« Il était une voix » : Un roman autobiographique qui raconte une enfance avec des parents sourds
À travers ce roman autobiographique, Marina Al Rubaee, raconte son enfance avec des parents sourds, et ses frères et sœurs, entendants, mais avec qui elle ne communiquait qu’en langue des signes jusqu’à l’âge de six ans, moment où elle a commencé à parler, et où elle est « tombée amoureuse des mots ». Elle se souvient du choc de l’entrée à l’école, de son rôle précoce d’aidante, et de la vie entre deux mondes.
« Puis, la maîtresse est venue vers moi. Elle me dévisage, longuement, avant de m’adresser la parole : « Tu sais écrire ton prénom ? ». Je ne dis rien. J’ai peur de parler, de mal parler, parce que je n’ai pas l’habitude, de dire des bêtises, de lui dire que je ne sais pas. Je me sens bête. « Tu le sais ou pas ? Tes parents ne t’ont pas appris ? ». Je reste muette. La peur grandit en moi ; j’ai envie de me faire toute petite. Elle soupire : « Tu devrais pourtant ! ». Elle se tourne et saisit une craie blanche qu’elle écrase sur le tableau. Elle y dessine des formes rondes et bizarres. Ses gestes sont secs, énervés. « Ça s’écrit comme ça. Tu sais ou pas ? ». Je ne dis toujours rien. Elle souffle. « Eh bien… ».
« Il était une voix », roman sur une enfance avec des parents sourds, Marine Al Rubaee, éditions Mazarine, 272 pages, prix de vente : 18 euros.