De la boxe pour les personnes handicapées ? L’idée peut en surprendre plus d’un. Pourtant, le handiboxe commence doucement à se faire une place dans le monde du sport adapté et du handisport. Ainsi, la Fédération Française de Boxe comporte environ 200 adhérents en situation de handicap (40 000 au total). Un chiffre en augmentation même si cela reste peu contrairement à d’autres sports comme le judo. « Nous avons constaté un réel besoin de mettre en lumière le handiboxe qui se développe un peu plus chaque année. 60 personnes étaient inscrites au challenge national (lire ci-dessous) l’année dernière contre 40 il y a deux ans. Les chiffres restent faibles à l’échelle du pays mais témoignent tout de même d’une certaine progression, explique Félix Degrave. Boxeur et entraineur diplômé, il est le chef du projet Handi-Box’Mines. Mené par six étudiants de l’École d’ingénieurs des Mines de Douai dans le cadre de leur cursus, il vise à promouvoir le handiboxe et contribuer à son développement. Un gala avec des combats professionnels ainsi qu’une démonstration de handiboxe aura lieu le 18 février à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais). L’Objectif est également de sensibiliser les clubs de boxe à l’ouverture au handicap.
Une pratique récente
Ce projet a été accueilli à bras ouverts par la Fédération Française de Boxe qui tente depuis plusieurs années de développer le handiboxe. « La reconnaissance du handiboxe s’est faite tardivement notamment à cause de réticences par rapport à la boxe », explique Myriam Chomaz, cadre technique national à la Fédération Française de Boxe.
C’est suite à l’investissement de plusieurs personnages comme Gilbert Joie, professeur d’EPS, que la Fédération a officialisé les licences handiboxe en 2007 et créé un collectif spécial. Celui-ci rassemble à la fois des représentants du sport adapté (handicap mental) et du handisport (handicap moteur). « Aujourd’hui, nous voulons faire comprendre que la boxe s’adapte à presque tout type de public, ajoute Myriam Chomaz également Championne de France, d’Europe, et du monde en Savate boxe française. Il suffit d’avoir un minimum de mobilité dans un bras pour en pratiquer. »
Handiboxe, mode d’emploi
Les règles du jeu sont donc bien évidement adaptées. Les boxeurs en situations de handicap sont divisés en plusieurs catégories : handicap psychique, handicap au niveau d’un ou plusieurs membres supérieurs, handicap au niveau d’un ou
plusieurs membres inférieurs, handicap au niveau de membres supérieurs et inférieurs. On parle d’assaut et non de combat : les deux compétiteurs ne se frappent pas. Ici le but est de toucher l’adversaire tout en évitant de se faire soimême
toucher. « Des jeux éducatifs sont également mis en place avec notamment un mannequin de frappe », ajoute Felix Degrave.
Dans le cas du handicap moteur, le handiboxe se pratique sur fauteuil fixe. L’entrainement se fait quant à lui avec les personnes valides. « Lors des assauts, la personnes valide peut s’assoir sur une chaise afin de s’entrainer avec la personnes en situation de handicap », explique Myriam. La Fédération Française de Boxe doit également faire face au manque de formation au handicap des entraineurs. Elle prévoit d’éditer prochainement une plaquette de sensibilisation pour les accompagner.
Pratique
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Un challenge national
En 2012, sera organisé pour la quatrième
édition du challenge national
« Gilbert Joie », au nom d’un professeur
d’EPS décédé en 2005 qui a
contribué au développement du handiboxe.
Cette compétition est ouverte
aux boxeurs handicapés physiques et
mentaux, jeunes, adultes, hommes et
femmes. Des catégories sont mises
en place en fonction du handicap.
Au premier challenge, six catégories
étaient proposées, trois en handicap
physique (handicap assis, handicap
debout membre supérieur, handicap
debout membre inférieur) deux catégories
de poids pour le handicap mental
et une catégorie enfant.