Écouter cet articleCréée en 1997, l’association Handiplage œuvre depuis plus de 25 ans pour améliorer l’accessibilité des plages de France. Rencontre avec Ramon Espi, président fondateur de l’association.
Quelles sont les missions de l’association Handiplage ?
Notre première mission vise à rendre un maximum de plages accessibles à tous, et à faire connaître ces plages accessibles et les différents aménagements existants. C’est ce que nous faisons sur notre site internet https://www.handiplage.fr/, où chacun peut rechercher des plages accessibles par zone géographique. Nous avons également créé, en 2000, le label Handiplage, qui apporte une information fiable sur le niveau d’accessibilité de chaque plage, avec une graduation de 1 à 4. D’autre part, nous accompagnons les municipalités dans la mise en accessibilité des plages et nous les sensibilisons à l’importance de cette démarche. Nous organisons aussi des formations d’handiplagiste.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces formations ?
Les handiplagistes sont des personnes dont le métier va consister à accueillir, orienter ou accompagner des personnes en situation de handicap sur les plages. Ils interviennent en complément, ou en renfort des aménagements pour l’accessibilité. La formation dure 12h avec une partie théorique et une partie pratique. Nous expliquons les différents types de handicaps et comment les appréhender, mais aussi comment réaliser des gestes concrets : comment aider à faire un transfert du fauteuil au tiralo, puis du tiralo à l’eau… Ce sont souvent de jeunes handiplagistes. Cela permet donc aussi de les sensibiliser au handicap et la formation rassure tout le monde : les personnes en situation de handicap, les municipalités et les handiplagistes eux-mêmes.
Jusqu’à 2019, nous avions très peu de candidats, une quinzaine chaque année, car ça revenait cher aux municipalités d’envoyer le personnel à Hendaye ou Saint-Jean-de-Luz. Puis le Covid nous a fait réfléchir et nous proposons désormais cette formation en e-learning. Nous avons travaillé sur des vidéos, des PowerPoints, des QCM… Les personnes souhaitant se former à la mission d’handiplagiste peuvent donc le faire à distance.
De notre côté, nous pouvons vérifier si elles sont bien allées jusqu’au bout des modules. Le contenu est le même que celui de la formation en présentiel. On conserve la partie pratique pour les municipalités qui sont dans la région, car cela reste important. Pour les autres régions comme la Manche, la Normandie, PACA… elle n’est pas obligatoire.
Vous avez également créé le site Handiplus Aquitaine…
Tout à fait. Au fil du temps, plusieurs personnes nous ont dit que c’était bien de connaître les plages accessibles via le site Handiplage, mais qu’il serait intéressant aussi de trouver facilement des activités et des hébergements adaptés. Nous avons donc commencé à répertorier des hébergements et activités accessibles, ainsi que des associations, sur un autre site, à savoir Handiplus Aquitaine : https://handiplusaquitaine.fr/. Le but est de permettre aux touristes en situation de handicap qui viennent en région Aquitaine de pouvoir faire plein de choses sans avoir beaucoup à se déplacer, dès lors qu’elles sont arrivées à proximité d’une plage ou d’un lieu touristique accessible. On a recherché tout ce qui était accessible à 5km à la ronde en partant de différents lieux touristiques : restaurants, salle de cinéma, balades… toute l’offre labellisée Tourisme et Handicap. On propose ainsi des destinations sur trois thèmes : Handiplage, Handimontagne et Handicampagne… et donc pas seulement à la plage.
Pour les personnes qui souhaitent visiter un département entier, elles peuvent aussi aller dans la rubrique « Département » ou « Loisirs » et créer elles-mêmes leur parcours.
Quels seront vos prochains défis ?
Nous avons réussi à labelliser beaucoup de plages en Méditerranée et sur la côte Atlantique, qui étaient facilement aménageables.
Mais jusqu’à maintenant, nous avions beaucoup de difficultés sur d’autres plages, celles qui sont les plus difficiles d’accès. Par exemple en Corse ou en Bretagne, où l’on a souvent des petites plages, avec des escaliers ou rampes qui ne sont pas tout à fait aux normes. Donc on essaye aujourd’hui de trouver avec des solutions avec les services techniques des mairies, pour que les personnes à mobilité réduite puissent quand même aller sur la plage et prendre un bain. Par exemple, si les rampes ne sont pas aux normes, il peut s’agir d’installer un système de sonnette, pour que les personnes qui ont besoin d’aide puissent contacter le poste de secours ou les handiplagistes s’il y en a. Nous avons déjà développé ce système sur plusieurs plages, notamment à Hendaye et cela fonctionne. Ça peut être aussi la mise en place d’un accueil physique.
En parallèle, nous accompagnons aussi les élus et les municipalités sur la labellisation Handiplage, on identifie avec eux les plages les plus faciles à aménager et on leur propose des équipements (tapis, engins amphibies, toilettes adaptées, vestiaires accessibles…). Après, il est possible de trouver facilement sur notre site internet tous les cahiers des charges de la labellisation.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Nous organisons régulièrement des animations et activités, dont vous pouvez consulter le programme sur le site d’Handiplage. Nous proposons aussi de la location de matériel adapté (handbike, tiralos, planche de surf Handiplage…) qui est stocké à Anglet, au siège de l’association.
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