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Offrir au désir des corps des réponses sensuelles et sexuelles

Branly – Spot 2 – PC
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Pour la sexo-pédagogue suisse Catherine Agthe-Diserens, présidente du SEHP (Sexualité et Handicaps Pluriels), les objectifs de l’assistance sexuelle « sont liés aux valeurs humanistes et individuelles actuelles d’autonomisation. » A ce titre, « ils font corps avec le concept d’intégration maximale et [les] soins érotiques relèvent des normes de qualité de vie de la personne en situation de handicap ».

L’assistant(e) sexuel(le) est spécifiquement sollicité pour « l’intime de l’intime », explique Catherine Agthe-Diserens. « Il (elle) pratique des approches très progressives, respectueuses, lentes, prudentes, délicates, fines et humbles, sans attendre de performance spectaculaire, révélant la personne à elle-même, à son sentiment d’être en vie en tant que femme ou homme. » Le but de cet aidant(e) d’un type un peu particulier, c’est de suppléer à un manque « dans une éthique de cet accompagnement érotique adapté » poursuit Catherine Agthe-Diserens. D’où une notable différence avec la prostitution, qui propose au « client » un acte rapide et minuté.

Et Catherine Agthe-Diserens de citer l’exemple de cette femme de trente-quatre ans, atteinte d’une maladie dégénérative grave, qui rêvait « de sentir une fois dans sa vie la peau d’un homme nu contre la sienne. » Mais, poursuit-elle, « qui sera d’accord de se coucher contre mon corps dysmorphique ? » Et qui voudra aider ce jeune homme, handicapé mental qui, ne parvenant pas à se masturber, frappe son sexe jusqu’à se blesser ? « Il a besoin d’une personne formée qui puisse prendre sa main pour lui apprendre ce geste. Nous sommes complémentaires avec la prostitution. »





Pour donner aux personnes lourdement handicapées, incapables de vivre et de gérer seules leur sexualité, la possibilité de parvenir au plaisir, elle a imaginé un programme de « formation intégrative », soutenu par une profonde réflexion éthique, qui comportera des « apports théoriques, comprenant la connaissance des divers handicaps et leurs spécificités, la sexologie et les pratiques sexo-corporelles, les notions juridiques liées aux droits et aux devoirs dans la sexualité, ainsi que la prévention des abus sexuels, la compréhension des dynamiques institutionnelles et le délicat rôle des tiers. » Ainsi, tout au long de ce cursus pédagogique originel qui sera validé par une certification, les participant(e)s s’exerceront, entre autres activités, à des analyses de situations, des expériences d’échanges relationnels par le corps, des jeux de rôles et des mises en situation. Chacun devra bien évidemment réfléchir et s’interroger aussi sur ses propres pratiques et son parcours sexuel. Pour Catherine Agthe-Diserens, « l’enseignement [dispensé] constitue en soi une formation de développement personnel. »

SEHP : Sexualités et Handicaps Pluriels : www.sehp-suisse.ch

 

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