À l’occasion du 5e comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, le Gouvernement a complété et précisé la mise en oeuvre de sa feuille de route en la matière.
Pour faire suite aux Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, qui ont eu lieu les 27 et 28 septembre 2021, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, ont réuni, ce vendredi 21 janvier, le 5e comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie. Les ministres en ont profiter pour saluer l’engagement des professionnels de la psychiatrie. Ils ont également appelé à la mobilisation de tous les acteurs du secteur, notamment pour amplifier la mise en œuvre de la feuille de route « santé mentale et psychiatrie », enrichie par les Assises de la santé mentale.
Dans un contexte de fortes tensions démographiques et alors que la demande de soins s’est particulièrement accrue sous l’effet de la crise Covid, Olivier Véran a souligné la capacité du secteur de la santé mentale et de la psychiatrie à innover dans l’intérêt de la prise en charge des Français. Il a rappelé que « la préservation de la santé mentale des Français est une préoccupation constante du Gouvernement ». « En témoignent, commente-t-il, les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, clôturées par le Président de la République en septembre dernier, preuve d’un engagement au plus niveau de l’Etat pour faire de la santé mentale une priorité sociétale. Les mesures qui y ont été annoncées ont considérablement enrichi la feuille de route du Pr Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la Psychiatrie ».
De la prévention à l’amélioration de l’accès au parcours de soins
Aujourd’hui, la feuille de route pour la santé mentale et la psychiatrie est composée d’une cinquantaine d’actions déclinées autour de plusieurs grands axes.
La feuille de route comporte un volet dédié à la « promotion du bien-être mental et la prévention de la souffrance psychique » Ainsi, Olivier Véran a rappelé que tout au long de la crise, l’état de santé mentale de la population a été régulièrement suivi notamment via les enquêtes de Santé Publique France. Pour sensibiliser le grand public aux risques en santé mentale liés à la crise épidémique, et lutter contre la stigmatisation des troubles psychiques, des campagnes nationales de communication et de prévention ont été mises en place en 2021 et seront poursuivies.
Autre aspect lié à la prévention : les Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM). Initialement développés dans le milieu universitaire, ceux-ci permettent une détection précoce de la souffrance psychique par les pairs, concernent déjà 10 000 secouristes. Leur montée en puissance se poursuit et s’élargit à de nouveaux publics et à de nouveaux secteurs professionnels.
À noter que le dispositif VigilanS de prévention de la récidive suicidaire est déployé aujourd’hui dans 16 régions. Il a concerné l’an passé 22 000 personnes. Il est complété depuis le 1er octobre dernier par la ligne 3114 du numéro national d’appel de prévention du suicide. Les 11 centres répondants, dont 3 ouverts 24h/24, assurent aujourd’hui la réponse pour l’ensemble du territoire national. Avec 27.000 appels reçus en 3 mois, ce dispositif a pleinement démontré son utilité.
Autre volet de la feuille de route santé mentale et psychiatrie : les actions pour des parcours de soins accessibles, plus fluides et de qualité. Selon le Gouvernement, l’effort s’est amplifié et accéléré. Rappelant la progression de 2,4% des crédits alloués à la psychiatrie en 2021, Olivier Véran a en ce sens souligné que la dynamique de transformation de l’offre psychiatrique a été accompagnée financièrement d’une nouvelle enveloppe de 40 millions d’euros. Elle permettra de soutenir 87 projets pour renforcer la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, dont 24 projets pour la psychiatrie périnatale. Ces projets complèteront les engagements de la stratégie des « 1000 premiers jours » portée par Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé. Elle permettra également le soutien de 42 projets dans le cadre du fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie.
Des mesures fortes annoncées suite aux Assises de la santé mentale et de la psychiatrie
Les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie ont par ailleurs permis de prévoir la mise en place d’une série de mesures fortes, attendues par le secteur. Parmi lesquelles :
– la création à titre expérimental des « maisons de l’enfant et de la famille » ;
– le renforcement des « Maisons des Ados », des CMP IJ, des CMP, des équipes mobiles psychiatriques, et de l’Accueil familial thérapeutique ;
– la mise en place d’un volet psychiatrique du SAS ;
– la création de lits à la demande ;
– la création d’équipes mobiles psychiatriques intervenant auprès des personnes âgées en EHPAD et autres Etablissements Médico-Sociaux.
La mise en œuvre de ces mesures sera précisée avant la fin de ce trimestre, à l’issue de travaux en cours menés notamment avec la Commission Nationale de la Psychiatrie (CNP) présidée par le Pr. Michel Lejoyeux.
Mise en place du dispositif « MonPsy »
Autre mesure phare annoncée par le Président de la République : la mise en place du dispositif « MonPsy ». Celui-ci permettra, dès le printemps prochain, aux personnes ayant des troubles psychiques d’intensité légère à modérée, de bénéficier de 8 séances remboursées chez un psychologue conventionné avec l’Assurance maladie.
En parallèle, Sophie Cluzel a rappelé les avancées enregistrées et les perspectives ouvertes par les mesures relatives à l’insertion sociale des personnes en situation de handicap psychique: soutien résolu à l’autodétermination des personnes concernées via la pair-aidance (600 Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM), promotion de l’intervention de pairs professionnels) ; aide aux aidants, via la Stratégie nationale de mobilisation et de soutien « Agir pour les aidants » 2020-2022 ; politique active d’insertion dans l’emploi et pour l’accès au logement, via l’habitat inclusif et le programme « un chez soi d’abord » étendu aux jeunes ; renforcement des équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP) ou encore le recrutement prévu sur trois ans de 500 psychologues et infirmiers pour intervenir dans les lieux d’hébergement et d’accueil.
D’autre part, le ministre des Solidarités et de la Santé a tracé les perspectives pour ancrer pleinement l’ambition portée par la feuille de route actualisée dans les territoires avec le développement d’une culture de la santé mentale et de la prévention, la promotion d’une approche populationnelle et le renforcement de l’attractivité de la psychiatrie ou encore la consolidation des projets territoriaux de santé mentale afin d’accompagner ces dynamiques.
« Les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, clôturées par le Président de la République, ont marqué un tournant supplémentaire dans le soutien à la discipline renforçant la feuille de route santé mentale et psychiatrie, a ainsi déclaré Olivier Véran. Un cap est aujourd’hui fermement fixé, avec des orientations fortes du gouvernement et des mesures concrètes. Elles nous permettent d’engager les évolutions commandées par le contexte et les besoins et attentes des personnes et professionnels concernés ».
« L’approche transversale de la politique de santé mentale mobilisée par la feuille de route a permis d’appréhender tous les aspects de la citoyenneté pour renforcer l’autodétermination des personnes en situation de handicap psychique : le bien être mental, la prévention de la souffrance psychique, l’accès aux soins, mais aussi à l’emploi, au logement, à la vie sociale, à l’échange et au partage avec les autres, a complété Sophie Cluzel. Il s’agit de donner aux personnes les moyens d’être acteur de leurs parcours de vie ».
Pour en savoir plus sur la feuille de route santé mentale et psychiatrie, rendez-vous ici : https://solidarites-sante.gouv.fr/