Humanité et bon sens, les facteurs clés d’une bonne intégration des travailleurs handicapés dans l’hôtellerie-restauration : Le GNI, Groupement National des Indépendants Hôtellerie et Restauration, s’engage !
Il y a, dans la foule des personnes que nous rencontrons, des personnalités qui se démarquent par leur bienveillance, leur humanisme et leur désir de rendre ce monde meilleur. C’est le cas de Stéphane Marion, patron du restaurant le Saint-Laurent, à Nantes, responsable bénévole de la mission handicap du GNI en Loire Atlantique, et Vice-président de la commission Qualité et Développement Durable du GNI national, le syndicat professionnel des patrons indépendants de l’hôtellerie-restauration. Stéphane Marion est un homme qui a foi en l’homme et mise sur le meilleur de chacun. Concerné par le handicap de proches, mais aussi par conviction, il défend ardemment auprès de ses confrères l’idée d’une bonne intégration des travailleurs handicapés dans l’hôtellerie-restauration. Il nous en fait la démonstration.
Pourquoi avoir pris en charge la mission handicap du GNI Loire Atlantique ?
Cela me tient à cœur et c’est très important pour moi dans un métier où l’on nous reproche beaucoup de choses. Nous avons aussi des sentiments et nous sommes prêts à faire ce qu’il faut pour accueillir ces personnes. Je côtoie régulièrement des jeunes en situation de handicap dans des lycées professionnels et ce sont des jeunes qui m’apportent beaucoup de bonheur. J’organise pour eux tous les deux ans un concours baptisé les « Trophées du partage » qui est à chaque fois un très joli moment. Le handicap au travail n’est pas quelque chose qui doit nous rebuter parce qu’il y largement la place pour tout le monde. J’accueille moi-même deux personnes en situation de handicap dans mon établissement. Mon équipe a bien compris que ce sont les compétences qui devaient dominer le débat et non le handicap.
En quoi le milieu de la restauration et l’hôtellerie peut-il être une opportunité alors qu’il est souvent évité par les demandeurs d’emploi ?
C’est assez facile car nous avons une telle variété de postes à pourvoir, à tous niveaux et avec souvent peu de contraintes physiques. Une véritable intégration des travailleurs handicapés dans l’hôtellerie-restauration est tout à fait possible. Les horaires son facilement adaptables, nous pouvons facilement adapter nos entreprises pour recevoir ce type de public. Ce n’est pas si compliqué que ça, nous avons des postes diversifiés, à nous de nous adapter selon les différentes personnalités. C’est largement possible avec quelquefois une petite formation. C’est toujours une belle avancée pour l’entreprise et les équipes même si certains ne comprennent pas toujours la démarche. Une fois présents dans l’entreprise les regards changent, c’est avant tout du bon sens, du cœur et de l’envie qui font la différence.
Est-ce que l’on rencontre suffisamment de personnes en situation de handicap dans les formations liées à l’hôtellerie-restauration ?
Nous avons des chiffres sur la formation qui sont assez compliqués. Même si les CFA se sont lancés dans l’accueil de ces jeunes avec des dispositifs « passerelles » qui fonctionnent bien, cela reste difficile d’avoir des chiffres sur le recrutement car nous sommes sur du patrimonial et la plupart des personnes ne déclarent pas ce type de recrutement. Avec l’obligation de déclaration des travailleurs handicapés faîte aux petites entreprises, nous aurons ces chiffres assez rapidement. Dans notre secteur nous accueillons beaucoup de migrants donc nous pouvons faire le même chemin avec le handicap. Il faut le reconnaître, les professionnels s’engagent de plus en plus et leur ressenti sur le sujet est plutôt bon. J’ai pu le constater sur le concours, les professionnels ont vécu un vrai moment de partage avec des jeunes porteurs d’un handicap plus ou moins visible. L’intégration de ces jeunes va changer le regard des équipes sur ces personnes dans l’entreprise. Les clients quant à eux réagissent tous positivement parce nombre d’entre eux sont aussi confrontés au handicap dans leur vie. Je suis convaincu de ce que je fais et pourtant c’est difficile de convaincre. Ce qui me réjouit c’est de voir que le jeune qui a gagné le concours a été invité à passer deux jours dans les cuisines de l’Elysée par le chef de cuisine Gomez. C’est un déclencheur comme il nous en faudrait beaucoup.
La carence de main d’œuvre qui sévit dans votre secteur est-elle une opportunité pour les personnes en situation de handicap ?
Oui, bien sûr, en précisant que ça peut leur profiter mais que l’on ne va pas en profiter. Mais c’est vrai qu’il y a beaucoup d’opportunités.
Quels conseils donneriez-vous aux candidats ?
Je crois que tout type d’établissement est en capacité d’accueillir des personnes en situation de handicap. Nous allons via le GNI faciliter ces recrutements avec internet entre autres, c’est en cours de construction. Il nous faudra bien sûr l’aide des médias pour aller plus vite.
Pour plus d’informations sur les opportunités professionnelles
Rachel BOUVARD
Responsable Mission Handicap du GNI
T +33 (0)1 42 96 60 75.