Un jardin sensoriel est un espace conçu pour stimuler les sens à travers une variété d’éléments naturels et architecturaux. Il vise à offrir un environnement calme, apaisant et thérapeutique, permettant à ceux qui le visitent d’explorer et de développer leurs perceptions sensorielles, par exemple avec une variété de fleur d’été, ou des espèces vivaces . Ces jardins sont particulièrement bénéfiques pour les personnes en situation de handicap, car ils offrent des expériences multisensorielles adaptées à leurs besoins spécifiques.
Autisme, handicap moteur, trisomie 21, ou troubles cognitifs divers, chaque type de handicap peut trouver dans un jardin sensoriel des éléments conçus pour faciliter le bien-être, la stimulation sensorielle et la détente.
Qu’est-ce qu’un jardin sensoriel ?
Un jardin sensoriel est un espace extérieur organisé en fonction des cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. En intégrant des éléments naturels tels que les plantes, l’eau, les textures, les couleurs et les sons, le jardin sensoriel offre une palette d’expériences enrichissantes. Conçu de manière inclusive, il doit être accessible et répondre aux besoins particuliers de chaque visiteur, que ce soit pour une personne ayant un handicap mental, physique, ou sensoriel.
Pour chaque type de handicap, le jardin sensoriel peut être pensé comme un espace thérapeutique permettant d’éveiller les sens, de calmer les angoisses, de favoriser la motricité et d’améliorer l’interaction avec l’environnement, comme par exemple le jardin de Pauline couvert il y a quelques années.
Créer un jardin sensoriel adapté à différents handicaps
Accessibilité et mobilité
Pour les personnes à mobilité réduite ou ayant un handicap moteur, il est essentiel que le jardin soit parfaitement accessible.
Il faut privilégier des allées suffisamment larges pour permettre le passage des fauteuils roulants, avec des surfaces planes et antidérapantes. Les matériaux utilisés pour les chemins doivent être adaptés, comme des dalles lisses ou du gravier compacté, afin d’éviter tout obstacle ou risque de chute.
Les éléments interactifs, tels que les plantes à toucher ou les fontaines d’eau, doivent être à hauteur accessible. Pour les personnes avec des troubles moteurs plus légers, intégrer des équipements pour l’équilibre ou la motricité, comme des barres d’appui ou des parcours sensoriels tactiles, peut offrir une stimulation physique douce.
Stimuler les sens chez les personnes autistes
Pour les personnes avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), le jardin sensoriel doit avant tout être un lieu de calme et de sécurité. La création de zones de retrait, à l’abri du bruit ou des stimulations excessives, est essentielle pour éviter la surcharge sensorielle. Des plantes aux couleurs douces et des parfums non envahissants peuvent être intégrés pour favoriser la détente.
Les éléments tactiles comme des feuilles de différentes textures ou des fontaines douces permettent aux personnes autistes de s’engager de manière apaisante avec leur environnement. Il est aussi important de penser à la structure du jardin : des espaces clairement définis, avec des parcours clairs et prévisibles, peuvent apporter un sentiment de sécurité et d’ordre.
Favoriser la stimulation cognitive pour la trisomie 21
Les personnes atteintes de trisomie 21 bénéficient souvent d’activités qui renforcent leur éveil cognitif et sensoriel. Le jardin sensoriel peut ici jouer un rôle clé en offrant des activités interactives simples mais stimulantes. Planter des légumes ou des herbes aromatiques, par exemple, permet d’encourager des activités manuelles accessibles tout en éveillant les sens de l’odorat et du goût.
Des parcours de découvertes où chaque espace est dédié à un sens particulier – toucher des feuilles douces, entendre le bruissement du vent dans les bambous ou humer les fleurs – peuvent aussi renforcer les capacités d’attention et de concentration. L’utilisation de couleurs vives et de textures variées aide à capter l’intérêt et à encourager l’exploration.
Adapter le jardin aux handicaps cognitifs et sensoriels
Pour les personnes ayant des handicaps cognitifs ou sensoriels (par exemple, une déficience visuelle ou auditive), il faut adapter le jardin de manière plus précise. Pour les déficients visuels, privilégiez des contrastes forts entre les couleurs des plantes et des matériaux pour permettre une meilleure identification des éléments du jardin. Des textures variées, comme des tapis de mousse, du gravier fin ou des écorces, peuvent également servir de repères tactiles, comme ce jardin créé par la fondation Anaïs.
L’ajout d’éléments auditifs, comme des carillons ou des petites cascades, permet aux personnes avec une déficience visuelle de s’orienter et de se repérer dans l’espace. À l’inverse, pour les personnes sourdes ou malentendantes, privilégiez des éléments visuels captivants, comme des jeux de lumière, des sculptures colorées ou des plantes en mouvement pour compenser l’absence d’apport auditif.
Les bienfaits d’un jardin sensoriel pour les personnes handicapées
Un jardin sensoriel bien conçu peut avoir des effets positifs significatifs sur la santé et le bien-être des personnes en situation de handicap. Il offre un cadre stimulant tout en étant apaisant, favorisant l’épanouissement personnel à travers des activités simples et accessibles.
Les bienfaits sont essentiellement :
- la réduction de l’anxiété et du stress,
- l’amélioration des capacités motrices pour les personnes ayant un handicap moteur, ou une faible mobilité,
- la stimulation cognitive et sensorielle pour tous,
- la socialisation des personnes entre elles
- l’inclusion de chacun dans la démarche de partage naturel avec des personnes ayant un handicap.