Par Signes et sens. Bien qu’une meilleure médiatisation des champions paralympiques ouvre des horizons nouveaux aux personnes handicapées, un trop grand nombre d’entre elles associent systématiquement le sport à la notion de compétition. Résultat ? Elles en arrivent à se persuader qu’elles n’en seront jamais capables, pensant qu’un club ne pourra pas les accueillir. Ces idées reçues sont à dépasser : le handicap n’est pas un obstacle à la pratique sportive. Bien au contraire.
Sport et handicap : quelle activité choisir ?
Un large éventail de disciplines sont accessibles et bénéfiques en fonction du handicap : plongée pour les tétraplégiques mais encore escalade, tennis de table, équitation. Les possibilités peuvent surprendre mais, pourtant, le choix reste large au vu du nombre d’handicapés en France. Des disciplines ont été spécialement créées par les fédérations handisport et sport adapté tels que le foot-fauteuil, le basket-fauteuil. Pour toutes les découvrir, consultez nos articles dédiés au handisport.
Coup de projecteur sur notre sélection “sport et handicap”, pour une pratique sans modération :
- La danse : c’est une discipline officielle de la Fédération Française de Handisport depuis 2020, et sans doute pas l’activité sportive à laquelle on pense en premier lorsque l’on se trouve en situation de handicap. Et pourtant ! La danse présente ce grand intérêt d’être à la fois une discipline sportive, avec des exigences élevées en matière de coordination corporelle, de synchronisation du corps sur des signaux externes, et de performance physique ; et c’est également une discipline artistique, qui interroge le monde par l’intermédiaire du corps : une notion essentielle pour beaucoup de personnes en situation de handicap. Enfin, la musique joue alternativement un rôle exutoire ou encourage à une forme de recueillement : à tester absolument !
- Les sports collectifs : foot, basket, hand, et pourquoi pas water-polo : la pratique d’un sport collectif est l’une des plus recherchées lorsque l’on se trouve en situation de handicap, et il y a de très bonnes raisons à cela : d’abord, la pratique collective permet de franchir le pas plus facilement, puisque l’on sait que l’on va se retrouver fondu dans un groupe, moins exposé que dans la pratique d’un sport individuel ; ensuite, on y trouve une émulation grâce à la dynamique du collectif, doublée de la joie tirée du sentiment d’appartenir à un groupe, avec la palette d’émotions qui en découle. Plusieurs disciplines sont disponibles à la pratique, parmi lesquelles on trouve le foot sous de nombreuses déclinaisons (cécifoot, foot fauteuil électrique, ou encore foot mal marchant), le basket-ball fauteuil, le handball sourd, etc.). Consultez les disciplines accessibles sur https://www.handisport.org/tous-les-sports/
- L’athlétisme : le dépassement de soi, au sein du collectif : l’athlétisme a toujours été la discipline reine s’agissant de sport et de handicap : c’est une des premières disciplines à avoir été inscrites au programme des tous premiers Jeux Paralympiques, à Rome en 1960. Parce qu’il regroupe un grand nombre d’épreuves faisant appel à des compétences physiques variées et appelant à différents types de performances, l’athlétisme permet à toute personne porteuse de handicap de trouver sa discipline, et de s’inscrire dans un schéma de progression à même de renforcer profondément l’estime de soi.
- La plongée subaquatique : là encore, on pense rarement à la plongée subaquatique lorsque l’on cherche à pratiquer un sport avec un handicap, et pourtant cette discipline présente de nombreux atouts : elle permet de s’affranchir de la pesanteur tout en changeant complètement d’environnement sensoriel. Une bulle d’oxygène pour de nombreuses personnes en situation de handicap…
- La randonnée : parce qu’elle est souvent représentée comme une activité de loisir familial en montagne, la randonnée est rarement envisagée comme pratique sportive tout court, et encore moins s’agissant de sport et de handicap. Pourtant, la randonnée est accessible à tous les types de handicaps, simplement en adaptant au besoin les itinéraires aux contraintes motrices des pratiquants. Elle présente alors l’avantage d’allier activité physique, éventuel dépassement de soi, et immersion dans un environnement naturel, pour une déconnexion du quotidien.
Consultez le guide de Handisport.org pour connaître la liste des sports affiliés à la Fédération Française de Handisport et les possibilités de pratique en fonction du handicap :
https://guide.handisport.org/catalogues/index.html?page=102-103#page/102-103
Sport et handicap : Des bienfaits inestimables
Pour une personne en situation de handicap, pratiquer un sport procure des avantages précieux, dont la lutte contre les effets nocifs de la sédentarité mais aussi de l’isolement. Tout comme pour un sujet valide, l’estime de soi augmente tout naturellement.
Des témoignages convaincants
> Elie, 21 ans et infirme moteur cérébral, pratique différentes activités sportives dans le cadre des établissements médicaux sociaux. Sa maman témoigne : « Le sport est important pour lui car c’est un moment privilégié durant lequel son corps n’est pas seulement l’objet de soins ».
> Gaëlle, 51 ans et malvoyante, pratique le tandem dans un club de cyclotourisme : « Je désirais rencontrer des personnes valides. Sans activité professionnelle, je commençais à déprimer. Le club m’a permis de me réinscrire dans une vie socialisante, de me créer un réseau d’amis au sein duquel j’ai trouvé ma place ».
> Jean-Michel, 53 ans et paraplégique, ne s’est pas arrêté de pratiquer malgré son accident : « Jeune, explique-t-il, je faisais beaucoup de sport. Après mon accident, j’ai toujours été conscient de l’importance de cultiver mon autonomie afin de mouvoir les deux-tiers de mon corps mort avec le tiers qui reste valide. Dès que je l’ai pu, je me suis orienté vers la pratique de plusieurs sports comme le tennis de table, le cyclisme et même le ski. Cela fait 19 ans que je pratique le sport avec mon handicap. Pour moi, qu’il soit pratiqué en loisirs ou en compétition, le sport me permet d’échanger, de partager des passions, de repousser mes limites… Mais pas tout seul, avec les autres ».
Sport et handicap : Quelques conseils pour débuter
La première démarche consiste à consulter un médecin et suivre ses recommandations en fonction du handicap. Il s’agira alors de choisir une ou des activités qui correspondent aux possibilités motrices mais, surtout, qui procurent du plaisir, condition essentielle de l’assiduité. Il est préférable d’opter pour des pratiques de groupe de manière à y inclure un aspect convivial et relationnel. Privilégiez la régularité, plutôt que la prouesse physique et des efforts inconsidérés qui ne feraient que vous démotiver.
Les clubs sportifs
Plusieurs possibilités sont offertes pour se mettre au sport quel que soit son handicap :
1) Les associations spécifiques : les personnes souffrant d’un handicap mental ou physique peuvent se rapprocher d’un club de « Sport adapté ». Une liste exhaustive est disponible sur le site www.ffsa.asso.fr. Elles peuvent également contacter le comité départemental de sport adapté par téléphone.
2) Les associations en milieu valide : il existe un réseau spécifique de « Clubs sport handicap ». Il s’agit de clubs organisés pour accueillir les personnes en situation de handicap. Proposant des créneaux pour pratiquer avec les licenciés valides, ils mettent également en place des séances spécifiques d’initiation et de découverte, que ce soit dans un objectif de loisirs ou pour préparer à la compétition. Un site informatif : www.handiguide.gouv.fr.
3) Les associations classiques : il faut savoir que certains clubs sportifs dits « normaux » accueillent des personnes handicapées à condition d’en faire la demande. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre mairie et des clubs existants à proximité de votre domicile.
Didier Constant