Les enfants d’abord, les enfants à bord : Des activités pour les enfants en situation de handicap

Vincent Barresi est le fondateur de l’association « Les enfants d’abord, les enfants à bord ». Lui-même paraplégique, il s’investit au travers de son association et avec l’aide de nombreux bénévoles dans l’organisation d’activités pour les enfants en situation de handicap.

Est-ce que vous pouvez nous présenter l’association et les activités qu’elle propose ?

J’ai fondé l’association « Les enfants d’abord, les enfants à bord » en 2001. L’idée, à la base, c’était de promener des enfants en situation de handicap en side-car. On a fait ça pendant plusieurs années et puis un jour, j’ai eu de la chance, j’ai eu un gros sponsor. Et je me suis dit : « C’est peut-être le moment de faire quelque chose de différent ». Et c’est comme ça que j’ai eu l’idée d’organiser un voyage d’une semaine pour les enfants en Tunisie. J’avais des contacts à l’office du tourisme là-bas, et j’ai donc lancé le projet. On y est retournés plusieurs fois, et par la suite on est allés en Alsace et en Corse. Depuis quelques années, nous organisons ce voyage au mois d’avril, toujours en Corse. Donc ça, c’est le gros projet que nous mettons en place tous les ans. En plus de ça, nous organisons des sorties à l’année.

Quelles sont les activités mises en place durant l’année ?

À l’année, on prévoit de nombreuses activités également. En fonction du temps, par exemple, on peut faire des journées de ski, du parapente, du cimgo, des balades en chiens de traineaux… On essaye de faire des activités ludiques et sportives. Nous sommes aussi allés à Eurodisney, nous avons visité des parcs nationaux. C’est au coup par coup. Quand je trouve une idée ou qu’on me propose un projet, on y va. L’objectif c’est de diversifier un peu nos sorties parce que les enfants, ils sont dans des centres à la journée, et on ne les voit jamais, donc ça permet de faire des activités qui peuvent correspondre à tout le monde et de rassembler. D’ailleurs, cette année, j’ai encore pour projet d’aller faire du ski de piste avec une association qui s’appelle Loisirs assis évasion. Je bosse avec eux, ils ont tout le matériel. Et au mois de mai, on ira sûrement faire du cimgo aussi. 

Et durant la semaine en Corse ?

Le but essentiel, c’est d’occuper nos journées et de ne pas faire que du tourisme. On fait du jet ski, du 4×4, du bateau à Bonifacio… On essaye de combler notre emploi du temps en faisant des activités comme ça. Une fois, on est allés visiter une chèvrerie, c’était magique, les enfants étaient trop heureux de les voir.

Pourquoi toujours en Corse d’ailleurs, vous ne songez pas à retourner un jour à l’étranger ?

Non, ce n’est pas prévu. Je ne vois pas vraiment où on irait. Peut-être en Italie, peut-être en Espagne, mais la formule qu’on a, c’est la plus simple. J’imagine qu’on peut toujours trouver mieux ailleurs, mais partir à l’étranger ça demande énormément d’organisation. Il faut aller sur place avant, vérifier que tout soit accessible pour des enfants en situation de handicap… ça demande énormément de temps. En Corse, on a notre parcours prédéfini, on sait où on va et on a nos partenaires.

Quelles sont les conditions pour participer aux activités ?

Alors évidemment, déjà il faut être un enfant en situation de handicap. Il y a des personnes qui ont un handicap moteur, d’autres qui ont une leucémie… On accepte tout le monde, on ne fait pas de différences à partir du moment où ils ont un avis médical favorable. Pour l’âge, on vise très large c’est plutôt 5-25 ans. Pourquoi ? Parce qu’en fonction du handicap, je trouve ça compliqué de mettre une barrière d’âge. J’aurais du mal à dire à un parent que je ne prends pas son enfant dans tous les cas. Pour s’inscrire, il y a un formulaire d’adhésion à remplir sur notre site, dans la rubrique « infos pratiques ». Pour les activités à l’année, généralement j’essaye de prendre 4-5 enfants par sortie, et j’ai déjà une liste de 40 enfants que j’appelle. Après, libre à chacun de s’inscrire. Pour ce qui est du voyage en Corse, en revanche, j’essaye de faire venir des personnes différentes tous les ans. En plus de cela, on emmène des bénévoles et la famille des enfants. On a des side-caristes, des personnes qui conduisent les mini-bus et un photographe également.

Financièrement, comment vous organisez-vous ?

Bon évidemment, les activités organisées coûtent de l’argent. Nous, notre objectif, c’est de faire voyager et de proposer des sorties gratuitement aux enfants en situation de handicap. Charge à nous de trouver l’argent. Après, pour les familles, il faut bien sûr payer le voyage ou les activités. Les bénévoles payent quant à eux moitié prix pour l’ensemble de la semaine en Corse, mais je ne leur demande rien sur les journées.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur : https://les-enfants-dabord.org/

En photo principale : Les enfants découvrent le parc Eurodisney à Paris.

Propos recueillis par Loris Castaing

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