Le pair-accompagnement est répandu en Grande Bretagne, on l’appelle Peer support.
Par JC Verro. La pairémulation ® s’appelle Peer Support en Grande Bretagne et son principe est d’utiliser la force que procurent les histoires et expériences personnelles.
En effet, le Peer Support consiste à partager ses compétences et expériences avec d’autres personnes handicapées qui manqueraient de confiance ou qui rencontreraient des obstacles, comme une faible confiance en soi ou encore des problèmes d’accessibilité.
Il peut prendre différentes formes, mais est habituellement individuel et informel.
Le mentorat
La forme du mentorat tend à être la plus structurée et se concentre sur l’établissement d’objectifs et comment les atteindre.
Le mentor va aider quelqu’un à atteindre son potentiel maximum, à « mieux faire » et à améliorer son bien-être physique et mental.
Le Peer Support peut ainsi être appliqué à différents cas de la vie courante, par exemple pour la pratique du handisport.
Un des cas les plus intéressants, et bien documentés, est que le Peer Support est un moyen efficace de stimuler les perspectives d’emploi des personnes handicapées.
(Deux études publiées par Disability Rights UK (DRUK) et The Work Foundation suggèrent qu’il devrait jouer un rôle plus important dans les plans gouvernementaux de retour à l’emploi).
Les personnes handicapées disent que le soutien par des pairs apporte espoir, confiance en soi, encouragement et bons modèles.
En particulier, les participants à ce type de programmes bénéficient de relations de confiance et un sentiment de contrôle sur leur vie – un contraste marqué avec les sentiments d’anxiété et de pression associés aux initiatives actuelles d’aide sociale au travail, qui ont un taux d’échec extrêmement élevé.
Des bénéfices en matière d’emploi et de formation
Il semblerait également que le Peer Support puisse aider à améliorer la rétention d’emploi, réduire les arrêts maladie et aider les personnes handicapées à trouver un nouvel emploi ou à reprendre des études.
Liz Sayce, présidente de Disability Rights UK (DRUK), a déclaré :
« Les associations dirigées par des personnes handicapées ont été particulièrement influentes dans le développement du soutien par les pairs. Ils sont bien placés pour adapter le soutien par les pairs à une gamme d’autres problèmes de la vie courante – tels que les problèmes de logement ou de dettes – qui peuvent empêcher quelqu’un de trouver du travail ou de progresser dans sa carrière. La mise en place à plus grande échelle du soutien par les pairs pourrait également donner une impulsion nécessaire à l’engagement du gouvernement pour réduire de moitié l’écart d’emploi des personnes handicapées « .
Les deux études ont suggéré que le soutien par les pairs dans le cadre de la recherche d’emploi pourrait générer des avantages indirects – comme confiance en soi et compétences sociales – qui stimulent les perspectives d’emploi et de carrière.
Karen Steadman, en charge du pôle santé/travail et la politique à The Work Foundation (Université de Lancaster), a ajouté:
« La recherche montre qu’il existe des avantages évidents pour l’approche par les pairs lorsqu’il s’agit d’améliorer les résultats en matière de santé – promouvoir l’espoir, accroître l’estime de soi et l’autogestion ».
Débuté bénévolement au sein d’association, le Peer Support a commencé à être expérimenté par les services sociaux à la fin des années 2000 (2007-2008).
Le but était de trouver une solution adaptée et efficace, qui pourrait aider à maitriser les coûts des besoins liés aux différents handicaps en ajoutant le Peer Support à tous les autres soutiens et services déjà proposés et mis en place.
L’utilisation du Peer Support s’est faite jusqu’à maintenant au niveau local, comtés (l’équivalent de nos régions) et villes, et par les services sociaux ou les services de santé, suivant le type de handicap.
Les associations impliquées disposent maintenant d’études et cherchent à impliquer le gouvernement pour étendre le Peer Support à l’échelle nationale.
Cependant, cette étape risque de prendre du temps, car la Grande Bretagne fait face à plusieurs obstacles à surmonter, notamment la diversité du niveau local (4 nations, Angleterre, Pays de Galle, Ecosse et Irlande du Nord qui ont chacune des législations locales différentes).
Mais surtout elle vient de commencer les négociations sur sa sortie de l’Union Européenne, ce qui risque de peser sur plusieurs niveaux dans sa politique intérieure.
Le Peer Support peut toutefois continuer à produire ses bénéfices au niveau local.