Un très large front de mobilisation, représentant l’ensemble de la communauté hospitalière de tous lespersonnels a appellé à manifester cet après-midi contre cette réforme, accusée par ses détracteurs de mettre les hôpitaux en concurrence et d’ouvrir la porte à une médecine « mercantile ». A Paris, un défilé est prévu à partir de 11h des abords de la gare Montparnasse jusqu’au Sénat où le texte doit être présenté en mai. Des rassemblements locaux sont également prévus en région, de source syndicale, et des préavis de grève ont été déposés dans les établissements de l’Assistance public-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Six syndicats de personnels de l’AP-HP (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC et Sud), cinq organisations de médecins (syndicats d’internes, de praticiens hospitaliers, de chefs de service), des associations de lutte contre le SIDA, la Coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité, qui revendique deux cent comités locaux dans toute la France, ou encore le Collectif national contre les franchises médicales appellent à cette journée de mobilisation.
La réforme Bachelot crée notamment les nouvelles Agences régionales de santé (ARS) qui regrouperont sur un territoire donné les différents services de l’Etat et de l’assurance-maladie. Les directeurs généraux des ARS seront nommés en conseil des ministres, le préfet de région ayant la haute main sur le conseil de surveillance.
Le texte revoit aussi la gouvernance des hôpitaux en renforçant le rôle des directeurs pour qu’ils deviennent « les vrais patrons ». Il prévoit ainsi que les directeurs de CHU soient désormais nommés en conseil des ministres. Les conseils d’administration, aujourd’hui présidés par les maires, seront transformés en conseils de surveillance dans lesquels élus, personnels et personnalités qualifiées seront représentés à parts égales.