L’impact du coronavirus sur les personnes handicapées en Grande-Bretagne
Par Jean-Christophe Verro. L’ “Office for National Statistic” (l’INSEE Britannique) a mené une enquête sur le Coronavirus et ses impacts sociaux sur les personnes handicapées qui a été mis à jour les 24 septembre et 4 octobre 2020. Ses résultats ont été publiés en intégralité sur son site internet (ons.gov.uk). Voici un aperçu des grands constats de cette enquête.
Plus de 8 personnes handicapées sur 10 (83%) contre environ 7 personnes non handicapées sur 10 (71%) ont déclaré qu’elles étaient «très inquiètes» ou «plutôt inquiètes» des effets de la pandémie de coronavirus (COVID-19) sur leur vie.
Le fait d’être ou non dans une zone confinée ne semble pas avoir affecté le niveau d’inquiétude signalé par les personnes handicapées, tout comme pour celles qui ne le sont pas.
Environ 5 personnes handicapées sur 10 (50%) qui recevaient des soins médicaux avant le début de la pandémie de coronavirus, ont indiqué qu’elles ne recevaient actuellement un traitement que pour une partie réduite de leurs affections (29%), ou que leur traitement avait été annulé ou pas commencé (22%). Comparativement moins de 3 personnes non handicapées sur 10 (27%) avaient un problème de santé ou recevaient des soins avant la pandémie.
Plus de 4 personnes handicapées sur 10 (45%) ayant déclaré avoir reçu un niveau de traitement réduit ou vu leur traitement annulé ont déclaré que leur santé s’était détériorée pendant cette période.
Les personnes handicapées (17%) étaient également plus susceptibles de signaler un problème de santé nouveau ou aggravé que les personnes non handicapées (6%).
Des effets sur l’anxiété et le bien-être amplifiés
Près de la moitié (47%) des personnes handicapées ont déclaré une anxiété élevée (un score de 6 sur 10 ou plus) en septembre 2020, contre moins d’un tiers (29%) des personnes non handicapées.
Les personnes handicapées ont signalé plus fréquemment que les personnes non handicapées en que la pandémie de coronavirus affecte leur bien-être car elle aggrave leur santé mentale (41% pour les personnes handicapées contre 20% pour les personnes non handicapées).
Elles se sentent seules et elles passent trop de temps seules.
Elles se sentent comme un fardeau pour les autres, et n’ont personne à qui parler de leurs inquiétudes.
Les inquiétudes concernant l’avenir sont parmi les effets les plus fréquemment cités sur le bien-être des personnes handicapées (68%) et non handicapées (64%).
Cependant, les personnes handicapées étaient moins optimistes quant à l’avenir que les personnes non handicapées, avec 1 personne sur 10 (11%) de personnes handicapées pensant que la vie ne reviendra jamais à la normale, contre seulement 1 personne sur 20 (5%) non handicapée.
Une plus grande proportion de personnes handicapées (83%) que de personnes non handicapées (77%) a soutenu l’application «stricte» ou «très stricte» par la police des règles gouvernementales visant à lutter contre le coronavirus telles que la distanciation sociale.
Les personnes handicapées étaient moins susceptibles de socialiser au sein de grands groupes que les personnes non handicapées (seulement 5% de personnes handicapées contre 9% de personnes non handicapées).
Les personnes handicapées plus souvent que les personnes non handicapées ont indiqué que le coronavirus avait affecté leur vie en termes de :
- Bien-être (62% pour les personnes handicapées, contre 42% pour les personnes non handicapées)
- Santé (28% contre 7%)
- Accès aux soins de santé pour les problèmes non liés au coronavirus (43% contre 20%)
- Accès à l’épicerie, aux médicaments et aux produits essentiels (31% contre 12%)
- Relations sociales (30% contre 21%)
Les personnes handicapées, moins souvent que les personnes non handicapées, ont fait état de préoccupations concernant :
- Les projets personnels de voyage (45% pour les personnes handicapées contre 58% pour les personnes non handicapées)
- Travail (24% contre 37%)
- Écoles et universités (16% contre 28%)
- Projets de déplacements professionnels (6% contre 10%)
Environ 62% des personnes handicapées ont déclaré que le coronavirus (COVID-19) avait affecté leur bien-être en septembre 2020, contre 42% pour les personnes non handicapées. Pour les personnes handicapées, cette préoccupation est restée signalée à un niveau similaire à celui de juillet 2020 (58%); pour les personnes non handicapées, les déclarations de cette préoccupation ont légèrement augmenté par rapport à juillet 2020 (37%) 1.
Par rapport à une période antérieure à la pandémie de coronavirus (dans l’année se terminant en juin 2019), toutes les évaluations du bien-être des personnes handicapées restent plus faibles en septembre 2020.
En moyenne, les personnes handicapées ont généralement tendance à rapporter des notes plus faibles sur les quatre mesures de bien-être que les personnes non handicapées.
Les personnes handicapées avaient en moyenne moins de satisfaction à l’égard de la vie (6,2 contre 7,1), pensaient que les choses dans leur vie valaient moins la peine (6,7 contre 7,7), se sentaient moins heureuses ( 6,2 contre 7,3) et étaient plus anxieux (5,0 contre 3,8) que les personnes non handicapées en septembre 2020.