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Accessibilité au Québec : le chemin est encore long, très long !

image de terrasses inaccessibles aux fauteuils roulants à Québec à cause du mobilier
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Contrairement à la croyance très répandue en France, le Québec n’est pas un exemple en matière d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Il n’existe en effet pas d’obligations dans ce domaine mais uniquement des recommandations, en ce début d’été, l’accessibilité des terrasses est plus particulièrement pointée du doigt.

La Charte des droits et des libertés de la personne (qui est notre Loi 2005, en version ultra réduite) stipule simplement : « En vertu du droit à l’égalité, tel que défini par la Charte des droits et libertés de la personne, les municipalités, de même que tout ministère ou organisme public ayant des responsabilités en matière d’aménagement du territoire, doivent s’assurer de l’accessibilité des espaces publics extérieurs ou offrir, sur une base individuelle, des mesures d’accommodement raisonnables sans contrainte excessive. » Or, cette notion d’accommodement raisonnable est très floue et largement critiquée par les associations car elle ouvre à une interprétation très vaste et souvent réductrice à l’accessibilité.

Pas d’obligation
Dans un article paru récemment sur le site québécois lactualité.com Steven Laperrière, directeur général du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) dénonce le fait qu’il n’y ait pas de loi sur l’accessibilité dans la province
. Une situation qui a des conséquences quotidiennes comme on peut l’imaginer pour les personnes à mobilité réduite et notamment celles qui se déplacent en fauteuil roulant.   

Dans cet article, il pointe du doigt les manques d’accessibilité des terrasses qui sont pourtant des points de rencontre et de convivialité entre amis. Son organisation a recensé plus de 200 terrasses qui n’étaient pas accessibles aux personnes handicapées, à Montréal.

« Ce qu’on entend par “pas accessible », c’est que quelqu’un avec un fauteuil ne peut pas rentrer sans aide », explique Steven Laperrière dans cet article. Une notion qui nous paraît assez éloignée de la pleine autonomie et de la ville inclusive que revendiquent les associations et personnes handicapées en France. Que ce soit l’accès physique à la terrasse ou le mobilier qui la compose, nombreux sont les obstacles qui interdisent leur fréquentation aux personnes en fauteuil roulant.

L’inaccessibilité est une constante répandue
Anne-Sophie Verreault, codirectrice du Carrefour familial des personnes handicapées, rappelle de son côté le manque de sensibilisation flagrant aux besoins d’accessibilité et souligne que l’inaccessibilité des terrasses est un problème « répandu », qui ne se limite pas à Montréal et à Québec.

Entre plainte et compréhension
Ces représentants de la population des personnes en situation de handicap réclament une législation locale plus claire et plus contraignante de manière à ce « qu’il n’y ait personne qui soit exclu de nulle part ». Elles soulignent toutefois que plusieurs restaurateurs sont « de bonne foi », et que certains ne sont pas au courant de leur devoir de fournir un « accommodement raisonnable » aux personnes utilisant un fauteuil roulant.

Comme quoi, même en 2023 malgré les torrents de communication et de sensibilisation à l’accessibilité, le handicap reste encore trop souvent dans la marge de la société.

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