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Anne Baltazar révèle le nouveau plan d’action de l’Agefiph

Branly – Spot 2 – PC
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Regard sur le nouveau plan stratégique de l’Agefiph avec sa présidente Anne Baltazar

Le 21 février dernier, l’Agefiph adoptait son nouveau plan stratégique. Trente années après sa création, et forte de sa contribution aux résultats enregistrés qui voient notamment le nombre de salariés employés dans les entreprises du secteur privé augmenter régulièrement, l’ Agefiph souhaite réaffirmer son engagement au service de l’emploi des personnes handicapées, tout en rénovant son action. Nous avons pu échanger avec Anne Baltazar, Présidente de l’Agefiph, sur cet imposant chantier qui va commencer à se déployer dès cette année. 

Ce plan rénove et relance de manière importante les ambitions et les actions de l’association. En effet, le conseil d’administration est résolu à se rapprocher du terrain et à forger des partenariats solides avec les organismes spécialisés d’aide à l’emploi pour mieux accompagner les personnes handicapées vers et dans l’emploi. Et ce en renforçant le maintien dans l’emploi des personnes en risque de désinsertion professionnelle et en apportant des aides et des prestations mieux adaptées aux besoins des personnes handicapées. Ce nouveau positionnement s’appuie sur cinq axes majeurs : permettre des parcours professionnels sécurisés dans le cadre d’une offre d’intervention rénovée, évolutive et en appui des dispositifs de droit commun ; renforcer et mieux cibler la mobilisation du monde économique et social pour l’emploi des personnes handicapées ; renforcer l’accès des personnes handicapées à la formation de droit commun comme l’un des éléments du parcours ; agir sur le réseau d’acteurs de l’emploi, de la formation, de l’orientation et du travail au bénéfice de l’emploi des personnes handicapées ; et enfin être plus lisible et plus visible.





Anne Baltazar, la présidente de l’ Agefiph, réaffirme que la sécurisation des parcours, est une composante essentielle de la nouvelle orientation de l’Agefiph :
« L’Agefiph veut se repositionner et assumer encore mieux et davantage encore ses missions en devenant plus que simple gestionnaire et financeur, c’est-à-dire acteur à part entière de la politique publique en matière d’emploi, d’orientation et de formation des personnes handicapées ». Et Madame Baltazar de poursuivre : « Nous allons regarder et suivre le parcours d’une personne vers l’emploi sous les angles de l’insertion, du placement, de la prévention de la désinsertion professionnelle pour surtout éviter les ruptures qui peuvent reconduire la personne à la case départ. Nous devrons lever les freins, prévenir et empêcher les ruptures dès lors qu’elles produisent ou sont en passe de se produire. Si cela n’est pas possible, faire en sorte qu’elles aient le moins d’incidence possible sur la personne. Nous allons travailler avec les organismes de placement spécialisés (OPS) pour fluidifier l’accès et le maintien en emploi. Le but est de mettre en place un continuum d’interventions pour combler tous les vides qui existent dans l’accompagnement financé par l’Agefiph. Je crois beaucoup à des réponses plus fluides pour un accompagnement vers l’emploi durant tout le parcours de la personne. Nous voulons aussi  être une force de proposition pour les partenaires nationaux et territoriaux, notamment auprès de l’État, qui nous a positionnés dès le départ dans la loi, pour définir avec lui les priorités en matière d’emploi des personnes handicapées. »





La formation comme levier du parcours professionnel des personnes handicapées, c’est un peu le serpent de mer, mais cette fois-ci les moyens seront plus appropriés avec plus d’exigence. Madame Baltazar dépeint la situation : « Aujourd’hui nous consacrons un tiers de notre budget à la formation des personnes handicapées. Désormais, nous allons faire encore mieux, en substituant pour partie le volume des heures achetées par des actions auprès des acteurs de la formation, pour que ceux-ci lèvent les freins à l’accueil des personnes handicapées et leur donnent plein accès au droit commun de la formation avec une accessibilité physique et pédagogique à chaque fois que cela est nécessaire. » …  « Nous finançons des stages de formation par apports de crédits aux financeurs de droit commun, nous ne sommes pas toujours sûrs que ces financements bénéficient à des personnes handicapées. Les effets de la formation en matière de qualification et de retour à l’emploi ne sont, de plus, pas suffisamment mesurés. Il n’est pas question de tout arrêter mais nous allons mieux apprécier chaque cas pour faire autrement et optimiser la mobilisation des fonds. Nous souhaitons aussi progresser sur les actions collectives, et également agir davantage en faveur de l’acquisition des prérequis, car il y a apparemment un vrai frein dans l’accession aux formations qualifiantes par carence dans les pré requis. » Et de préciser : « Cela a pour objectif de permettre aux personnes handicapées d’accéder aux formations qualifiantes de droit commun. C’est l’un des axes majeurs de la nouvelle politique de l’Agefiph. Le droit commun autant que possible et des actions spécifiques autant que de besoin, avec bien sûr la notion de compensation des désavantages induits par la situation de handicap. Tout cela s’associe à la notion de parcours professionnel. Nous allons donc agir sur le droit commun et les organismes de formation pour qu’ils soient plus accueillants. Bien sûr, cette approche est très personnalisée et si cela s’avère nécessaire nous adapterons des mesures de compensation au droit commun, déjà par un dialogue avec les formateurs et la mise en œuvre d’outils pédagogiques, sans pour autant aller jusqu’à l’accessibilité des établissements qui ne dépend pas de nous. Tout cela, nous n’allons pas le faire seuls, nous ouvrons des chantiers avec les acteurs de la formation. Les délégués régionaux sont mandatés pour aller négocier les questions de formation et d’emploi avec les CREFOP et dans le cadre des PRITH. Cela se faisait jusqu’à présent naturellement mais aujourd’hui le conseil d’administration l’a inscrit dans sa politique, l’organise et le valorise. »

L’un des axes qui portera la nouvelle politique passe par la mobilisation des entreprises et du monde économique et social pour l’emploi des personnes handicapées et notamment par une offre renforcée pour les PME/TPE. « Ce que nous attendons des entreprises, c’est qu’elles continuent à se mobiliser pour l’emploi des personnes handicapées dès l’embauche par la recherche des compétences, sans craindre de recruter des personnes handicapées. Dans ce domaine, les PME représentent un enjeu majeur, même si elles n’ont pas toujours les ressources internes pour mener une politique handicap de grande ampleur. C’est l’une de nos cibles prioritaires, avec laquelle nous voulons mener des plans d’actions sectoriels et territoriaux efficaces », confie Anne Baltazar. Hors du champ des besoins d’appui au recrutement ou au maintien dans l’emploi, les entreprises ont fait remonter quatre axes de besoins : une information générale (ex : sur la réglementation en vigueur), du conseil sur une situation particulière, des outils pour informer et sensibiliser en interne, et enfin un accompagnement pour concevoir et mettre en œuvre une action ou un plan d’action, voire une politique d’emploi des personnes handicapées. Malgré la multitude d’offres proposées par les différents acteurs pouvant intervenir auprès des entreprises, ces besoins sont encore insuffisamment couverts.
« Pour cela nous allons proposer aux entreprises une offre de service renforcée et mieux adaptée à leurs besoins, avec pour base une offre socle pour informer, conseiller, outiller et accompagner les entreprises. L’Agefiph va continuer à répondre à toutes les demandes des entreprises mais dans certains cas, notamment celles sous accord, notre intervention ne sera peut-être pas gratuite. C’est pourquoi l’Agefiph repense son offre de service aux entreprises, en proposant aux TPE/PME une offre renforcée, et en contribuant à la « dynamisation de la négociation collective ».

Enfin, et si nous sommes très loin d’avoir balayé toute la nouvelle stratégie de l’Agefiph, nous allons conclure par l’innovation. Ouverte aux mutations de son environnement immédiat, mais également à celles qui touchent ses thématiques de prédilection, l’Agefiph va faire de l’innovation un enjeu à part entière et un des moteurs de la refondation de son offre d’intervention.

De manière générale, une priorité sera donnée à l’innovation dès lors qu’elle va concourir à développer la capacité pour l’Agefiph d’inventer de nouveaux modes d’action et rénover son offre d’intervention en continu. L’innovation participe également très directement au renforcement de l’expertise de l’Agefiph, et ce faisant à son repositionnement à partir de sa capacité à produire de la connaissance ; une Agefiph également à terme plus performante grâce à l’exploitation des opportunités offertes par la révolution numérique et à la mobilisation de l’innovation opérationnelle pour améliorer la qualité de service rendue à ses bénéficiaires. Au final, et sur la base de l’ensemble de ces enseignements, l’Agefiph porte comme un enjeu pour le développement de l’emploi des personnes handicapées, le fait de transformer l’innovation en force de propositions, notamment à travers sa contribution à l’élaboration des politiques publiques.

Nous reviendrons régulièrement sur le nouveau plan stratégique de l’Agefiph, qui est à la fois dense et très varié. L’une des volonté de l’ Agefiph est d’ailleurs d’être plus visible et plus lisible. Nous saurons lui rappeler l’importance d’un média comme Handirect pour l’aider dans cette mission.

En photo : Anne Baltazar, présidente de l’Agefiph.

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