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Agefiph 2024 une année d’adaptation et de nouveautés

Christophe Roth président de l' Agefiph - L'Agefiph, acteur incontournable de la politique handicap dans les territoires, accord agréé
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En ce début d’année et à quelques semaines de l’Université des référents handicap, nous avons le plaisir de donner la parole à Christophe Roth le président de l’Agefiph. L’occasion de faire un bilan de l’année 2023 et de regarder avec lucidité l’année 2024 qui se présente de manière bien différente avec une économie au ralenti.

Nous abordons aussi le rôle prédominant des référents handicap et la nouvelle stratégie de l’Agefiph 2024 – 2027.

En votre qualité de président de l’Agefiph depuis plus de deux ans, quel est votre regard sur l’année 2023 ?

2023 a été une année riche pour la gouvernance et les équipes de l’Agefiph pour faire progresser l’emploi des femmes et des hommes en situation de handicap et accompagner leurs parcours professionnels, conseiller les entreprises, les organismes de formation et CFA et l’ensemble des acteurs de l’emploi, de la formation et de la santé au travail. C’est aussi l’année où nous avons présenté notre nouveau plan stratégique 2023-2027 avec un objectif clair : le plein emploi des personnes en situation de handicap.

La baisse du chômage des personnes en situation de handicap s’est-elle maintenue au cours de l’année 2023 ? Si ce n’est pas le cas de quoi cela vient-il ?

Le chômage a fortement baissé, il est à 12% après 3 points de baisse en 2022. C’est une victoire. Mais il pourrait remonter dans les prochains mois.
Nous devons encore aller plus loin encore. Nous sommes loin des 6% de salariés handicapés par entreprise prévus par la loi.
Le regard des entreprises sur le handicap a évolué. Les travailleurs en situation de handicap ne sont plus considérés comme une source de difficultés mais, de plus en plus, avant tout pour leurs compétences.
Des secteurs sont en difficultés pour recruter. J’estime que les personnes en situation de handicap ont toutes les aptitudes pour accéder à ces emplois, parfois avec une formation complémentaire.





Depuis la mise en œuvre du réseau des référents handicap peut-on mesurer et de quelle manière le rôle positif des référents dans l’emploi des PSH ?

Les référents handicap ont pour mission d’organiser la politique d’emploi des PSH au sein de leurs entreprises, en appui des services RH.  L’Agefiph les aide à endosser ce rôle en les formant, les accompagnant et en leur proposant des outils dédiés. Notamment dans le cadre de l’université des référents handicap (URRH) que nous organisons chaque année dans une région différente.

L’Agefiph a réalisé récemment une évaluation de son réseau des référents handicap (RRH) dans ses dimensions nationale et régionale. Elle montre que le RRH apporte un soutien fort apprécié aux référents handicap des entreprises et est pourvoyeur d’outils indispensables pour que les entreprises dynamisent leur politique d’emploi de personnes en situation de handicap, notamment sur le sujet du maintien en emploi.

Savez-vous quels sont les secteurs qui recrutent le plus de personnes en situation de handicap actuellement ?

Les personnes en situation de handicap se retrouvent principalement dans les emplois des fonctions supports aux entreprises. Les entreprises du service (banque, assurance, audit, comptabilité, conseil, etc.) ouvrent plus facilement leurs portes au handicap.
Toutefois aucun secteur est exclusif. Reste à faciliter l’apprentissage de compétences pour des métiers vers lesquels les PSH ne se dirigent pas toujours spontanément : le numérique, l’informatique, l’aide à la personne, les transports routiers ou même l’agriculture !

Avez-vous eu un bilan de la SEEPH portant sur la transition numérique comme catalyseur d’emplois ? Quel serait d’après vos services le volume d’emploi atteignable dans ce secteur d’ici 2 à 3 ans au profit des personnes handicapées ?  

En 2023, le taux de croissance du secteur du numé­rique était estimé à 6% ; ce qui en fait un secteur en forte expansion. Les effectifs du numérique représentent plus de 661 000 personnes. 85 000 offres d’emploi sur les métiers du numérique seraient non pour­vues, selon l’Institut Montaigne. Dès lors, il semble que cette transition numérique puisse être une réelle opportunité pour l’emploi des personnes en situation de handicap. D’autant plus que ces métiers sont accessibles aux personnes ayant un handicap moteur, sensoriel ou avec des troubles psychiques, cognitifs ou mentaux.





Reste que c’est un secteur qui recrute souvent à un haut niveau de compétence (Bac + 2). Or, les personnes en situation de handicap ont davantage un niveau inférieur au Bac, notamment celles qui sont en reconversion. Nous devons les aider à franchir le gap qui peut leur permettre d’accéder à ces métiers.
D’autres barrières subsistent encore à l’emploi des personnes en situation de handicap : des a priori des employeurs, des questions relatives à l’aménage­ment du poste, ou encore un manque d’accessibilité physique ou numérique.
Et il n’est pas utopique de penser que les innovations permises par cette transition numé­rique dans tous les secteurs d’activités peuvent également être favorables aux personnes handicapées.

Développer des emplois dans ce secteur passe certainement par un programme de formation !  Qu’est-il prévu dans ce domaine ?

L’Agefiph s’est associée au programme booster DéClics Numériques déployé par Diversidays en alimentant son volet handicap, notamment à travers l’accessibilité du programme et la mise en réseau avec les acteurs des territoires. L’Agefiph s’est également associée au CNRS et à CGI pour développer, dans le cadre de travaux de recherche, un outil d’intelligence artificielle permet­tant de repérer les aptitudes. Enfin, l’Agefiph a mobilisé, via son programme THalent Digital, un parcours d’accompagnement vers les métiers du numérique. Ce programme mobilise un large consortium (écoles du numérique telles que Simplon et Webforce 3, l’association APF France Handicap, le cabinet de consultants Amnyos, mais aussi en s’appuyant sur les Opco ATLAS et AKTO), et vise à accompagner, avec l’appui de France Travail, des Cap emploi et des missions locales, le parcours des personnes en situation de handicap.

Pour 2024 quels sont vos objectifs et quels seront les événements majeurs de l’Agefiph ?

2024 va à nouveau être une année d’adaptation et de nouveautés. L’Agefiph va être un partenaire proactif du nouveau réseau pour l’emploi et de France Travail. Nous avons toujours à cœur de maintenir toujours la cohérence entre l’action de l’Agefiph et celle des pouvoirs publics : nous sommes en partenariat rapproché avec l’État, les collectivités territoriales et nos partenaires France Travail, les Cap Emploi, Cheops, les missions locales, le FIPHFP, l’APEC, etc.

L’Agefiph va poursuivre avec rigueur et efficacité le développement et la mise en oeuvre de son plan stratégique 2023-2027. Nous avons comme toujours la volonté d’activer tous les leviers pour une société d’égalité des chances où chacune et chacun peut exprimer ses compétences, ses talents, son savoir-faire et savoir être, réussir à vivre dignement et atteindre ses ambitions. Nous proposons notamment en ce début d’année un nouveau service d’accompagnement des entreprises sortant d’accord agréé par l’Etat, ouvert également aux autres entreprises qui ont potentiellement un besoin de recours important à nos services, pour leur permettre de poursuivre des politiques handicaps dynamiques. Nous avons ouvert aussi en ce début d’année notre nouvelle plateforme numérique d’appui à la professionnalisation des acteurs avec des nouveaux modules d’e-learning qui devraient intéresser l’académie France travail. Nous projetons par ailleurs d’expérimenter de nouvelles aides incitatives au cours de cette année ou l’année prochaine, si nos ressources nous le permettent. Enfin, il nous faut encore et toujours renforcer notre lisibilité : l’Agefiph n’est pas suffisamment connue comme un opérateur majeur de l’accompagnement des personnes en situation de handicap, des entreprises et des organismes de formation et CFA. Elle est trop souvent encore perçue comme un simple financeur ou opérateur de l’Etat.

Sans oublier de tout faire pour se rapprocher du taux d’emploi de 4% ! Derrière cette volonté, il y a des personnes compétentes, motivées, qui ne demandent qu’une seule chose : avoir le même droit que n’importe qui d’accéder à un emploi, pour s’émanciper et construire sa vie.

Concernant la nouvelle stratégie de l’Agefiph quelles seront les premières mesures mises en œuvre et à partir de quand ?

La nouvelle stratégie est offensive, orientée sur les services et l’accompagnement, en direction des personnes, des entreprises et des organismes de formation, en cohérence avec nos partenaires du Réseau pour l’emploi. Elle est aussi pensée au plus près des territoires.  Ce sont des solutions pour lever les freins à l’embauche et sécuriser les parcours professionnels des personnes en situation de handicap. C’est encore une offre élargie et adaptée aux entreprises qui sortent d’un accord agréé par l’Etat. Certaines grandes entreprises ont d’ailleurs anticipé les effets de la fin des accords agréés : nombre d’entre elles ont sollicité l’expertise de l’Agefiph pour engager la mutation.
Ce sont ces axes, réunis autour de la nouvelle offre de service de l’Agefiph, qui vont être développés en 2024.

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