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Dossier mobilité : ce qui doit changer en 2023

Dossier mobilité : ce qui doit changer en 2023
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Dans le cadre de la semaine de la mobilité, nous vous proposons un dossier dédié sur notre site du 3 au 7 avril. L’accès à la mobilité est un droit fondamental qui est encore loin d’être respecté. Les politiques décisionnaires doivent pousser plus loin leurs mesures et les appliquer pour permettre une vraie avancée de l’accès à la mobilité.

Parce que le sujet des personnes en fauteuil roulant revient très souvent lors de débats concernant la mobilité réduite, on en oublierait presque que les usagers peuvent être porteurs de nombreux autres handicaps. Et les décideurs ne sont pas forcément très attentifs à ces situations. « Accéder à l’information, se déplacer en autonomie, être aidé et orienté pour accéder aux mêmes services que les autres… Toutes ces actions a priori banales restent difficiles pour de nombreuses personnes du fait de leurs difficultés de compréhension », rappelle l’Unapei, une association engagée auprès des personnes handicapées intellectuelles, autistes, polyhandicapées et porteuses de handicaps psychiques.

Prendre en considération tout le monde

La France est très loin d’être première de la classe en termes d’adaptation sur la mobilité. Les associations interpellent d’ailleurs régulièrement le Gouvernement pour que des initiatives soient organisées et que les droits des personnes en situation de handicap soient respectés. Par exemple, l’Unapei appelait dernièrement à « Former les personnes en charge de l’accueil dans les services publics afin de garantir un accueil adapté et des points d’information accessibles ». Et face à une absence de réponse de la part des autorités, les associations expriment régulièrement leur mécontentement. « Ce n’est pas dans les habitudes de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France (FAAF) d’interpeller directement des leaders d’opinion, mais face aux promesses non tenues depuis le 11 février 2005, date de la Loi sur l’égalité des droits et des chances, de la participation et de la citoyenneté des personnes handicapées la Fédération a décidé de sortir de sa réserve », commentait ainsi la FAAF en 2022.

Pousser pour une meilleure accessibilité des transports en commun …

« À mes yeux, le respect envers les personnes en situation de handicap à Lyon au niveau de la mobilité n’est pas total en 2023. Pour autant, j’ai l’impression que ça s’améliore de semaines en semaines dans les transports en commun lyonnais », témoigne Alex Renaud-Bourbon, étudiant en situation de handicap qui habite à Lyon. Et en effet, en France, seule la ville de Bordeaux possède le label « Destination pour tous », qui est la preuve d’un engagement concret dans l’accueil des personnes en situation de handicap de la ville, notamment au niveau des transports. L’hexagone doit prendre exemple sur la ville bordelaise et continuer ses efforts, principalement dans les villes comme Paris ou Marseille, qui sont loin d’être au point sur ces questions.

… et relancer l’accessibilité des trains !

De la même manière, il faut impérativement continuer à rendre les trains et les gares plus accessibles. De nombreuses personnes se privent de prendre le train. Sur les 3000 gares françaises, seulement 350 étaient déclarées comme « accessibles » en 2021 par la SNCF, tandis que 750 d’entre elles étaient inscrites à un programme d’accessibilité. Le gouvernement français avait également ciblé 158 gares différentes en 2019 dans lesquelles il fallait absolument organiser des travaux pour les rendre plus accessibles. En 2022, seuls 78 de ces points ont été équipés pour accueillir correctement les personnes en situation de handicap jusqu’au quai. Et ce n’est pas tout, pour les personnes malentendantes ou malvoyantes, les informations en gare restent très peu accessibles. « La communication sonore est trop rapide, déplore par exemple Natân Breton, malentendant, on a du mal à comprendre ».

Des trottoirs plus accessibles pour une meilleure mobilité

La France doit également trouver un moyen de rendre les trottoirs plus accessibles. En ville, comme à la campagne, les trottoirs sont un des premiers facteurs qui bloquent les personnes en situation de handicap vers une autonomie dans leur mobilité. «Avant 2019 et 2021, je ne me déplaçais pas du tout seul dans mon propre quartier et toujours accompagné car ma plus grande difficulté résidait dans l’accessibilité des rues, raconte Alex Renaud-Bourbon. Les trottoirs non rénovés qu’on ne passe pas avec un fauteuil roulant, c’est tout à fait inadmissible et il y a encore un travail à effectuer de ce point de vue !»

Dans une enquête d’APF France Handicap sur l’accessibilité en France réalisée en 2020, 74% des personnes en situation de handicap et 81% des personnes se déplaçant avec une poussette se déclaraient insatisfaites de l’état des rues françaises.

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