Une étude menée par OpinionWay et commandée par Apicil fait ressortir 83% des français constatent que les discriminations liées au handicap sont les plus perceptibles
Les Français demeurent partagés sur l’état de l’inclusion dans notre pays : 52% estiment que la société française est inclusive, 46% déclarent le contraire. Selon eux, pour favoriser la progression de l’inclusion dans l’ensemble de la société, l’entreprise a un rôle primordial à jouer (82%).
Quid de l’inclusion et des discriminations ?
- Pour les Français, l’inclusion fait avant tout référence aux personnes en situation de handicap (26%), à l’égalité femmes-hommes (23%), aux personnes LGBTI+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Intersexes) et aux étrangers (22%).
- Les jeunes de 18-24 ans associent davantage l’orientation sexuelle à l’inclusion : 30% citent les personnes LGBTI+, soit 8 points de plus que la moyenne.
- #Metoo (64%) et Black Lives Matter (53%) sont les mouvements défendant l’inclusion les plus connus.
- Les Français constatent qu’il existe en France des discriminations liées au handicap (83%), à l’origine ou à la race supposée (82%), à l’apparence physique (81%), à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre (80%).
- La crise sanitaire a un impact négatif sur les inégalités scolaires (69%), sociales (69%) et sur l’accès aux soins (64%).
- Aux yeux des Français, le niveau d’engagement sur les actions en faveur de la diversité est insuffisant de la part de certains acteurs : les citoyens et les entreprises s’investissent suffisamment pour 49% des sondés, les syndicats pour 47%, les forces de l’ordre pour 43% et les acteurs religieux pour 40%.
- La sensibilisation de tous les salariés (29%) et des Ressources Humaines (23%), l’anonymisation des CV (24%), ainsi que la création de services dédiés à l’accompagnement des travailleurs en situation de handicap (22%) sont les actions prioritaires que les entreprises doivent selon les réponses mettre en place pour favoriser la diversité.
« Malgré des progrès réalisés depuis ces dernières années, le chemin vers une société française perçue comme inclusive reste encore long ». Conclut Philippe Barret, Directeur Général du Groupe APICIL.
Qu’est-ce vraiment que l’inclusion ?
S’opposant à la discrimination, l’inclusion donne une place à chaque individu dans la société, quelles que soient ses caractéristiques (genre, culture, origines, religion, handicap, niveau social, etc). Interrogés sur leur connaissance de cette définition de l’inclusion, plus d’un Français sur deux n’est pas en mesure d’en apporter une (55%). Ils l’associent avant tout aux personnes en situation de handicap (26%), à l’égalité femmes-hommes (23%), aux personnes LGBTI+ et aux étrangers (22%).
Notre société est plus inclusive mais encore trop inégalitaire
Selon les sondés, la société aurait évolué en matière d’inclusion : près d’un sur deux considère qu’elle est plus inclusive qu’il y a 20 ans (46%). Les plus âgés sont une majorité à faire ce constat (50% des 65 ans et plus). A l’inverse, seuls 37% des moins de 35 ans sont du même avis. Conséquence : les Français sont partagés sur l’état de l’inclusion aujourd’hui puisqu’ils sont 52% à estimer que la société française est inclusive et 46% à déclarer le contraire.
Cet avis mitigé s’explique par leur sentiment unanime concernant les nombreuses discriminations qu’ils constatent au quotidien. Les discriminations liées au handicap (83%), à l’origine ou à la race supposées (82%), à l’apparence physique (81%) et à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre (80%) sont celles que les Français relèvent le plus. De manière générale, les jeunes se montrent plus critiques envers les discriminations en France. 49% des moins de 35 ans estiment qu’aucun domaine n’est épargné (15 points de plus que la moyenne). Les femmes se montrent également plus sévères (39%, 5 points de plus).
Incontestablement, la crise sanitaire et économique aggrave les préjugés, les stéréotypes et donc les inégalités. Six Français sur dix estiment ainsi qu’elle a un impact négatif sur les disparités scolaires (69%), sociales (69%) et sur l’accès aux soins (64%).
Les entreprises actrice majeures de l’inclusion
Selon les Français, le sujet de l’inclusion doit être pris en main par l’ensemble des acteurs de la société. Ils sont 82% à soutenir que les entreprises ont un rôle à jouer en matière d’inclusion, un rôle important même pour 49% d’entre eux. Parmi les autres acteurs, les citoyens (86%), les pouvoirs publics (85%) et les écoles (85%) sont jugés les plus légitimes. De plus, alors que 71% des Français estiment que les associations agissent suffisamment, ils ne sont plus que 49% à penser que les entreprises s’impliquent assez pour favoriser l’inclusion. Si elles sont présentées comme les plus légitimes pour œuvrer à l’inclusion, les Français jugent donc qu’elles agissent très peu. D’ailleurs, seuls 56% des salariés constatent que leur entreprise est engagée dans une politique de lutte contre les discriminations. Pourtant, elle leur est bénéfique : plus de six Français sur dix perçoivent l’inclusion comme une richesse pour les organisations (69%), en tant que facteur d’innovation (64%) ou de performance (61%).
Parmi les actions que les entreprises pourraient mettre en place pour favoriser l’inclusion, les Français misent autant sur la sensibilisation au sein de l’organisation (55%) que sur les actions liées à l’embauche ou au maintien dans l’emploi (60%).
Les enjeux d’inclusion ne se limitent pas seulement au recrutement. La diversité doit aussi être prise en compte dans la gestion des talents, dans l’évolution des carrières, et l’ensemble des acteurs de l’entreprise, les RH et les membres du comité de direction en tête, doivent y être sensibilisés.
1 Etude BCG « Crise de la Covid-19 : un retour en arrière pour la parité hommes-femmes au travail
L’étude complète Les Français et l’inclusion