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L’Agefiph : De nouvelles orientations pour la formation

Branly – Spot 2 – PC
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De nouvelles orientations pour la formation dans la stratégie de l’Agefiph

Rencontre avec Hugues Defoy, Directeur du pôle métiers de l’Agefiph, et Sandrine Roy, Chargée de Mission à la direction Entreprises et Grands Comptes référente nationale sur l’Alternance à l’Agefiph. Ils nous dévoilent la nouvelle stratégie de l’Agefiph dans le domaine de l’alternance et de la formation professionnelle.

Quelle est la politique de l’Agefiph en matière de formation ?
Hugues Defoy : Aujourd’hui l’Agefiph souhaite modifier ses modalités d’intervention sur la formation pour se concentrer sur l’amont du parcours du fait des difficultés d’accès du public porteur d’un handicap, qui sont liées en grande partie à son niveau. Il faut donc travailler sur l’acquisition des pré-requis et faire en sorte que les personnes soient en capacité d’intégrer les actions de formation programmées dans le droit commun puisque l’action de l’Agefiph s’inscrit en complémentarité avec celui-ci.
Nous allons agir à trois niveaux :
– Sur l’amont du parcours et la remise à niveau des personnes.
– Sur la mise en place dans les territoires d’un centre ressources sur les solutions de compensation en situation de formation, afin de proposer une réponse individualisée.
– Et un troisième niveau d’action, plus politique, conduite par les délégations régionales de l’Agefiph et qui consiste à agir sur la construction du cadre de la formation sur un territoire avec les Régions et nos autres partenaires et au sein des Crefop, des PRITH.

Cela va nous permettre de recentrer nos interventions sur l’amont et aussi de mieux répartir nos ressources pour ne financer que les actions de niche qui ne trouvent pas de réponse dans le droit commun parce que hors priorité des Régions. Ces dernières priorisent éventuellement des métiers en tension qui ne correspondent pas à nos publics ou encore sur le public jeune qui n’est pas non plus représentatif de nos publics. Dans ces différents cas nous serions amenés à acheter des places en cofinancement avec la Région. Mais le droit commun reste prioritaire.





Et puisque nous parlons de formation, nous continuons de mettre l’accent sur l’alternance qui reste une priorité pour l’Agefiph. Notre public n’est pas forcément demandeur de formation, au final ce qui l’intéresse c’est d’avoir un travail. Nous savons construire des réponses, de la découverte du métier, à la signature du contrat en alternance qui allient emploi et formation. C’est un outil pertinent qui permet de proposer des candidats dans des secteurs et sur des métiers qui nécessitent des qualifications qui font parfois défaut au sein de notre public. De l’emploi et de la formation, simultanément. Et cela fonctionne : c’est 60 % de transformation sur l’apprentissage et 53% sur la professionnalisation. C’est donc chance sur deux pour un candidat d’être pérennisé dans son emploi. Et dans ces parcours en alternance, nous savons très bien compenser le handicap et trouver des solutions en cas de difficulté en cours du contrat. C’est aussi pour certains jeunes un moyen d’éviter le secteur adapté.

Sandrine Roy : Au-delà des jeunes plus concernés par l’apprentissage, il ne faut pas oublier la typologie des publics demandeurs d’emploi en situation de handicap qui a un âge moyen de 49 ans, éloignés de l’emploi depuis plus de 12 mois, avec un niveau de qualification majoritairement de niveau V et infra V. L’alternance représente aussi pour eux une réponse en terme de reconversion dans l’entreprise d’origine ou dans une autre entreprise.

Sandrine Roy

 

 

 

 

 

 

H.D. : Ces dispositifs en alternance sont-ils plus ouverts au public handicapé ?

Sur certains territoires nous avons effectivement développé de vraies logiques de sécurisation de parcours où on réalise le sourcing, on prépare, on accompagne, on consolide et on pérennise. C’est ce qui fait que ça fonctionne et nous allons amplifier ces dispositifs, qui répondent bien aux besoins des personnes comme aux besoin des employeurs. Au bout du compte, ce que demandent les employeurs, c’est de trouver des compétences et que tout cela se fasse dans un système sécurisé. Nous faisons le pari que l’effet levier sera bien plus important en accompagnant qu’en mettant l’accent sur les aides financières.





S.R. Nous misons également sur les opportunités que vont nous offrir l’accompagnement des entreprises en direct par l’Agefiph, et en particulier sur l’appui renforcé des TPE PME. D’après toutes les études, les gisements d’emplois sont dans les TPE PME. Notre ambition est de pouvoir les accompagner au mieux pour les aider à trouver les compétences recherchées en misant sur le recours à l’alternance. Cette relation directe va nous permettre de mieux faire la promotion des dispositifs dont nous savons qu’ils donnent des résultats probants d’accès à l’emploi.

H.D. En matière de formation, comme sur les autres volets de nos interventions, l’Agefiph est à la recherche de solutions efficaces et pragmatiques. Couvrir les besoins, sécuriser les parcours, construire des réponses sur mesure… Et ce, en mobilisant d’abord le droit commun, dans une logique inclusive. L’objectif reste d’amener le plus de personnes possible vers des parcours de formation avec pour nous la nécessité de mesurer la performance globale et collective du système. Ce n’est pas parce que nous allons acheter moins de places que moins de personnes handicapées entreront en formation. Si nous avons fait notre travail en appui du droit commun, il n’y a pas de raison d’avoir moins de personnes placées, au contraire. Et cela vaut sur tous les registres de l’Agefiph, qui est d’abord un fonds de développement.

S.R. Sur l’apprentissage nous avons évoqué les régions. Sur la professionnalisation, il faut citer les OPCA qui sont des partenaires de l’Agefiph. Notre ambition demain est de nouer de nouvelles collaborations davantage ciblées sur la formation des salariés pour éviter la désinsertion professionnelle et la mobilisation des branches professionnelles. En fonction des problématiques et des besoins de leurs entreprises adhérentes, nous souhaitons être plus pro actifs et trouver avec elles des solutions adaptées, pertinentes, et innovantes. Fort de nos expériences sur l’ingénierie de parcours collectifs inter-entreprises, il nous est possible aujourd’hui d’accompagner tout type de secteur d’activité y compris des secteurs où la culture Alternance n’est pas forcément présente et, ainsi, de répondre à un enjeu commun, celui d’apporter un service aux TPE / PME qui ne disposent bien souvent ni de ressources dédiées ni de temps pour recruter en alternance.

En 2016 l’Agefiph a consacré 25% de son budget au financement de la formation soit 119 millions d’euros dont 44 millions consacrés à l’alternance. 

Contrat d’apprentissage
Entre 2005 et 2016, le nombre de contrats d’apprentissage tous publics est resté stable tandis que le nombre d’apprentis handicapés a augmenté de 50%. En 2016, le nombre d’apprentis handicapés a baissé pour la première fois après 3 ans de hausse ininterrompue. En 2012 comme en 2016, 4 secteurs se détachent des autres en nombre de contrats pourvus : il s’agit dans l’ordre du commerce, de l’industrie manufacturière, de la construction, et de l’hébergement et restauration. En corrélation avec la progression du nombre d’adultes entrant en apprentissage, on observe une augmentation du nombre d’apprentis ayant un handicap moteur ou une maladie invalidante, leur part passant de 18% en 2012 à 30% en 2016. Les apprentis ayant un handicap mental ou psychique restent toutefois largement majoritaires, malgré une baisse de leur part entre 2012 (60%) et 2016 (56%).

Contrat de professionnalisation
Entre 2005 et 2016, le nombre de contrats de professionnalisation tous publics a presque doublé tandis que le nombre de contrats de professionnalisation pour les personnes handicapées a plus que triplé. En 2016, le nombre de contrats de professionnalisation pour les personnes handicapées a baissé pour la première fois après 3 ans de hausses ininterrompues. En 2012 comme en 2016, 4 secteurs d’activités se détachent des autres en nombre de contrats pourvus : il s’agit dans l’ordre des activités de service administratifs, du commerce, de l’industrie manufacturière et des activités financières et d’assurance.

 

Photos :

Hugues Defoy, Directeur du pôle métiers de l’Agefiph.

Sandrine Roy, chargée de Mission à la direction Entreprises et Grands Comptes référente nationale sur l’Alternance à l’Agefiph.

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