Recrutement : Armées et handicap ne sont pas incompatibles ! Rejoignez les 60 000 personnels civils du Ministère des Armées.
Rencontre avec Nadège M’Foudi, déléguée régionale handicap au Ministère des Armées sur le périmètre Auvergne-Rhône-Alpes. Selon son témoignage Armées et handicap peuvent être conciliés à travers les postes des personnels civils.
Quel est votre rôle en tant que déléguée régionale handicap ?
Mon rôle consiste principalement à assurer le recrutement des personnes en situation de handicap qui vont rejoindre le personnel au sein du ministère des armées. Il y a, au ministère des armées, des postes militaires mais aussi des postes civils. Il faut savoir qu’il y a environ 60 000 personnels civils au Ministère des Armées. Je suis rattachée au Centre Ministériel de Gestion de Lyon et à la déléguée nationale handicap dans le cadre d’un réseau organisé.
Ma mission consiste aussi à gérer les aménagements de postes des agents en situation de handicap de la région, ainsi que leur maintien dans l’emploi, en partenariat avec les relais locaux handicap. Je reçois les agents qui le souhaitent en rendez-vous dans mon bureau à Lyon et organise des permanences de rendez-vous sur les bases les plus éloignées géographiquement.
Travailler au sein des Armées et avoir un handicap, est-ce incompatible ?
Non, ce n’est pas incompatible. Les personnes en situation de handicap ont tout à fait leur place parmi les personnels civils. Le grand public n’a pas forcément identifié le fait qu’à l’armée il n’y a pas seulement des militaires. Il y a aussi de nombreux civils – plus de 60 000 sur l’ensemble du territoire français – qui viennent en support des militaires. Ils s’occupent de tous les aspects, notamment logistiques, qui entourent les forces armées. Parmi ces personnels civils de toute catégories A, B ou C – nous recrutons régulièrement des personnes en situation de handicap.
S’il y a un réseau handicap aussi développé au sein du Ministère des Armées, c’est évidemment lié à son activité. Car historiquement, lorsque les militaires étaient blessés au combat, l’Armée était très soucieuse de leur permettre de rester au sein de l’institution et de leur assurer une reconversion en tant que civil. C’est pour cela que cette culture d’accompagnement du handicap a été initiée très tôt et s’est ouverte ensuite à tous les civils. Les militaires blessés sont prioritaires sur ce type de recrutement mais il y a tout de même majoritairement des recrutements de personnes qui n’ont jamais été militaires.
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Quels sont les différents métiers pour lesquels le Ministère des Armées recrute aujourd’hui ?
De nombreux métiers sont représentés au sein des armées, dans presque tous les secteurs d’activité. Mais aujourd’hui, nous avons des besoins particulièrement marqués sur les métiers des Télécoms (techniciens réseaux), de l’Informatique, de la Cyber défense (sécurité informatique), du Génie Civil et du Génie Mécanique (techniciens supérieurs d’études et de fabrication).
Quels sont les profils recherchés pour ces postes ?
Nous avons des besoins sur chacune des catégories A, B ou C, à tout niveau de formation et de compétences, y compris avant le bac, notamment pour certains postes d’agents techniques, et jusqu’au niveau ingénieur. Concernant les qualités et le savoir-être, il est indispensable d’avoir l’esprit d’équipe et de cohésion, et de partager des valeurs caractéristiques du service public.
Comment postuler ?
Les candidats en situation de handicap intéressés doivent contacter le délégué handicap de la zone dans laquelle ils souhaitent postuler. La liste de leurs coordonnées est accessible via cette page : www.defense.gouv.fr/sga/le-sga-en-action/ressources-humaines/handicap
Comme se déroule le processus de recrutement ?
Tout d’abord, comme dans les autres fonctions publiques, il y a des recrutements sur concours. Lorsque nous participons à des forums de recrutements, comme par exemple Handiagora au mois d’avril, je vois régulièrement des candidats en situation de handicap qui se limitent au niveau de leurs possibilités et qui se sous-estiment… Je leur explique qu’ils peuvent passer les concours, et surtout, que s’ils ont besoin d’un aménagement spécifique, ils peuvent en bénéficier pour passer les épreuves, écrites ou orales.
En dehors des concours, lorsque l’on procède au recrutement d’une personne en situation de handicap, bénéficiaire de l’obligation d’emploi (BOE) article 27, il s’agit d’un recrutement sur contrat.
Quand un employeur au Ministère des Armées a un besoin sur un poste et qu’il a obtenu une ouverture de poste BOE art 27, il se tourne vers moi et me présente la fiche de poste. Je la mets en parallèle avec mon vivier de candidatures. Si je ne trouve pas de profil correspondant, je me rapproche de Pôle emploi et Cap emploi pour leur demander s’ils en ont qui correspondent. Une fois que j’ai trouvé les candidats, j’organise un comité de sélection au sein de l’établissement qui va recruter. Il y a alors une mise en concurrence de 3 ou 4 candidats reçus en entretien, pour sélectionner ceux qui sont les plus compétents : les compétences restent le premier critère de recrutement.
À l’issue du comité, nous établissons un classement et la personne arrivée première sera retenue et recrutée. Comme les lauréats d’un concours, elle effectuera une année de stage, pendant laquelle elle fera ses preuves professionnellement. Elle est appelée à être titularisée pour devenir fonctionnaire à l’issue de son année de contrat.
Plus d’infos sur la thème Armées et handicap : www.defense.gouv.fr/civils
En photo : Nadège M’Foudi, déléguée régionale handicap au Ministère des Armées sur le périmètre Auvergne-Rhône-Alpes.