Le syndrome du bébé secoué peut être lourd de conséquences pour tout enfant qui en a été victime et c’est l’une des causes de la paralysie cérébrale : Tel est le message que souhaite faire passer la Fondation Paralysie Cérébrale alors que une enquête a révélé une augmentation significative des cas en région parisienne lors de l’année 2021.
Alors que l’incidence du syndrome du bébé secoué a doublé en région parisienne pendant la pandémie de Covid-19, la Fondation Paralysie Cérébrale rappelle que ce syndrome fait partie des causes de la paralysie cérébrale, qui est elle-même le premier type de handicap moteur chez l’enfant. La Fondation alerte sur les conséquences de ce syndrome et de la paralysie cérébrale.
Une augmentation des syndromes du bébé secoué en 2021
Le nombre de cas de bébés secoués aurait connu une nette augmentation au cours de l’année 2021. C’est en tout cas ce qui a été constaté à l’échelle de la région parisienne, à travers une récente étude dont les résultats ont été publiés au quatrième trimestre 2022.
Celle-ci a été menée par les équipes des services d’Anesthésie-réanimation, Neurochirurgie et Imagerie pédiatriques ainsi que l’équipe mobile de protection de l’enfance de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP et d’Université Paris Cité associées à une équipe de l’Inserm, coordonnées par le Dr Alina-Marilena Lãzãrescu.
À travers cette enquête, ces différents acteurs ont constaté qu’après une période de stabilité en 2020, le syndrome du bébé secoué a vu son incidence doubler – et sa mortalité décupler – en 2021 dans la région parisienne, par rapport à la période pré-pandémique (2017-2019).
Un traumatisme crânien non accidentel qui provoque des lésions au cerveau
Des conclusions d’autant plus alarmantes que les risques de lésions au cerveau sont avérés lorsqu’un bébé est secoué, avec notamment la possible survenue d’une paralysie cérébrale.
Le syndrome du bébé secoué est aussi appelé « traumatisme crânien non accidentel » (TCNA). Il est lié à des secousses, toujours très violentes, au point que le bébé peut arrêter de respirer. Des lésions cérébrales, oculaires et de la moelle épinière peuvent alors survenir. Des pertes de neurones importantes, qui impacteront l’enfant toute sa vie, peuvent aussi être occasionnées.
« 75% des bébés qui survivent aux secouements connaîtront des séquelles très lourdes dues à des lésions cérébrales, notamment un retard du développement psychomoteur ou un handicap moteur, mais aussi des troubles cognitifs, des difficultés d’apprentissage, des problèmes de comportement, des troubles de l’alimentation, des troubles du sommeil, un déficit visuel ou auditif pouvant aller jusqu’à la cécité ou la surdité, des crises épileptiques… déplore la Fondation Paralysie Cérébrale. Le syndrome du bébé secoué est une des causes post-natales de la paralysie cérébrale ».
La paralysie cérébrale, première cause de handicap moteur de l’enfant
La Fondation Paralysie cérébrale rappelle par ailleurs que la paralysie cérébrale est la première cause de handicap moteur de l’enfant : elle concerne une naissance toutes les six heures, 1500 enfants par an et 125 000 personnes en France.
« La paralysie cérébrale désigne un groupe de troubles affectant les mouvements d’une personne conséquence de dommages cérébraux survenant autour de sa naissance, explique la Fondation. Les causes en sont multiples, par exemple une naissance prématurée ou un cordon enroulé autour du cou du bébé pendant la naissance. Cela peut donc arriver à n’importe quel nouveau-né ».
Quant à ses conséquences, elles peuvent être plus ou moins lourdes, allant d’une légère difficulté à marcher d’un côté du corps à une atteinte grave des 4 membres qui peut nécessiter l’usage d’un fauteuil roulant. La paralysie cérébrale peut également être associée à des douleurs et des déficiences moins visibles comme des troubles visuels, de la parole, une épilepsie, des troubles des apprentissages, voire une déficience intellectuelle.
Pour en savoir plus sur la Fondation Paralysie Cérébrale : https://fondationparalysiecerebrale.org/node