Écouter cet articleÀ l’heure où les lycéens sont appelés à faire leurs vœux sur Parcoursup, la Fédération des Aveugles de France alerte sur le manque d’accessibilité numérique dont font l’objet de nombreux sites web d’établissements de l’enseignement supérieur.
Alors que les inscriptions et formulations des vœux ont débuté ce mercredi 18 janvier sur la plateforme d’admission post-bac Parcoursup, la Fédération des Aveugles de France dénonce le manque d’accessibilité numérique de nombreux sites de l’enseignement supérieur.
Si Parcoursup est accessible, les sites des universités le sont moins…
Ainsi, la Fédération des Aveugles de France se réjouit de l’accessibilité de la plateforme Parcoursup, qu’elle juge effective, mais elle s’inquiète de celle des sites des établissements vers lesquels les étudiants sont redirigés, à commencer par ceux des universités.
En ce sens, elle constatait dans une étude[1] publiée au printemps 2022 qu’un trop faible nombre de sites web d’universités françaises respectait les obligations légales en matière d’accessibilité numérique[2].
« Ce manque d’accessibilité constaté, au-delà du respect des obligations légales, compromet voire interdit aux étudiants déficients visuels des conditions d’études identiques à celles de leurs homologues voyants puisqu’ils n’accèdent pas aux outils pédagogiques indispensables, avait alors déploré la FAAF. Pour la Fédération, l’accès aux formations pour les personnes déficientes visuelles est un enjeu majeur pour garantir l’employabilité. Or, aujourd’hui, plus de la moitié des personnes handicapées visuelles sont au chômage ».
« Une inscription impossible dans un environnement numérique inaccessible »
Par la suite, la Fédération des Aveugles de France avait mobilisé, en novembre 2022, les acteurs de l’enseignement supérieur et les universités lors d’un Webinaire, afin d’échanger sur les bonnes pratiques et les actions prioritaires à mettre en place en faveur de l’accessibilité numérique dans l’enseignement.
L’occasion pour eux d’entendre le témoignage édifiant d’Anne-Sophie, étudiante malvoyante à l’université de Marseille, en master 2 Parcours Handicap et Dépendance : « L’inscription est impossible à réaliser dans un environnement numérique inaccessible. Poursuivre ses études relève du parcours du combattant, avait-t-elle déclaré. Quand il faut 20 minutes pour un étudiant voyant pour lire un document, une personne déficiente visuelle doit y consacrer au moins 2h30 ».
C’est face à ces constats, et à un moment où débute une période cruciale pour tous les jeunes qui vont devoir formuler leurs vœux sur Parcoursup, que la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France souhaite interpeller les pouvoirs publics pour faire évoluer au plus vite cette situation.
« À l’heure des discussions autour de l’âge de départ à la retraite, nous nous battons pour favoriser l’accès à l’enseignement et donc à l’emploi. Nous restons ainsi fidèles à notre devise « la citoyenneté, ça nous regarde ! », et nous resterons mobilisés pour que les personnes aveugles et malvoyantes ne soient pas considérés comme des sous-citoyens », a ainsi lancé Bruno Gendron, président de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France.
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