» Pour l’UMP, le handicap n’est manifestement pas une question importante. Contrairement au calendrier initial, ce sont quelques quarts d’heure, en soirée, ce jour, à partir de 21h 30 qui sont accordés au débat sans vote sur l’évaluation de la loi de février 2005 à l’Assemblée Nationale.
Le Parti socialiste constate que les moyens de la délégation interministérielle aux personnes handicapées restent très limités. Plus de 4 ans après l’adoption de la loi de février 2005 dont les principes marquaient une avancée, le dispositif reste insuffisant.
D’abord en ce qui concerne le niveau de revenu des personnes en situation de handicap, nous déplorons une réalité injuste et inacceptable. Plus de 800 000 personnes handicapées restent sous le seuil de pauvreté et les revalorisations annoncées ne correspondent en rien aux engagements électoraux énoncés par Nicolas Sarkozy. Les socialistes rappellent leur objectif de parité entre l’AAH et le Smic. Il s’agit d’un préalable pour un véritable accès à une citoyenneté pleine et entière.
Ensuite, la question de l’accessibilité ne peut être traitée seulement à coup d’effets d’annonces. Rien de concret n’a été engagé pour accompagner sérieusement les collectivités territoriales dans leur volonté de respecter à l’échéance de 5 ans des normes pourtant indispensables. L’obligation de mise en accessibilité généralisée est pour l’heure restée largement lettre morte. Le plan de relance annoncé en décembre dernier par le gouvernement fait d’ailleurs l’impasse totale sur cette priorité.
En matière d’éducation, les conditions d’accueil restent très largement insuffisantes. Les régulières condamnations de l’Etat par la juridiction administrative sont là pour le rappeler. Les moyens humains, en particulier les AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire), ne sont pas à la hauteur. La formation et le statut des AVS n’ont d’ailleurs pas évolué.
En termes d’emploi, l’obligation de non-discrimination posée par la loi n’est pas réellement respectée et les sanctions prévues en cas de discrimination n’ont pas été alourdies. Pire, le gouvernement ne donne aucun signal positif que ce soit dans la fonction publique ou à l’éducation nationale. Dans ce secteur, la droite a même pris l’initiative de s’exonérer de toute obligation au regard de la règle des 6 % d’embauches.
Qu’en est-il des frais de transports des personnes en situation de handicap ? Qu’en est-il de l’accès à la PCH pour les personnes de plus de 60 ans ? Qu’en est-il de l’accès aux soins des personnes handicapées alors que les titulaires de l’AAH n’ont toujours pas la possibilité de bénéficier de la CMU malgré les premières déclarations du délégué national de l’UMP aux personnes handicapées ? Qu’en est-il de l’annonce de création de centres relais téléphoniques attendus par les personnes sourdes ou malentendantes ?
Créations de groupes de travail et de commissions ad hoc, commandes de rapport laissées sans suite… la stratégie de Madame Létard parait limpide : agiter un nuage d’intentions vagues sans ne jamais agir !
50 mois après l’adoption de la loi, il y a un écart considérable entre les principes fixés et les réalisations concrètes. Pourtant, la question du handicap nécessite bien plus que des bonnes intentions et des effets d’annonce. Pour les socialistes, elle doit être transversale, c’est-à-dire au coeur d’une politique sociale ambitieuse. »