Alors que la journée internationale contre l’homophobie a eu lieu dimanche17 mai, la Ministre de la Santé Roselyne Bachelot a annoncé à la veille de celle-ci, dans le quotidien « Libération », que la transsexualité ne sera désormais plus classée comme maladie mentale. Cinq ans après la requête des associations, elles obtiennent satisfaction. Retour sur une première mondiale.
Ce n’est pas un jour comme les autres que Roselyne Bachelot a choisi d’annoncer cette décision : c’est la veille de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie qui avait justement pour thème la Transphobie. Samedi, la ministre de la santé a donc déclaré qu’elle venait de saisir la Haute Autorité de Santé (HAS) dans le but de « publier un décret déclassifiant la transsexualité des affections psychiatriques de longue durée ».
Un geste symbolique
Concrètement, les transsexuel-le-s ne peuvent actuellement bénéficier de l’exonération du ticket modérateur qu’au titre d' »affections psychiatriques de longue durée » (ALD 23), ce qui est vécu comme « très stigmatisant », puisque cela assimile la transidentité à un trouble psychiatrique grave. Une déclassification serait donc symbolique mais importante sur le chemin de la baisse des discriminations et violences à l’encontre des transsexuels. Toutes les associations impliquées saluent bien sûr cette avancée très attendue depuis plusieurs années. Il s’agit avant tout d’un geste symbolique envers la cause transsexuelle de la part de la ministre qui renouvelle ainsi son soutien à la Journée contre l’homophobie. « Cette déclassification ne veut pas dire absence de recours à la médecine, ni renonciation au diagnostic médical des troubles de l’identité de genre ou abandon du parcours de prise en charge », précise le ministère, mais « c’est un signal très fort adressé à l’ensemble de la communauté LGBT. Cette mesure emblématique va permettre de lutter contre la transphobie. » La Haute Autorité de Santé avait par ailleurs lancé en avril une consultation publique sur le sujet de la transsexualité et de la transidentité. Une première pour une autorité de santé de l’hexagone.