4ème plan Autisme le gouvernement s’engage !
Le 6 juillet 2017, le gouvernement organisait à l’Elysée, le lancement de la concertation du 4ème plan Autisme qui devra apporter des solutions concrètes à la hauteur des besoins et des souffrances des personnes et des familles.
De l’avis des associations spécialisées dans la prise en charge de l’Autisme, comme des familles, le 3ème plan autisme n’était vraiment pas à la hauteur des enjeux et des besoins des quelques 650 000 personnes dont 160 000 enfants qui seraient touchés par un trouble autistique en France. Chaque année ce sont 8000 petites victimes de plus qui naissent avec ce trouble. La construction d’un 4ème plan, plus ambitieux plus précis et surtout plus à l’écoute des familles était très attendu.
Sophie Cluzel lance le plan autismeÀ peine arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron semble bien décidé à faire du handicap l’un de thèmes prioritaires de son mandat et lance la construction de ce 4ème plan. C’est Sophie CLUZEL, Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées qui a ouvert les débats en précisant la nécessité de changer le regard, de vaincre les appréhensions. Ceci en rappelant que : « Bien au-delà des chiffres, des mesures, il y a des individus, des familles. Chaque vie, chaque parcours est unique ce 4eme plan autisme prendra la forme d’une mobilisation collective qui devra prendre en compte tous les aspects de la vie de la personne, que ce soit dans les domaines de l’emploi de l’habitat, de la scolarité, de la culture du sport… Le parcours de vie de la personne est unique et indivisible, il faut le respecter ». Cette intervention, emprunte de fortes convictions fut suivie par celles de ses collègues du gouvernement que sont Frédérique VIDAL, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Jean-Michel BLANQUER, Ministre de l’Education nationale et de Agnès BUZYN, Ministre des Solidarités et de la Santé. Chacun dans son domaine de compétences a réaffirmé la nécessité de participer et de co-construire ce plan dans la logique de parcours de vie. Cette cohésion ministérielle met en avant le rôle primordial que le 1er ministre aura à jouer dans l’application de ce plan. L’autisme est un domaine de préoccupation et un enjeu de santé publique mondial, dans lequel la France a encore beaucoup de retard au regard de son modèle social unique et de son niveau de vie. Et ce malgré les outils mis à disposition des politiques publiques. Il faut se retrousser les manches, ce que le gouvernement est disposé à faire, et mettre de gros moyens financiers sur la table, là rien n’est vraiment clairement affiché.
Il va falloir innover et renforcer l’aide aux familles tout en luttant contre les politiques de silo qui ont cours dans le domaine médicosocial mais aussi entre les grands champs ministériels. La scolarisation des enfants souffrant d’un trouble autistique souffre de graves carences et Jean-Michel Banquer est d’accord pour dire que dans ce domaine il va aussi falloir innover et former notamment grâce aux outils numériques qui peuvent compenser bien des déficiences.
Il faut aussi faire naître de nouvelles pratiques pour améliorer le diagnostic précoce, la scolarisation et l’accompagnement vers une vie autonome. Grâce à une prise en charge précoce et adaptée, un enfant autiste peut se développer et a toutes les chances de s’intégrer à la société. Il est urgent d’intervenir.
Josef Schovanec célèbre philosophe et écrivain lui-même autiste nous rappelle à juste titre que si l’autisme frappe beaucoup d’enfants, ces enfants deviennent adultes et conservent leurs troubles toute la vie. La prise en compte des adultes autistes qui n’existe quasiment pas en France doit se développer pour combattre l’isolement, l’exclusion sociale et militer pour l’inclusion professionnelle et citoyenne de ces quelques 500 000 hommes et femmes abandonnés à leur sort. Une occasion de rappeler que l’autisme n’est pas une maladie que l’on soigne mais un dérèglement neurologique qui génère un trouble envahissant du comportement pour la vie durant. L’autisme revêt différentes formes et le recours à la psychiatrie – trop souvent utilisé comme solutions de facilité – n’est pas une solution pour les adultes autistes. L’autisme ne se soigne pas mais avec certaines méthodes on peut accompagner la personne vers une vie sociale.
Delphine CORLAY, membres de l’Inspection Générale des Affaires Sociales qui a présenté le rapport IGAS/IGEN du 3ème plan, explique que les six prochains mois de juillet à décembre 2017, des réunions préparatoires seront organisées sur tout le territoire. Cette concertation réunira les familles, les collectivités territoriales, les associations. Elle devra repérer les actions à mettre en place et s’organisera autour de cinq groupes de travail qui seront articulés autour des thèmes de la scolarité et la formation professionnelle, l’insertion dans la société et le monde du travail, la recherche, les familles, et l’accompagnement au changement.
En conclusion, Emmanuel Macron a rappelé que : « Si l’autisme ne se voit pas, il est source de grandes souffrances individuelles et familiales, face auxquelles il n’y a pas de vraies solutions apportées ». Il s’accorde sur l’importance de changer le regard sur l’autisme et plus largement sur le handicap : « Il faut beaucoup de pragmatisme et ne pas trop se fier à un plan qui risque rendre les choses homogènes dans un domaine ou l’homogénéité n’existe pas. Les réponses sont de fait multiples. L’action publique pourra se démultiplier à travers des réponses et les familles de solutions qui seront proposées par ce plan, basé sur une approche transversale. Un plan qui part du bas et non dicté d’en haut. Un plan qui doit prévoir de bien articuler le médicosocial et le non médicosocial pour lutter contre l’effet silo ». Il a par ailleurs remercié les ministres pour leur engagement dans ce plan.