La Conférence des Grandes Écoles (CGE) a transmis au Gouvernement ses propositions pour faciliter les études à l’international avec un handicap.
Améliorer et faciliter les études et la mobilité à l’international des étudiants en situation de handicap : Tel est l’objectif des 79 propositions formulées par la Conférence des Grandes Écoles (CGE) en réponse à la lettre de mission qui lui a été adressée en novembre 2020 par les ministères de l’Europe et des Affaires étrangères, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de l’Outre-mer et du Secrétariat d’Etat en charge des Personnes handicapées.
Une étude préalable pour identifier les difficultés liées aux études à l’international avec un handicap
Ces propositions ont été transmises au Gouvernement le 6 juillet dernier, à travers une « étude exploratoire sur la mobilité internationale des étudiants en situation de handicap » conduite par la CGE. Ce document a été réalisé sur la base de plusieurs enquêtes menées auprès d’étudiants et de parents d’élèves en situation de handicap, d’établissements de l’enseignement supérieur du monde entier et d’entreprises accueillant des stagiaires internationaux, ainsi que sur les auditions de plus de 80 experts. L’étude a ainsi permis d’identifier plusieurs freins majeurs et transversaux, dont notamment :
– le manque de continuité d’accès aux soins, aux traitements et à l’accompagnement ;
– les difficultés liées aux transports aériens d’équipements et de traitements ou à l’accès aux transports locaux et à la vie sociale et culturelle ;
– de nombreuses barrières administratives et financières.
79 propositions pour lever les freins qui bloquent les étudiants en situation de handicap
Parmi les nombreuses pistes d’amélioration soulevées face à ces constats, les membres de la CGE ont souhaité mettre un accent particulier sur trois mesures qui leur paraissent prioritaires :
– La mise en place d’un référent handicap dans les ambassades comme point de contact pour informer et accompagner les étudiants.
– La création d’un booster pour les assurances privées financé par le ministère de tutelle de l’établissement d’enseignement supérieur afin d’inciter les assurances privées à couvrir l’ensemble des soins de santé des étudiants.
– La création d’une « valise médicale cabine » pour le transport de traitements ou de dispositifs médicaux hors utilisation pendant le vol.
Sur un plan plus large, l’ensemble des propositions visent à « lever les freins à la mobilité internationale des étudiants en situation de handicap, pour que toutes et tous puissent exprimer leur potentiel et bénéficier de l’ouverture sur le monde, sur les autres, indispensable à celles et ceux qui feront les entreprises de demain », précise la CGE.
Des réactions politiques favorables à la mobilité internationale des étudiants en situation de handicap
La remise de l’étude exploratoire de la CGE au Gouvernement a fait l’objet d’une grande cérémonie organisée le 6 juillet dernier au Quai d’Orsay, sous le patronage de Jean-Yves le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et en présence de Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et de Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées. La CGE était représentée par Laurent Champaney, son président, et Vincenzo Vinzi, président de la commission Diversité. Ces différentes personnalités n’ont pas manqué de réagir.
« L’international doit être une opportunité ouverte à tous, dont les étudiants en situation de handicap ne sauraient être exclus. Les étudiants étrangers qui souhaitent venir en France comme les étudiants français qui souhaitent acquérir une expérience internationale doivent pouvoir réaliser leurs ambitions : les propositions de ce rapport que je salue contribueront à rendre notre action toujours plus inclusive », a commenté Franck Riester, Ministre délégué auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité.
« La mobilité internationale est un sujet majeur de l’accessibilité globale de l’enseignement supérieur, au service de la réussite de tous les étudiants. L’enjeu est de permettre aux étudiants en situation de handicap d’accéder, comme tous les autres, à l’expérience des études à l’étranger, qui sont une chance de s’ouvrir à d’autres cultures, à d’autres langues : un atout décisif pour l’insertion professionnelle. La Présidence française de l’Union Européenne, effective au 1er janvier 2022, constitue également une opportunité de faire progresser ce sujet », a pour sa part déclaré Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées.
« La mobilité internationale fait partie intégrante du cursus des étudiants en Grande école. C’est même un atout majeur de nos formations, à la fois pour le développement personnel des étudiants et l’acquisition de compétences professionnelles internationales indispensables dans une économie globalisée. Il est inacceptable qu’aujourd’hui des étudiants, en raison de leur situation de handicap, visible ou invisible, ne puissent pas bénéficier pleinement de cette expérience. C’est pourquoi la Conférence des grandes écoles porte depuis plusieurs années un plaidoyer en faveur du Statut international de l’étudiant en situation de handicap. Avec l’ambition de former toutes celles et tous ceux qui feront les entreprises et le monde de demain, nous devons porter collectivement le message de la différence comme une force ! », a conclu Laurent Champaney, Président de la Conférence des grandes écoles.
Pour en savoir plus sur la Conférence des Grandes Écoles : https://www.cge.asso.fr/
En photo : Les participants à la cérémonie organisée au Quai d’Orsay à l’occasion de la remise de l’étude exploratoire de la CGE au Gouvernement.