Environ 1000 jeunes devraient être recrutés en service civique, d’ici 2022, pour sensibiliser les gestionnaires d’ERP au thème du handicap en tant qu’Ambassadeurs de l’accessibilité.
Donner une nouvelle impulsion à la mise en accessibilité des ERP – établissements recevant du public – en sensibilisant leurs responsables à la problématique du handicap : Tel est le concept du dispositif « Ambassadeurs de l’accessibilité » dont le déploiement national a été annoncé ce lundi 25 mai par Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier Ministre chargée des personnes handicapées et Sarah El Haïry, Secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Engagement.
Des jeunes en service civique à la rencontre des gérants d’ERP
Concrètement, la mission des Ambassadeurs de l’accessibilité reposera sur un contrat en service civique, ouvert sans condition à tous les jeunes de 16 à 25 ans, et jusqu’à l’âge de 30 ans pour les personnes en situation de handicap. Organisés en binômes, leur rôle au quotidien consistera à aller à la rencontre des gestionnaires d’Établissements Recevant du Public (ERP), et notamment de ceux qui n’ont pas encore régularisé leur situation en matière d’accessibilité. Ils devront alors les sensibiliser au thème du handicap, les informer sur les différentes démarches à réaliser et leur apporter des conseils… et ce à l’aide de supports numériques qui leurs seront fournis au préalable. Les ambassadeurs seront également chargés d’évaluer le niveau d’accessibilité de chaque établissement visité, dans le but de constituer une base de données sur la plateforme participative Acceslibre.info qui sera bientôt lancée officiellement. Celle-ci permettra également à chaque citoyen de recenser les lieux accessibles qu’il aura visités.
Le Gouvernement évoque ainsi le recrutement de 1000 jeunes volontaires qui « accompagneront les communes ou établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) afin d’apporter au plus près du terrain l’information et le soutien dont les gestionnaires de petits ERP ont besoin : sensibilisation aux enjeux de l’inclusion des personnes en situation de handicap, accompagnement et conseils pour l’éventuelle réalisation de travaux d’accessibilité, dont la diffusion d’informations relatives aux aides locales permettant de les financer ».
Déjà mis en œuvre en 2020 à titre expérimental dans plusieurs villes – communauté d’agglomération de Vannes, commune de Clichy-la-Garenne, Chartres – ce dispositif devrait donc être instauré sur l’ensemble du territoire national avant fin 2022.
Par ailleurs, le jeunes engagés pourront se voir confier des missions complémentaires en lien avec les enjeux et projets locaux visant à l’inclusion des personnes en situation de handicap, dans les domaines par exemple de l’éducation, de la santé, de la solidarité, de la lutte contre les discriminations, de la culture, du sport.
Encourager les collectivités locales à accueillir des jeunes sensibles au handicap
À travers ce dispositif, le Gouvernement souhaite également encourager les communes et les établissements publics de coopération intercommunales (EPCI) à accueillir des jeunes qui souhaitent s’engager en Service Civique autour d’un objectif d’accessibilité et d’inclusion des personnes en situation de handicap. À noter que cet accueil pourra être géré directement par les communes et EPCI ou par l’intermédiaire d’organismes partenaires déjà agréés à cette fin. La mission des Ambassadeurs de l’accessibilité durera entre 6 et 12 mois, à raison de 24 heures hebdomadaires minimum. L’indemnité des volontaires, d’un montant minimum de 580 euros nets par mois, sera directement financée par l’État à hauteur de 81 % (473 euros), l’organisme d’accueil prenant en charge la partie restante.
Près d’un ERP sur deux n’a pas encore engagé de démarches de mise en accessibilité
Selon les dernières informations communiquées par le Gouvernement, il y aurait aujourd’hui encore 750 000 à 900 000 ERP non engagés dans des démarches de mise en accessibilité – sur les 2 millions d’ERP recensés en France, soit près d’un sur deux.
Toutefois, 350 000 se sont déjà déclarés accessibles avant 2015 et 700 000 sont d’ores et déjà entrés dans le dispositif des agendas d’accessibilité programmés (AD-AP), mesure permettant de planifier la mise en accessibilité d’un établissement.
Le Gouvernement précise que « près de 90 % de ces établissements relèvent de la 5ème catégorie des ERP », à savoir des établissements de proximité tels que des petits commerces (boulangers, coiffeurs, le tabacs-presses, pharmacies…).
« Inciter tous les jeunes qui cherchent une expérience formatrice à se tourner vers ces missions a du sens, commente en ce sens Sophie Cluzel. Cette expérience de Service Civique est extrêmement formatrice et peut constituer un formidable tremplin vers l’emploi. Par ailleurs, elle sensibilise toute la société aux enjeux du handicap. C’est gagnant – gagnant. ».
Des propos complétés par ceux de Yann Jondot, actuel premier adjoint au Maire et ancien Maire de Langoëlan, ambassadeur des Ambassadeurs de l’accessibilité : « L’accessibilité, pour nous c’est vraiment la liberté. Aujourd’hui il y a des personnes qui s’occupent de demain mais qui se rendent compte de l’importance du présent. A travers leur dynamisme, les ambassadeurs apportent du lien social et du lien entre les générations, qui est très positif. Ça veut dire que c’est possible ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur les démarches à suivre pour être recruté en service civique, rendez-vous sur le site dédié : https://www.service-civique.gouv.fr/jeunes-volontaires/
Des offres de recrutement spécifiques aux ambassadeurs de l’accessibilité devraient y être mises en ligne progressivement.