des données PMSI hospitalières. On estime environ à 400 000 le nombre de brûlures par an en France, la plupart étant bénignes et pouvant bénéficier de soins en externe. Les brûlures justifient 10 000 hospitalisations par an dont 3 000 dans les 23 centres aigus de traitement des brûlés.
Ces CATB (centre aigu de traitement aux brûlés) prennent en charge les problèmes de réanimation très spécifique de ces patients gravement brûlés, les problèmes de couverture cutanée (greffes, substituts cutanés, culturescellulaires, ….) de façon à obtenir une cicatrisation des zones brûlées avec le minimum de rançon fonctionnelle et si possible de rançon esthétique. Chirurgien set anesthésistes réanimateurs travaillent donc en lien étroit dans ce contexte aigu, entourés d’infirmières, de kinésithérapeutes, de psychologues et de travailleurs sociaux pour une prise en charge globale de ce patient victime d’un traumatisme physique mais aussi psychosocial.
Une fois le patient cicatrisé et stabilisé sur le plan physiologique, commence lelong parcours de rééducation, si possible dans un centre de rééducation possédant des lits dédiés à la prise en charge des patients brûlés, les techniques et les problèmes à ce stade étant encore très spécifiques. Il faut lutter contre l’inflammation cicatricielle, les rétractions tout en retrouvant des mobilité sarticulaires normales. Les places manquent cruellement, ce qui a pour effet, parattente de lits disponibles, de « bloquer » des lits en centre aigu.
Enfin, les soins thermaux apportent une amélioration de la trophicité cutanée,luttant de façon efficace sur le prurit cicatriciel et sur l’inflammation : après lacure la cicatrice blanchit et s’assouplit. De plus pour de nombreux patients, le séjour thermal constitue souvent un premier pas vers un retour à une vie plusautonome, mais aussi à une confrontation au regard extérieur.
Les problèmes de réinsertion familiale, professionnelle, sociale et parfois des problèmes médico-légaux ou judiciaires doivent aussi être pris en charge. Les professionnels s’y emploient tout au long du parcours du patient. Enfin les associations de patients (association des brûlés de France, association pour la prévention et les soins aux brûlés) peuvent aussi apporter une aide à ce niveau.
Enfin, la mise en place des SIOS (schémas interrégionaux d’organisation dessoins) devrait systématiser la prise en charge des patients en fonction de leur gravité, recentrer les moyens sur les CATB pour les patients les plus graves, permettre des coopérations entre les CATB et des centres chirurgicaux pour la prise en charge des patients moins graves mais qui peuvent nécessiter un avis spécialisé (consultation pour avis spécialisé, télémédecine…), répartir des lits de sois de suites spécialisés….
Les données épidémiologiques pointent la fréquence des accidents domestiques, tant chez l’adulte que chez l’enfant, qui est particulièrement exposé avant l’âge de 3 ans, âge de l’exploration du monde environnant dans un univers peu adapté à lui.
La fréquence des mécanismes par aspersion de liquides chauds (cuisine) ou par immersion (eau chaude sanitaire), par flammes donnant des brûlures souvent plus graves (appareils à gaz, barbecue, incendies domestiques) doit faire converger nos efforts auprès des pouvoirs publics pour obtenir un certain nombre de mesures préventives.
L’arrêté du 30 Novembre 2005 stipulant la limitation de la température à 60° aux points de distribution d’eau chaude dans les logements est une première étape très importante. Nos efforts doivent encore porter sur l’incitation aux équipements des logements en détecteurs de fumées, sur la sécurisation des appareils à gaz….